Kot Cinéforum
Le cinéma est plus que centenaire. D’aucun ne pourra juger de la vitesse à laquelle le monde évolue. Qu’en dire du cinéma, lui qui a été tant le témoin que l’acteur de l’évolution de la société ?
Le Cinéforum tente, depuis plusieurs années, d’ouvrir la communauté néo-louvaniste à un cinéma qui sort des sentiers battus. Le cinéma d’auteur, d’art et d’essai, étranger, ou ne serait-ce que des classiques qui pourraient sortir de notre génération, sont autant de genres que le Cinéforum a présentés au fil de ses années d’existence.
Au travers de nos nombreuses projections et de nos activités liées au 7ème art, n’hésitez pas à venir assouvir votre soif de culture cinématographique ou simplement passer un bon moment en excellente compagnie !
Evènements
Q1
- Projections un mardi sur deux
- Cinéquiz
- Atelier création
- Ciné rencontre
- Visite de plateau de tournage
Q2
- Projections un mardi sur deux
- Ted Cinéforum
- FEFP
- Projection en plein air
Matériel :
projecteurs, baffles et buzzers
Critiques 2023-2024
Zero Mustafa, jeune réfugié politique venu de Salim-al-Jabat, réussit à se faire engager comme lobby boy au Grand Budapest Hotel, une institution située dans les montagnes de la république de Zubrowka. Le concierge de l’établissement, l’élégant M. Gustave, qui veille sur ce mythique palace, le prend sous son aile. Ensemble, ils se rendent au domicile de Mme D., une habituée du Grand Budapest.
Le Grand Budapest Hotel est un film réalisé par West Anderson en 2014. Ce film s’avère être pour moi un réel coup de cœur ! La réalisation est parfaite ! Une histoire d’aventure comprenant une des plus belles intentions possible !
Au niveau technique on peut constater un mélange des couleurs, une symétrie parfaite digne d’un Wes Anderson, mais aussi bande-son qui vous guide tout le long du film ! Ce film vous prend par les sentiments et ne vous lâche plus.
Thomas.
Dans un monde régi par la perfection génétique, où l’eugénisme est devenu la norme et où les riches peuvent s’offrir des enfants avec une génétique parfaite, nous suivons Vincent, un jeune homme qui rêve d’aller dans l’espace. A Gattaca, c’est un métier accessible uniquement pour l’élite de la société, avec la génétique la plus parfaite possible.
Seul problème, Vincent n’est pas issu d’une famille riche.
Il est donc tout ce qu’il y a de plus naturel mais ça ne l’arrêtera pas pour réaliser son rêve car il rencontre Jérôme, un homme dont la génétique est améliorée mais qui a perdu l’usage de ses jambes dans un accident. Ils vont donc s’entraider afin de pouvoir, tous les deux, obtenir ce qu’ils veulent.
Bienvenue à Gattaca est un film réalisé et écrit par Andrew Niccol. Il est notamment le scénariste du très célèbre film « The Truman Show » mais également « The terminal », pour ne citer que les plus connus.
Le film a également un excellent casting avec Ethan Hawke, Uma Thurman et Jude Law. Il possède un scénario qui garde en haleine mais, ce qui fait sa force est surtout son intemporalité. Il a beau être sorti en 1997 il n’en reste pas moins très actuel car l’eugénisme est toujours un sujet éthique très important. Le film dépeint très bien une société dans laquelle les classes sociales sont bien définies et où les plus pauvres ne peuvent pas s’échapper de leur condition à cause d’un seul facteur, leur génétique.
Adam
La Belle verte, de Coline Serreau, 1996
Calme. Verdure, et harmonie. La Belle verte abrite une civilisation évoluée et égalitaire. C’est le jour de la réunion interplanétaire : on y décide des grands voyages. Mais qui veut aller sur la terre ? Personne ! Ils sont si en retard, toujours à l’ère de la technologie… Pourtant, Mila s’y lance (elle a ses raisons cachées), et débarque dans une ville austère, remplie de gens aigris, de nourriture toxique et de faux-semblants : Paris.
Tel Socrate, Mila pose sur le monde un regard étonné, sans jugement, mais qui interroge toujours le pourquoi. Qu’est-ce cela ? Du rouge à lèvres. Ah, et ça sert à quoi ? C’est pour être jolie, sexy. Sexy ? Pour plaire, quoi. Ah, à qui ? À tout le monde. Aaah, ça doit être difficile ça.
Il va sans dire qu’en tant que bobo avérée (presque), ce film m’est plus que culte. Il nous confronte à nos paradoxes terriens par le détour de ce que nous, Belges, nous préférons : l’humour !
Pourtant, au-delà des scènes cultes du rétroviseur et des bouffeurs de crottes, le film est scandé par une tendresse certaine, avec une attention à la famille, à la bienveillance, et à l’ouverture. Rébarbatif ? Moralisateur ? Et bien non, jamais. Là réside toute la réussite du film : il arrive à livrer une ode à la simplicité sous couvert de film « good vibe » et comique.
Mais même sous cet angle rieur, les frissons nous parcourent l’échine lorsque Bach s’en mêle, et que le jeu des acteurs comme Vincent Lindon ou Marion Cotillard devient plus que réaliste. On y croit, c’est sûr. Et on croit surtout que nous aussi, on veut retrouver ces vrais liens, cette authenticité dans nos comportements, et dans nos relations.
D’un point de vue plus technique, ce n’est pas un film qui demande beaucoup d’effets spéciaux. Heureusement pour nous, car le seul effet prête vraiment à rire tellement il est flagrant (c’était il y a 20 ans, on pardonne). En outre, les thématiques abordées sont très actuelles, et cela peut impressionner quand on sait que La Belle verte est sorti en 1996. On y traite d’écologie, de surconsommation, de hiérarchie, de liberté d’aimer… Enfin, il se clôt sur une happy end ; et ça, ça fait toujours plaisir.
Voilà un film que je conseille à qui veut rire de nos absurdités, tout en portant un regard certes critique, mais aussi plein d’espoir sur l’humanité.
Maïté
Après le film The Father qui se centre sur la relation d’une fille et de son père, le metteur en scène et réalisateur Florian Zeller nous plonge dans la relation compliquée qui peut exister entre un père et son fils et dans la différence entre générations.
Ici nous retrouvons Nicholas, 17 ans, qui vit seul avec sa mère depuis que ses parents sont séparés mais ne supporte plus de passer à côté de moments importants qu’il pourrait vivre avec son père, Peter ainsi que son nouveau demi-frère. Il va alors demander à sa mère de retourner vivre chez son père, chose qu’elle va accepter puisqu’elle remarque chez lui un changement d’attitude, ce n’est plus le petit garçon souriant qu’elle connaissait autrefois.
Son père, lui, ne prête pas trop attention à ce changement. Entre son travail et son nouvel enfant, il n’a pas de temps à passer avec son fils qui lui, fait semblant d’aller bien ou d’aller en cours pour le rassurer. Car en réalité, ce jeune homme souffre d’un mal-être immense, il ne se sent à sa place nulle part, n’arrive pas à exprimer ses émotions ce qui va rendre fragile la relation avec son père.
Autrefois, nous ne parlions pas de détresse psychologique et encore moins chez les hommes, car comme on peut le voir dans le film, Peter exprime sans le vouloir les valeurs que son père lui a inculqué, c’est-à-dire être un homme fort, invulnérable et qui ne montre pas ses émotions. Mais il se sent démuni face à la situation que vit son fils car il ne sait pas comment s’y prendre. Ce film nous montre toute la complexité du travail de parent et souligne l’importance de discuter, de parler, faire part de ce qu’on ressent à quelqu’un.
Ce qui distingue ce film d’autres films sur la détresse psychologique et ce qui en fait sa force, c’est que le metteur en scène ne nous met pas à la place du fils mais bien du père. Comme lui, nous ne savons pas réellement quelles sont les raisons de son mal-être, nous sommes autant perdu que lui, nous manquons autant d’informations et nous voulons autant que lui l’aider. Il est donc possible sans le vouloir d’avoir plus de compassion pour Peter que pour Nicholas à cause de la détresse qu’il vit de ne pas pouvoir l’aider.
Pierre
Fiches Cinéma 2023-2024
Afin de débuter ces fiches cinéma, il me tenait à cœur de parler d’une grande évolution dans le cinéma : l’apparition de sons synchronisés aux images. Le succès mondial “The Artist” avec Jean Dujardin de Michel Hazanavicius a grandement été inspiré par ce passage d’une ère à une autre.
Il est bon de se rappeler que pendant près de 30 ans, à ses débuts, le cinéma a été un art muet. Attention cependant que muet ne voulait pas dire silencieux. Il y avait de la musique en live dans les salles et des machines de bruitage afin de créer des bruits tels que la grêle, la vaisselle qui se casse etc., mais ces sons n’étaient pas intégrés au film.
Il y a presque tout juste 96 ans le premier film parlant sortait. En effet, le 6 octobre 1927 est projeté aux Etats-Unis «Le Chanteur de Jazz», un long métrage réalisé par Alan Crosland qui est considéré comme le premier film parlant. Il s’agit d’une réelle révolution dans l’histoire du cinéma mais, comme toute révolution, chaque étape prend du temps. N’imaginez pas qu’il y ait beaucoup de dialogues dans ce film puisque sur une durée totale de 90 minutes il n’y a en fait que 281 mots de dialogues synchronisés à l’image (d’où le terme «parlant»), soit environ une minute de paroles.
Le reste des scènes restent chantées ou muettes. La première réplique du cinéma parlant , interprétée par Al Jolson, est la suivante : «Wait a minute ! You ain’t heard nothin’yet» , «Attendez un peu, vous n’avez encore rien entendu» et a été classée 71ème parmi les 100 répliques les plus connues du cinéma américain.
Le film raconte l’histoire de Jakie Rabinowitz, un jeune homme juif qui rêve de devenir chanteur de jazz malgré l’opposition de son père, un chantre de synagogue.
Le Chanteur de Jazz n’a pas brillé par son scénario assez banal mais bien par son innovation culte. Grâce à ces quelques mots, il a ouvert la voie au cinéma parlant.
Ce n’est donc pas forcément un film à regarder puisque la prouesse était essentiellement technique. Cependant, certain.e.s ne sont pas d’accord et pensent qu’il s’agit d’une référence à voir : “un beau mélange de muet et de parlant qui ne nous émerveille plus aujourd’hui mais qui nous force à essayer de percevoir la claque qu’il a été à ce moment.” À vous de voir…
Cette prouesse technologique a été possible grâce aux frères Warner qui, au bord de la faillite, se sont associés avec Western Electric pour développer le Vitaphone. Un système qui permet de coupler le son à l’image. Pendant le tournage, le moteur de la caméra est couplé au moteur du phonographe qui grave le disque. Et lors de la projection, le film se déroule comme un film muet mais un lecteur phonographique reproduit dans la salle le son enregistré. Les frères Warner équipent les salles de ce Vitaphone et la magie peut alors opérer.
Pour la première fois, les spectateurs peuvent découvrir le timbre de voix de leurs idoles. Le Vitaphone permettra à de nouveaux comédiens d’accéder au rang de star tandis que d’autres tels que Buster Keaton, Douglas Fairbank auront du mal à se réinventer.
A l’instar de tout progrès, le cinéma parlant fut vivement critiqué. Les plus grands experts et les grands noms de l’industrie, comme Chaplin, le qualifiaient de « bavardages inutiles ». Cependant Charlie Chaplin compte parmi ceux qui ont su s’adapter. Après avoir critiqué, il usera du procédé pour créer des chefs d’œuvres.
Une fois les critiques passées il fallait se rendre à l’évidence, c’était la fin du cinéma muet et le début d’une nouvelle ère. Celle qui nous semble tout à fait normale aujourd’hui.
Eléonore
Pellicule ou numérique ?
Vidocq, 2001. Ce film ne vous dit peut-être rien car ce n’est pas le film avec Gérard Depardieu le plus mémorable ou rentable de l’histoire (il n’est même pas top 20 des films les plus rentables de notre ami Gégé). Néanmoins, ce film réalisé par Pitof, est le premier film du MONDE, juste avant Star Wars II, à être tourné uniquement au numérique.
Un pari fou à l’époque, une normalité aujourd’hui. Mais comment faisait-on avant les cartes CFast et autres grosses cartes SD pour stocker des images?
Avant Vidocq et surtout avant Star Wars II, les réalisateurs utilisaient des pellicules argentiques. Comme vous le savez, cela consiste en un fin film composé en partie d’halogénure d’argent. Un produit sensible à la lumière qui, après traitement, passe dans un projecteur. Les films sont en réalité des images qui, montrées très rapidement, donnent l’illusion du mouvement. Très coûteuses et très inflammables, les pellicules ont petit à petit été délaissées face aux cartes numériques, de plus en plus faciles à produire, de moins en moins chères et de moins en moins volumineuses.
Petit à petit les réalisateurs ont délaissé les pellicules au profit des caméras numériques, donnant un rendu équivalent aux pellicules… Mais un groupe de puristes argentiques survit encore et toujours à l’envahisseur numérique, ils continuent d’utiliser les pellicules pour donner à leurs films un petit quelque chose, un cachet authentique à leurs films. C’est le cas de Quentin Tarantino, Martin Scorsese ou encore Christopher Nolan.
C’est aussi le cas de Denis Villeneuve pour son film Dune, avec Timothée Chalamet et Zendaya (et d’autres acteurs car ils ne sont pas que deux). Or tourner en pellicule dans un endroit avec de difficiles conditions de tournage n’est vraiment pas chose aisée, en témoigne le tournage catastrophique de Star Wars IV en Tunisie (on en revient toujours à Star Wars).
C’est pourquoi l’équipe du film à eu recours à une technique qui consiste simplement à tourner en numérique, à projeter le film et à re filmer la projection en pellicule (un peu comme les film qualité CAM sur les site de streaming illégaux mais de manière bien faite, mais voler un film c’est du vol donc achetez ou louez vos films). Les pellicules sont ensuite ré-encodées en numérique pour atterrir dans nos salles. C’est grâce à cette technique que Dune a ce petit quelque chose, ce cachet authentique que les puristes aiment tant.
Arnaud
Critiques 2022-2023
The Graduate (Le Lauréat)
Dans cette comédie dramatique, Benjamin Braddock, étudiant fraîchement diplômé, revient à Los Angeles pour passer les vacances chez ses parents et réfléchir à son avenir professionnel. Lors d’une réception, il fait la connaissance de Mrs Robinson, une femme d’âge mûr qui entreprend de le séduire. Il devient son amant. Mais ses parents voudraient qu’il épouse la fille de sa maîtresse, Elaine. Il tombe bientôt amoureux d’elle, ce qui n’est pas tout à fait du goût de Mrs Robinson…
J’ai choisi de mettre en avant ce film parce qu’il parlera sans doute aux étudiants : Dustin Hoffman y incarne un diplômé complètement paumé et incertain de son avenir. Au-delà de l’incertitude quant à son métier, sa première source d’angoisse, c’est surtout le manque d’épanouissement dans la vie qui l’attend. Il est sûr d’une chose : il veut mener une existence différente de celle de ses parents. En effet, l’histoire du film se déroule dans les années 60, une époque très matérialiste où tout le monde se concentre sur les possessions physiques qui pourraient améliorer sa vie, au point que cette sursaturation d’objets a créé une société vide.
Mais cette anxiété le bloque à un tel point qu’il tombe dans l’inertie et vit au gré des envies des autres. Il obéit ainsi à son père, qui le fait sauter dans une piscine en combinaison de plongée devant un parterre d’invités hypocrites. Cette scène, à la fois comique et terriblement triste, est selon moi la plus représentative du film. Elle traduit parfaitement le matérialisme des années 60 (il reçoit cette tenue de plongée pour son anniversaire, objet futile dont il ne fera probablement jamais usage) et l’étouffement que ressent Benjamin, en bête de foire dans sa combinaison de plongée claustrophobe, piégé dans l’enceinte de la piscine (la société), avec ses parents qui le poussent vers le bas quand il tente de remonter à la surface.
Benjamin répond également aux avances de Mrs Robinson, débutant avec elle une relation adultère dans laquelle il est complètement objectifié. Le jeune homme, encore innocent et naïf, se laisse pervertir par son amante, aspiré dans un tourbillon de faux-semblants et de mensonges : la société dans laquelle sa famille et ses amis évoluent. Il intègre peu à peu cette société avec laquelle il est pourtant en désaccord.
It’s like I was playing some kind of game, but the rules don’t make any sense to me.
Cependant, en rencontrant Elaine, Ben reprend confiance en lui et en l’avenir. Le film repose alors sur le pari qu’il trouvera assez de courage pour rejeter le modèle de vie que tentent de lui inculquer ses parents et amis. Pas de spoiler, allez voir le film !
Dustin Hoffman, qui tient l’un de ses premiers grands rôles, est tout bonnement génial. Anne Bancroft est bouleversante en Mrs Robinson. Elle incarne à la perfection une femme névrosée, presque touchante de cynisme et de férocité. Impossible de parler du film sans évoquer sa célèbre bande-originale, signée Simon & Garfunkel, qui est l’une des plus sublimes des 60’s (« The Sound of Silence », « Scarborough Fair », « Mrs. Robinson », difficile de faire mieux…).
Mike Nichols (réalisateur) dresse le portrait d’une Amérique hypocrite, cachée derrière des valeurs morales que le film se plaît à exploser 100 minutes durant, pour notre plus grand bonheur. Le film offre une galerie de portraits complètement à contre-courant de ce qui était fait à l’époque (1968), avec beaucoup d’ironie mais non sans tendresse. Je pourrais m’étaler plus mais je ne sais pas qui a lu jusqu’à cette ligne à part ma mère (lol même ma mère lit pas mes critiques…). Je terminerai donc par ceci : The Graduate est une œuvre toujours aussi libre et moderne 50 ans après, en d’autres termes, indispensable.
Alice
La vie invisible d’Euridice Gusmaõ
Cinema Paradiso
Les Amandiers
Valeria Bruni Tedeschi raconte ses souvenirs de l’école de théâtre dans son nouveau film ‘Les Amandiers’, actuellement au cinéma. Ce film nous plonge dans les années 80, plus précisément en 1986 à Paris, au cœur du théâtre ‘Les Amandiers’, classé parmi les plus grands théâtre d’Europe.
On y suit l’aventure d’une douzaine d’étudiants (et plus particulièrement Stella, l’alter ego de la réalisatrice) qui ont eu la chance de passer le concours d’admission dans cette école très sélective. Débute alors leur fabuleuse et dramatique aventure. À tout juste 20 ans, ces douze personnages sont lancés à pleine vitesse dans la vie et la passion, ils vivent à deux cents à l’heure, profitent à fond de leur jeunesse tant qu’elle est encore là, mais expérimentent aussi leur première tragédie.
Ce qui est assez particulier avec « Les Amandiers », c’est que le film n’est ni biographique, ni fictionnel ; il se situe entre les deux styles. Un des points centraux du récit est donc le théâtre. On est confronté aux répétitions et à l’exigence du directeur du théâtre, Patrice Chéreau, brillamment interprété par Louis Garrel. L’intrigue est fascinante, elle nous emmène faire un tour derrière les rideaux, nous informe sur la complexité et l’élitisme du monde de la scène, mais aussi sur la beauté de ce métier. L’attention est également tournée sur la vie privée de ces personnages, notamment sur leur vie sentimentale et familiale, sur leurs inquiétudes en tant que jeunes adultes, etc. A partir de là, on est confrontés aux dérives liées au sexe et à la drogue et à la descente aux enfers de certains personnages.
J’ai trouvé ce film magnifique et très touchant. Le sujet est abordé de manière très juste, avec quelques touches d’humour bienvenues. On se sent directement immergé dans cet univers où tout est permis, entre le sexe, la drogue et la frivolité de la jeunesse. L’image joue beaucoup dans cette atmosphère euphorique, elle est très colorée avec un grain qui lui donne cet aspect très authentique et qui représente à merveille l’ambiance de la fin des années 80.
En définitive, si vous cherchez une chouette comédie dramatique à aller voir au cinéma, je vous conseille de ne plus tarder à aller voir ‘Les Amandiers’ sorti en salle le 16 novembre.
Lola
Simone Veil, le voyage du siècle
« Comment définir la mémoire ? ». D’emblée, Olivier Dahan, scénariste et réalisateur du film, pose le cadre de son œuvre. Il y répond avec beaucoup de sensibilité et de conviction en retraçant l’histoire de Simone Veil, politicienne française devenue célèbre pour son combat en faveur des droits humains et notamment via la Loi Veil sur la légalisation de l’avortement en France.
Dahan, à qui l’on doit également « La Môme », gagne le cœur du public avec ce film à la fois réaliste et touchant, des jeux d’acteurs et d’actrices justes et émouvants et des images à l’esthétique choisie et poignante. Certains lui reprochent la dureté des images dans les camps de concentration mais le film a une portée politique et sociale cruciale. La montée des régimes d’extrême droite en Europe dans notre époque « multi-crises » montre à quel point la claire vision et l’engagement politique étaient nécessaires par le passé et le sont tout autant aujourd’hui.
Tout au long du film, Simone nous parle : « Nous sommes faits de ce qui nous a précédé et pour partie nous engageons l’avenir ». Elle s’indigne quand elle est exposée aux insultes et aux intimidations de ses détracteurs : « Vous ne me faites pas peur, j’ai survécu à pire que vous », et se livre à nous le cœur ouvert : « Tous les jours je vois maman, c’est ma force. C’est mon modèle. Tous mes combats, c’est elle, pour elle. » En effet, Simone, née Jacob, après avoir vécu une jeunesse heureuse, se retrouve en 1944 précipitée dans les camps de la mort avec sa mère Yvonne (Elodie Bouchez) et sa sœur Madeleine (Judith Chemla). Le jeu de ces deux actrices est également à souligner et participe à la beauté du film.
Elsa Zylberstein interprète quant à elle avec brio cette femme de caractère, insoumise et pudique, mue par la vocation de faire respecter les droits fondamentaux humains, et notamment ceux des femmes. Diplômée en droit de Sciences-Po, elle s’active farouchement à se faire une place en tant qu’avocate dans un monde profondément patriarcal. Ayant vécu elle-même l’humiliation et l’horreur dans les camps de concentration, elle s’évertuera à apporter de la dignité aux détenus dans les prisons. C’est durant son mandat en tant que ministre de la santé qu’elle fera passer la Loi Veil en 1974. Devenue en 1979 la première femme Présidente du Parlement européen, on la voit s’engager pour une Europe de la solidarité afin de prémunir les générations futures d’un retour du totalitarisme en Europe.
Simone et son mari formaient un magnifique duo. Celui qui fut surnommé ironiquement « Monsieur Simone Veil » l’aura accompagné de son soutien indéfectible tout au long de sa vie. Olivier Gourmet interprète avec beaucoup de conviction cet homme amoureux, profondément admiratif de l’épouse, de la mère de famille et de la politicienne engagée œuvrant pour son prochain.
Aujourd’hui, il est plus que nécessaire de voir ce film.
Ornella
Pour en connaître d’avantage sur la vie de Simone Veil :
Pride
Frissons, éclats de rires, compassion… Vous ne pourrez vous empêcher de ressentir des tas d’émotions en visionnant le film Pride, histoire réelle d’un combat contre les inégalités sociales. Pour une fois, vous ne serez pas face à un film dramatique ou sombre. Bien au contraire, c’est une histoire remplie de good vibes et d’espoirs qui nous est racontée.
Nous sommes en été 1984, dans une Angleterre dirigée par Margaret Thatcher. Alors que le syndicat des Mineurs fait grève pour protester contre leurs conditions de travail déplorables, un groupe d’activistes gay et lesbien décide de récolter de l’argent pour leur venir en aide. Leur but est tout simple : allier deux communautés qui se défendent contre le même ennemi. Pourtant, leur aide est difficilement acceptée et les mineurs semblent embarrassés d’être associés à eux. Le groupe d’activistes ne se décourage pas et embarque à bord d’un minibus pour aller aider les familles des ouvriers en personne. C’est là que débute la fascinante histoire de ces deux communautés qui vont s’unir, se soutenir et se découvrir. Les mineurs vont apprendre à s’émanciper de leurs préjugés pour se rendre compte qu’il n’y a pas de richesse plus grande que l’amour sincère. Les yeux enivrés par la possibilité de revendiquer leurs droits, le groupe d’activistes gay reste fidèle à sa devise : être fier.
Bien qu’il aborde des thèmes sérieux comme l’homophobie, la menace du sida ou encore le rejet parental, le film reste positif et rempli d’humour du début à la fin. À la fois intéressant sans être prise de tête, ce film poétique se regarde avec attendrissement et transmet une puissante vague d’optimisme.
Judith
Stillwater
C’est un casting étonnant qu’a retenu Tom Carthy pour ce film de 2021 : Matt Damon et Camille Cottin, justes et attachants. L’histoire est assez simple. Bill Baker débarque à Marseille, du fin fond de l’Oklahoma, pour voir sa fille qui purge une peine de prison aux Baumettes pour avoir poignardé sa colocataire et petite amie. Un crime qu’elle nie avoir commis. Confronté au barrage de la langue, aux différences culturelles et à un système juridique qui le dépasse complètement, Bill cherche à innocenter sa fille avec qui ses relations sont pourtant difficiles. Au cours de cette quête maladroite, il va se lier à une jeune femme, Virginie, sa petite fille qui est comédienne.
Stillwater pourrait être un film policier comme tant d’autres, mettant en scène un père déterminé à sauver sa fille, un scénario déjà vu et dans lequel s’amoncellent les clichés. Il n’en est rien, les cartes postales pittoresques de Marseille nous sont épargnées et si Bill Baker a tout de l’américain moyen pétri de convictions conservatrices, on perçoit très vite que son système de valeurs a commencé à sérieusement vaciller. La rencontre de Bill et Virginie et l’élargissement de leurs horizons respectifs, fonctionnent à merveille grâce aux interprétations convaincantes de Matt Damon, mutique et vibrant, et de Camille Cottin, lumineuse et enjouée. Même si le film hésite un peu entre la critique sociale le et polar noir, il convainct vraiment. C’est ce genre de film qui vous laisse au générique avec une petite pointe de frustration, et dans lequel vous aimeriez vous attarder quelques minutes de plus alors que, pourtant, l’essentiel a été dit.
Il est intéressant de savoir que le réalisateur s’est largement inspiré d’un fait-divers: l’affaire Amanda Knox, une jeune étudiante américaine qui faisait ses études en Italie en 2007 et qui a été condamnée pour l’assassinat de sa colocataire.
Un dernier petit conseil : le film est à voir impérativement en version originale sous-titrée en français.
Hip
Incendies
Jeanne et Simon viennent de perdre leur mère, Nawal Marwan, immigrée d’un pays du Moyen-Orient (dont le réalisateur taira toujours le nom). La lecture du testament laisse Jeanne intriguée et stupéfaite, mais Simon blasé et énervé par le passé de conflits avec sa mère. Les jumeaux québécois se voient confier deux lettres par le notaire. Ils doivent en remettre une à un frère dont ils viennent d’apprendre l’existence, et l’autre à leur père qu’ils croyaient mort depuis toujours.
C’est à travers un drame familial mêlant conflit religieux, meurtres, viols et torture que le réalisateur Denis Villeneuve m’a tenu accroché, intrigué, mais aussi dégoûté durant ces 131 minutes d’émotions. Cependant, l’image ne s’attarde jamais à expliquer les raisons du conflit, préciser le lieu des faits ou présenter des sujets qui ne servent pas directement le narratif du drame familial.
Sur fonds d’une bande-son de Radiohead (tragiquement de circonstances et que l’on appréciera à de nombreuses reprises au cours du film), la première scène dévoile un jeune enfant que l’on rase. Sur son talon sont tatoués trois points noirs. C’est ce tatouage qui débutera le film et qui, dans un twist final absolument terrifiant, me donnera des haut-le-cœur.
Ce film est un véritable labyrinthe. C’est n’est que progressivement que j’ai pu me frayer un sentier à travers les flash-backs de l’époque de Nawal et de celle des jumeaux, mais aussi à travers les sauts entre le Québec et le Moyen-Orient. Petit à petit, grâce à l’enquête de Jeanne et Simon, des explications se dessinent pour les jumeaux comme pour le spectateur, et l’on sent la justification finale approcher. Dans chaque famille, chaque secret finit par se révéler. Et malgré la désunion initiale, la famille du récit ne fera pas exception à la règle.
Bref, si vous aimez être intrigués, angoissés, choqués par une fin inattendue et audacieuse après avoir vécu des montagnes russes d’émotions, regardez Incendies.
Eloi
La Mule
Au sein de cette œuvre, Clint Eastwood interprète Earl Stone, un homme âgé de plus de 80 ans, seul et fauché, qui n’est plus que l’ombre de lui-même. Après avoir mené une vie digne des plus grands, entouré d’ami.e.s et d’admirateur.rices, Earl dépérit lentement. Son entreprise étant au bord de la faillite, il va accepter un job dont il ne sait pas grand-chose hormis qu’il doit amener avec son pick-up des paquets d’un point A à un point B. Sans le savoir, Earl vient de s’engager dans le trafic de drogue. A travers les péripéties liées à son nouveau travail, Earl va découvrir un nouveau monde. A l’aide de son expérience de vie, de sa tchatche et de sa spontanéité, il va s’en sortir à merveille, et commencer une nouvelle vie, tout en remettant son existence en question.
Ce film interroge sur la relation entre les hommes et leur travail, les sacrifices, l’amour paternel et relationnel. Il nous invite à voyager à travers les âges, à travers les combats menés par un homme, à travers l’Amérique et ses clichés. Il fait naître en nous un questionnement profond sur le don de soi. Je me permets de me citer : « Se donner à beaucoup, c’est n’être à personne ». Notre cher Earl s’est donné à bien trop de personnes durant toute sa vie, et va en prendre conscience durant son voyage. Si les les relations de force et d’intimidation vous interpellent, je ne peux que vous conseiller de visionner ce film. Car ces deux heures vont offriront une rétrospective de l’entièreté de la vie d’un homme.
Alban
Signes
Vendredi soir l’envie me prit de rigoler tout en passant une soirée chill, quoi de mieux qu’un bon navet pour se taper une bonne barre, me direz-vous? Je me mis donc en quête du Graal, la bouse qui allait refaire ma soirée. En scrollant les plateformes de streaming payant, véritable fléau du cinéma du 21e siècle, je finis par tomber sur un film de M. Night Shyamalan : Signes. J’avais donc 50% de chances de tomber sur ce que je cherchais, c’était parfait. Le casting semblait plus qu’honorable, Mel Gibson et Joaquin Phoenix en tête d’affiche. Heureusement pour moi, avec Phénomènes, M. Night Shyamalan a déjà prouvé qu’un bon casting n’est pas toujours gage de qualité. Je pouvais donc encore espérer tomber sur ce que je recherchais. Quelle ne fut pas ma déception une fois le film fini.
Signes raconte l’histoire d’un ancien pasteur qui ne croit plus en Dieu depuis la mort de son épouse et vit désormais avec son frère et ses deux enfants dans une petite ville de campagne des Etats-Unis. Ils sont témoins d’une série d’événements mystérieux et l’on comprend dès les premières minutes du film qu’il s’agit là d’une invasion extraterrestre. Signes reprend les plus grands clichés du genre sans innover une seule seconde. Des crop circles, une radio qui capte des fréquences bizarres, un chien qui aboie sans raison, une course-poursuite dans un champ de maïs, un seul agent de police pour toute la ville et qui ne croit pas à l’invasion, un vaisseau invisible… Tout y est.
Ce film que j’espérais marrant car pouvant faire l’objet de mes moqueries s’est en réalité avéré plus frustrant qu’autre chose. Pourquoi ? Parce qu’il est fade, plat, incipide. Les personnages, et surtout celui joué par Mel Gibson, sont inintéressants et relativement mous. Le film ne provoque pas de réelles émotions, même lorsque Merill (le personnage principal) affronte un alien, c’est mou. Je suis de ceux qui pensent qu’un bon film passe par une bonne bande-son. Or dans ce film, les scènes de suspense sont cassées par des musiques qui ne vont pas réellement avec l’ambiance. Tout n’est cependant pas à jeter dans cette oeuvre. L’histoire, bien qu’extrêmement classique, reste bien ficelée et le réalisateur parvient à installer une ambiance particulière, plus intrigante que malaisante. Le tout est agrémenté de quelques (rares mais suffisantes) pointes d’humour et de situations cocasses bien dosées.
En conclusion, Signes n’est pas un mauvais film, mais on ne peut pas vraiment dire qu’il soit bon non plus. Il ne présente, à mon sens, pas de réel intérêt. S’il passe un soir à la télé, regardez-le, vous ne passerez pas forcément une mauvaise soirée mais n’allez pas souscrire à un abonnement Disney+ uniquement dans le but de le voir.
Antoine
The theory of everything
Cette œuvre de 2014 retrace l’histoire du physicien théoricien et cosmologiste Stephen Hawking. Ce jeune étudiant débute un doctorat à Cambridge en 1962 et effectue de nombreuses recherches notamment sur les trous noirs. Malheureusement, alors qu’il n’est âgé que d’une vingtaine d’années, les médecins lui diagnostiquent une sclérose latérale amyotrophique, une maladie neurodégénérative qui touche les neurones moteurs. Ils pensent qu’il ne lui reste que peu d’années à vivre. Malgré tout, Stephen continue ses travaux et fait la rencontre de sa première femme Jane Wilde qui l’aidera à surmonter les difficultés qu’ils vont rencontrer.
À la fois touchant et intéressant, ce film de James Marsch est basé sur les écrits de Jane Hawking qui relatent son histoire vécue avec son premier mari. Nous pouvons également souligner les prix que le film a remporté et ce, notamment grâce à la performance des artistes. L’acteur principal Eddie Redwayne vous entraine dans l’incroyable vie de ce britannique et le combat contre sa terrible maladie. La musique vient rajouter de précieuses émotions. « The Theory of everything » vous fait vibrer pendant deux heures saisissantes.
En deux mots, je ne peux que vous conseiller de regarder ce captivant biopic.
Marie-Solyne
Un long dimanche de fiançailles
Dans les tranchées, pendant la Première Guerre mondiale, cinq soldats français sont accusés de s’être automutilés pour échapper à leur devoir. Condamnés à mort, ils sont conduits jusqu’à un avant-poste nommé « Bingo crépuscule » et abandonnés à leur sort dans le no man’s land qui sépare les deux camps. Ils sont apparemment tous tués et parmi eux figure Manech, le fiancé de Mathilde, jeune romantique qui ne croit pas à la mort de son amoureux. Celle-ci refuse de lâcher le fil et sait au fond d’elle que Manech est toujours en vie. Forte de cette intuition, elle mène alors son enquête et recueille peu à peu les indices qui vont l’amener à découvrir ce qui s’est passé ce jour-là à Bingo crépuscule.
Ce film sorti en 2004 est réalisé par Jean-Pierre Jeunet, connu pour son fameux « Le fabuleux destin d’Amélie Poulain ». On peut y retrouver à nouveau Audrey Tautou dans le rôle principal, ainsi que Dominique Pinon, qu’on voit sans cesse dans ses films. Gaspard Ulliel se joint au casting dans le rôle de Manech, qui lui va comme un gant. Accompagnés aussi de Marion Cotillard, Jodie Foster et Jean-Paul Rouve, pour ne citer qu’eux, dans des plus petits rôles, Jeunet a su choisir ses acteurs et actrices avec goût.
Si vous avez vu Amélie Poulain, vous reconnaitrez directement le style de Jeunet, avec une ambiance jaunâtre tout au long du film, une narration typique et des scènes bien à lui, mentionnant des petits détails de la vie. Ce film est beau, esthétiquement et sentimentalement parlant. Les thèmes du film sont très bien abordés, de la difficulté qu’ont les soldats à affronter la guerre à contre cœur, prêts à tout pour enfin rentrer à la maison, et cette magnifique histoire d’amour entre deux jeunes qui ne perdent jamais espoir. C’est un film touchant mais comportant aussi une touche d’humour bien placée, ce qui fait de ce film, pour moi, un des meilleurs films français que j’ai pu voir.
Julie
Close
Je suis allée voir à sa sortie au cinéma « Close », par le réalisateur belge Lukas Dhont.
Il raconte l’histoire d’une amitié très fusionnelle entre deux tout jeunes adolescents, à peine sortis de l’enfance, Rémi et Léo. À la moitié du film, Léo fait face au suicide de son ami et ressent un mélange de tristesse, d’incompréhension et de culpabilité. Le film est réalisé avec beaucoup de tendresse et de subtilité, les images sont très lentes, les dialogues très sobres et c’est ce qui rend ce film si touchant. On remarque un contraste entre leur relation pendant les vacances, où ils sont très proches, jouent à longueur de journée et passent le plus clair de leur temps à deux, avec leur relation dès le premier jour dans leur nouvelle école. Pour la première fois, ils ont été confrontés aux regards moqueurs des autres enfants et ont rapidement été comparés à des homosexuels, ce qui n’a pas plu à Léo qui a décidé de s’éloigner peu à peu de son meilleur ami. Léo, pour se faire intégrer dans la collectivité s’est ouvert à de nouvelles personnes et activités desquelles Rémi était exclu. Ces scènes témoignent manifestement de la violence de l’intégration à un groupe à cet âge-là par la nécessité de correspondre aux codes établis. Cependant, cela blesse énormément Rémi qui le vit très mal. Le regard des autres vient bouleverser leur relation, pourtant si pure, innocente, et sincère. Le harcèlement scolaire est ce qui a tué Rémi. Le sujet dont traite ce film est définitivement d’actualité et il témoigne des conséquences que ces moqueries parfois jugées anodines peuvent avoir sur la santé mentale d’un enfant. Rares sont les films où l’on est confronté au deuil d’un enfant. Celui-ci est une véritable réussite selon moi, car il réussit à transmettre de fortes émotions par le biais de simples regards et de silences. Les personnages, notamment Léo et la mère de Rémi, les principaux concernés par ce deuil, ne s’expriment pas sur leur douleur. On ne connaitra d’ailleurs jamais la façon dont Rémi s’est suicidé. Ce fut, dans un premier temps, assez frustrant de ne pas les entendre parler de leur peine et leurs émotions, mais en réalité, tous les éléments sont réunis dans ce film pour transmettre ces émotions de manière encore plus forte, et plus juste. On est véritablement confrontés à la vie qui doit suivre son cours après un tel drame. Les scènes sont très lentes et donnent une impression de réalité sans coupure, sans accélération. C’est la vérité brute, la vie de Léo après le drame, et comment il s’y confronte. C’est d’autant plus bouleversant de le voir assailli par la culpabilité.
« Close » est encore à l’affiche dans certains cinémas, donc si vous ne l’avez pas déjà vu, il est encore temps. Je vous le conseille vivement, mais n’oubliez pas vos mouchoirs lol
Lola
Critiques 2021-2022
Eh oui, comment débuter le quadri et lancer nos critiques hebdomadaires sans parler de Dune ! « La sortie de la rentrée », « Réalisateur hors-pair », « casting incroyable » sont sur toutes les lèvres, et à raison !
Dune, c’est un Space opéra adapté du livre éponyme écrit par Franck Herbert en 1960. Nous suivons le chemin de Paul, jeune homme issu d’une importante maison de l’Impérium, la famille Atreides. Sa famille et lui sont amenés, sur ordre de l’empereur, à régner sur Arrakis, une planète désertique aux multiples ressources tant matérielles qu’ humaines.
Ses paysages regorgent d’un substance nommée « épice », une matière première cruciale pour les voyages interstellaires, ce qui fait d’elle une source de richesse inestimable. Arrakis avait longtemps été exploitée par une autre grande famille de l’Impérium : les Harkonnen. Ceux-ci, après avoir été expulsés de force de leur planète à profits, ont soif de revanche et souhaitent reprendre ce qu’ils considèrent comme « leur ». Cependant, le désert et l’épice sont chéris par l’autre grande force du désert : les Fremen. Pour les Fremen, peuple indigène d’Arrakis adapté au climat sévère de la planète, le désert n’est pas qu’une vaste étendue de sable, mais plutôt un ami.
Contrairement à leurs prédécesseurs, la famille Atreides a bien l’intention de faire alliance avec les Fremen qu’ils admirent énormément. Le jeune Paul est également fasciné par les Fremen mais qu’il ne connait pourtant que par la documentation mise à sa disposition. Il a appris les bases de leurs langue, technologies ou encore croyances mais reste désireux d’en découvrir davantage. Ce désir vient peut-être de ses rêves où presque chaque nuit, il y découvre, à ses côtés, une jeune Fremen aux yeux bleus caractéristiques.
Malgré son jeune âge et son apparente pacificité, Paul va se rendre compte que sa destinée n’est finalement pas entre ses mains et sera confronté à autant de questions existentielles que de choix cornéliens qui vont de fil en aiguille définitivement changer l’ordre établi de l’Empire…
60 ans après la sortie du livre original, Dune continue encore et toujours d’aborder des thématiques sombres mais plus que jamais actuelles. Nombreuses sont celles qui font écho aux enjeux animant notre quotidien. Le colonialisme, l’eugénisme, le féminisme ou encore l’écologie sont abordés ici dans le contexte d’un récit de SF et cela fonctionne terriblement bien !
Ceci-dit, je ne vous conseillerais pas d’aller voir Dune en vous attendant à y voir des courses poursuites en vaisseau spatial. En effet, plus qu’un film de science fiction ordinaire, Dune est davantage contemplatif et ne nécessite d’ailleurs pas d’artifice tant sa beauté nous emporte et nous fascine tout au long de la séance.
Denis Villeneuve a réussi à nous maintenir en haleine durant tout le film (2h35 tout de même mais on aurait facilement pu y rester 4h, c’était trop bien!!). Pour ce faire, il a notamment mis en place un casting méticuleusement choisi et crédible (dire que Timothée Chalamet est sublime serait un pléonasme — il incarne parfaitement à la fois l’innocence et la maturité de Paul).
De plus, nous pouvons souligner la cinématographie impeccable et la scénarisation diligente d’une œuvre originale pourtant extrêmement complexe. En effet, l’adaptation de Dune au cinéma n’était pourtant pas chose aisée puisque l’oeuvre littéraire a longtemps été jugée inadaptable au cinéma en raison de la richesse de son univers. Villeneuve a néanmoins réussi à traduire cet univers fertile de Dune en un film esthétique où chaque spectateur peut se laisser porter et apprendre à apprécier non seulement les multiples peuples et coutumes mais aussi les rapports de force animant l’Empire.
Seul petit goût de trop peu : on aurait aimé en savoir encore plus sur les farouches Fremen et surtout sur Chani, incarnée par Zendaya (je l’adore) mais nous savons que ce n’est que partie remise !
Villeneuve a décidément captivé notre attention pour les prochains volets qui s’annoncent exaltants !!
Alice V.
Dallas Buyers Club
Hello les Cinépotes !
Nous sommes de retour avec notre seconde critique hebdomadaire avec, cette fois-ci, un film sortant d’un tout autre registre. Le film sur lequel nous allons nous pencher n’est autre que « Dallas Buyers Club », un véritable chef d’œuvre inspiré de faits réels, signé Jean-Marc Vallée dans lequel les acteurs Matthew McConaughey et Jared Leto se découvrent encore de nouvelles identités et nous captivent par leur talent d’acteur tout justement récompensé par deux Oscars.
Ce film nous plonge directement dans la vie chaotique et décousue de Ron Woodroof (Matthew McConaughey), un Texan pur jus adepte de rodéo, d’alcool, de drogues en tout genre et, plus que tout autre chose, de la gente féminine. Il mène une vie d’électricien dans le Dallas des années 80. C’est tout justement en suivant un train de vie rythmé par des débauches quotidiennes que sa vie va basculer lorsqu’il apprend qu’il est diagnostiqué séropositif avec en tout et pour tout une espérance de vie d’un mois.
Refusant de s’abandonner à cette fatalité, Ron se démène pour trouver des traitements alternatifs étant encore, pour la plupart, utilisés en tant que traitements d’essai. C’est en luttant pour sa propre vie que Ron devient petit à petit un véritable défenseur de la communauté séropositive dans laquelle ses nombreuses rencontres le forceront à reconsidérer ses principes et ses valeurs.
!
Ce film inspiré de faits réels nous rappelle brutalement la réalité d’être séropositif dans les années 80 alors que la maladie est encore méconnue et véhicule de nombreux stéréotypes reléguant les personnes malades au rang de pestiférés. Et, c’est ainsi au travers du personnage de Ron que cette méconnaissance, ces clichés et stéréotypes se dissipent pour laisser place à la compréhension et à la lutte pour l’obtention d’un traitement adapté.
Mais, c’est surtout grâce aux prestations spectaculaires de Matthew McConaughey et de Jared Leto que ce film se hisse au rang d’œuvre d’exception. En effet, les deux acteurs méconnaissables physiquement incarnent leur personnages respectifs avec une telle perfection qu’ils parviennent à faire oublier aux spectateurs que c’est un film et pas un documentaire qu’ils sont en train de visionner. C’est en suivant l’évolution de ces deux personnages marquée par leurs émotions, leurs sentiments, leur détresse et leur force que ce film nous transporte.
Florent
The suicide squad
Rebout/ suite du première film Suicide Squad sorti en 2016 par David Ayer, c’est au tour, cette fois-ci, de James Gunn (les gardiens de la galaxie) de poser sa patte dans l’univers DC comics.
Le principe du film reste le même c’est-à-dire une bande de bras cassés tels Bloodsport, Peacemaker, Captain Boomerang, Ratcatcher 2, Savant, King Shark, Blackguard, Javelin et Harley Quinn, envoyés sur l’île lointaine de Corto Maltese afin de sauver le monde et détruire une arme secrète que possède le gouvernement local.
Un film cynique et provocateur qui ridiculise la Suicide Squad de bout en bout sans jamais chercher à être sérieux. Le film est bien réalisé notamment au niveau de sa mise en scène et de certains mouvements de caméra, traveling qui sont aussi loufoques que le film. C’est ce qui permet d’appuyer au maximum ce côté second degré.
En terme d’action, il offre de superbes scènes avec énormément de violence, parfois totalement gratuite, inutilement cruelle ou douloureuse ( et donc logiquement classé PG13 ).
Au niveau du casting, Idris Elba nous montre encore une fois son charisme à toute épreuve et sa badassitude en incarnant Bloodsport. Margot Robbie est quant à elle toujours aussi impressionnante dans son rôle d’Harley, tout comme John Cena ( oui oui le catcheur ! ), également très convainquant en Peacemaker.
Les personnages sont très attachants et complètement fous, avec à nouveau cette volonté de ne jamais se prendre au sérieux car l’équipe se compose d’un type qui lance des paillettes multicolores, une fille qui parle aux rats et un requin géant qui parle.
Malgré les nombreuses scènes d’action et le rythme très poussé, le film prend le temps de développer les motivations et histoires des personnages, ce qui les rend d’autant plus attachants.
Cependant, il est difficile de s’attacher émotionnellement aux personnages tant le film est second degré. Les scènes avec un poids émotionnel (via les quelques flashbacks) sont donc rendues un peu anodines et ne nous empêche de nous impliquer à 100 %.
The Suicide Squad est donc un très bon moment de rigolade à regarder en débranchant son cerveau !
James Bond : Mourir peut attendre
Le nouveau James Bond est enfin sorti après une attente qui n’en finissait plus. Alors est-ce que le film tient toute ses promesses ? Eh oui, notre espion favori, l’agent 007 a encore frappé fort. Le film mélange action, humour et émotion.
James Bond n’est plus en service et profite d’une vie tranquille en Jamaïque. Mais son répit est de courte durée car l’agent de la CIA Felix Leiter fait son retour pour lui demander son aide. Sa mission, qui est de secourir un scientifique kidnappé, va se révéler plus traître que prévu, et mener 007 sur la piste d’un méchant possédant une nouvelle technologie particulièrement dangereuse.
Dans ce casting on retrouve évidemment le beau Daniel Craig, le talentueux Rami Malek et la grande Léa Seydoux qui reprend son rôle de Madelaine Swan que cette dernière avait déjà dans spectre.
Avec ce film on n’a pas le temps de s’ennuyer, les scènes d’action nous prennent aux tripes. Evidemment on connait tous les James Bond et on s’attend à de l’action, des explosions, des bagarres… Eh bien vous allez être servis !
De plus le film nous donne la chance d’entendre les magnifiques musiques de Hans Zimmer, des musiques qui permettent de s’évader encore plus dans le film. Et bien sûr la chanson originale du film avec Billie Eilish qui nous fait vibrer.
Daniel Craig tire une belle révérence de son personnage emblématique, avec lequel il a enrichi sa carrière d’acteur, après 5 films où il incarne l’agent 007. Il a d’ailleurs été honorifiquement nommé commandant de la Royal Navy, exactement comme son personnage. Une belle fin pour tourner la page des films James Bond.
Allez, je n’en dis pas plus, peur de vous spoiler la fin de ce film incroyable ! A voir absolument au cinéma.
Héloïse
Extremely Wicked, Shockingly Evil and Vile
Avez-vous déjà entendu parler de Ted Bundy, le terrible tueur en série des années 70 ? Serait-ce possible qu’une crapule des plus vilaines et un séducteur au visage d’ange habitent dans le même corps ? Voilà ce qu’était la grande question de cette période. Meurtrier ou innocent, le teddy ?
Nous sommes aux Etats-Unis, en 1974, quand les nouvelles terrifiantes annoncent que des femmes se font enlever, torturer et assassiner. Une enquête est lancée, et il s’avère que Ted Bundy, un jeune et charismatique diplômé en droit incarné par Zac Efron, se retrouve sur la liste des suspects.
Cet élégant adonis, un meurtrier ? Impossible, il est bien trop beau, voyons ! Ted fait partie des personnes gâtées par la vie : bien éduqué et doté d’un charme irrésistible, il semble vivre une relation épanouie avec Liz Kendall (jouée par Lily Collins) et sa fille.
Tous les indices prouvent cependant que Ted est le coupable : il est reconnu par une des victimes et sa mâchoire correspond aux traces de dents laissées sur le corps d’une des femmes tuées. Les preuves sont en nombre.
Ted est arrêté et mis en prison, mais il s’obstine à nier les faits et son talent de beau parleur en convainc plus d’un. Beaucoup de femmes l’adorent et le défendent. Et pourtant, des jeunes filles continuent à se faire tuer de manière abominable, pile poil au moment où Ted est remis en liberté. Coïncidence ?
Cette histoire ne peut qu’être qualifiée de captivante ! Le film nous tient en haleine, malgré les moments plus lents du procès. L’intrigue mélange fiction et documentaire, tout en respectant la véracité des faits.
Difficile de s’empêcher d’avoir de l’affection pour le coupable ! Que vous connaissiez l’affaire Bundy par cœur ou que vous n’ayez jamais entendu un traitre mot à propos de ce bonhomme, son puissant pouvoir de séducteur vous fera tomber dans le panneau. On ressent une tension et un certain malaise à avoir de la compassion pour ce monstre, malgré le fait que l’issue soit connue.
Zac Efron (sublime comme d’habitude) incarne à la perfection celui qui a utilisé sournoisement son physique attrayant pour piéger son entourage.
Attendez-vous à des frissons qui vous parcourent l’échine tout au long du film et plus encore lors du final glaçant.
Judith
Eternal Sunshine of the Spotless Mind
L’heure est enfin venue pour moi de vous partager mon film préféré, Eternal Sunshine of the Spotless Mind, un trésor cinématographique réalisé par l’agréablement fantasque Michel Gondry.
C’est l’histoire de Joel et Clementine, dont l’idylle a pris fin en raison de leurs caractères trop différents et de la routine. Ne voyant plus que les mauvais côtés de leur tumultueuse histoire d’amour, Clementine a recours à Lacuna, un procédé révolutionnaire qui efface certains souvenirs, en l’occurrence ici toute trace de leur relation. Désespéré, Joel décide de suivre le même processus. Une nuit, deux techniciens s’y emploient. Mais quand le passé défile dans sa tête, Joel mesure à quel point il aime toujours Clementine…
Le film tient ses promesses à tous les niveaux. On ne peut que s’émerveiller devant la beauté de l’image et des couleurs qui symbolisent la psychologie des personnages (notamment les changements de couleur de cheveux de Clementine qui marquent chaque nouvelle étape de leur relation). Ce qui rend ce film mémorable, hormis le scénario original et le jeu d’acteur, c’est aussi la justesse de la mise en scène de Michel Gondry. La caméra épaule qui nous guide tout au long du film accentue l’instabilité des personnages et offre un côté réaliste au film. L’utilisation de la lumière permet la transition parfaite entre les différentes scènes. Mais le chef d’œuvre n’est pas uniquement visuel, il est aussi sonore. L’excellente bande-son de Jon Brion ravit les oreilles et permet de souligner l’alchimie qui existe entre les deux protagonistes.
Le film réunit un casting de marque, avec notamment Jim Carrey, Kate Winslet, Kirsten Dunst, Mark Ruffalo et Elijah Wood. Jim Carrey est bouleversant et montre l’étendue de son talent dans ce qui, selon moi, constitue sa plus belle performance cinématographique. Loin des rôles dans lesquels on est habitué à le voir, il offre un jeu tout en sobriété, à la fois subtil et renversant d’émotions. Michel Gondry était prêt à tout pour faire ressortir la tristesse de Carrey, il a même été jusqu’à faire venir sur le tournage Ellen Pompeo pour sa ressemblance frappante avec Renée Zellweger, avec qui Carrey venait de rompre avant le tournage d’Eternal Sunshine. Pompeo a donc donné la réplique à Carrey dans quelques scènes, qui ne paraitront jamais à l’écran. Carrey en garde toujours un goût amer !
Dans Eternal Sunshine, Gondry nous raconte une histoire d’amour banale mais en même temps d’une intensité rare, avec des personnages tellement attachants de par leur antagonisme et leur authenticité. La part de science-fiction – qui fait toute la beauté du film – n’en rend pas moins réel ce puzzle sentimental. L’arrière-plan du tableau nous dépeint une situation surréaliste, irréelle et en même temps si triste et si vraie, que l’on se sent envahi de mélancolie, du début à la fin. Pari donc réussi pour Michel Gondry, Charlie Kaufman et Pierre Bismuth, scénaristes, puisque le film décroche l’Oscar du meilleur scénario original. Comme tous les films de Gondry, un seul visionnage ne suffira peut-être pas, et une seconde lecture ne sera pas de trop, d’autant plus quand le bonheur ressenti devant le film est indéniable, comme c’est le cas ici.
Pour ceux qui tenteraient de décrypter le titre à rallonge, la traduction littérale est « l’éclat éternel de l’esprit immaculé ». Un vers que le scénariste Charlie Kaufman a emprunté à un poème d’Alexander Pope dont un extrait est récité dans le film.
Que le sort de l’irréprochable vestale est heureux !
Le monde oubliant, par le monde oublié ;
Éclat éternel de l’esprit immaculé !
Chaque prière exaucée, et chaque souhait décliné
Ces vers évoquent le procédé utilisé sur Joel qui consiste à effacer de sa mémoire toute trace de sa douloureuse relation avec Clementine. Le film mène le spectateur à sa propre introspection : « Ferais-je moi aussi le choix de vivre en imbécile heureux ? ». Fuir les maux du passé n’empêche pas de commettre à nouveau les mêmes erreurs. Joel et Clementine sont coincés dans un cycle vicieux puisqu’à la résilience ils préfèrent l’oubli. La fin ouverte du film laisse place à deux interprétations quand à leur avenir : l’une pessimiste, l’autre optimiste. Laquelle défendez-vous ?
Alice A.
The Father
Chers petits amateurs du septième art, il est temps de se prendre une claque. Une giflette à en perdre tout sens de l’orientation, à en être déconcerté, à ne même plus concevoir qui est son proche ou son ennemi. Cette délicieuse baffe, douce et piquante à la fois, se reçoit encore dans certaines de nos salles obscures malgré une date de sortie de plus de six mois, c’est dire le monument. Il s’agit ni plus ni moins de The Father, ou devrions-nous dire plutôt « comment la magie du montage permet-elle de simuler la folie ».
Ce film de 2020, réalisée par Florian Zeller et avec Anthony Hopkins et Olivia Colman en tête d’affiche, nous plonge dans l’esprit d’un sénior en perte de repère dû à son âge avancé. Une thématique touchante qui nous a ou nous affecte encore aujourd’hui lorsque nous voyons nos ainés, qui nous préparaient il y a 10 ans des crêpes, nous regarder aujourd’hui avec un air interrogateur lorsque nous leurs rendons visite. Un sujet rarement exploité et pourtant si souvent connu.
Au-delà de cette thématique prenante, nous nous retrouvons rapidement happé d’abord par le doux sentiment de tendresse éprouvé pour Anthony. Puis, malgré nous, nous sommes ballotés entre, d’une part, la réalité d’une fille faisant ce qu’elle peut pour prendre soin de son père bien trop seul dans son grand appartement, et d’autre part le brouillard automnal d’un esprit qui a vu de nombreux printemps. Un jeu d’acteur tout en sensibilité et toujours juste, par la qualité de quelques acteurs d’expérience et de renom, soupoudré d’une musique aussi délicate que son synopsis.
Mais ce qui est sans doute le plus frappant réside dans une gestion d’un montage cinématographique rarement égalée. Aussi désemparant qu’efficace, il nous plonge parfaitement dans la tête d’Anthony, créant volontairement ce qui semble être des incohérences scénaristiques pour exposer, en réalité, ce que peut vivre une personne atteinte de démence. Croyez-nous, vous n’y serez pas insensible et vous vous reconnaitrez sans doute dans l’un des personnages si vous avez connu semblable situation.
Tant d’éloges nous semble méritées, tant cette œuvre a exposé avec justesse un tableau pourtant si immatériel. C’est sans doute ce pourquoi il reçut, en février et mars 2021, quatre nominations aux Golden Globes, six aux BAFTA et enfin six également aux Oscars, dont celle du meilleur film et du meilleur montage, excusez-le du peu. La performance de Monsieur Hopkins sera légitimement récompensée un mois plus tard en étant désigné meilleur acteur à cette dernière prestigieuse cérémonie américaine et le film recevra également une statuette pour la qualité de son scénario adapté.
Une œuvre cinématographique franco-anglaise à ne surtout pas rater !
Goat
The Great Gatsby
Nouvelle adaptation du célèbre roman écrit par F. Scott Fitzgerald, Gatsby le magnifique vous transportera au cœur des années 20 durant les années folles de l’Amérique. Tout commence avec Nick Carraway, jeune écrivain, venant s’installer à New York pour débuter sa carrière de courtier à Wall Street. Très vite, il découvre qu’il est le voisin du célèbre et mystérieux Jay Gatsby dont tout le monde parle mais que personne ne connait réellement. Après les retrouvailles émouvantes avec sa cousine Daisy Bucan, Nick réalise rapidement que son mari se plait à aller voir ailleurs. Suite à l’invitation d’une soirée organisée dans l’immense demeure du Great, les deux voisins vont se revoir à plusieurs reprises et une amitié va naitre. L’histoire va prendre un autre court lorsque Nick va découvrir l’immense secret qui lie Gatsby à un être qui lui est cher. Je n’en dirai pas plus. Allez donc visionner ce chez d’œuvre sorti en 2013 et réalisé par Baz Luhrmann , déjà connu pour les films à succès « Roméo et Juliette » et « le Moulin Rouge ». On retrouve un casting d’exception dans les rôles interprétés par le célèbre Leonardo DiCaprio, Tobie Maguire (alias Spider Man) ou encore Carey Mulligan. Il y a de quoi être en admiration devant la beauté du film. Les scènes captureront votre regard par leurs couleurs et leur excentricité. Tant les décors que les personnages vous laisseront sans voix. Le film a d’ailleurs remporté trois oscars pour les meilleurs décors et costumes aux Academy Awards de 2014. Tout au long du film, on découvre une histoire restée secrète pendant plusieurs années. C’est à ce moment-là que vous saisirez la beauté des actes posés par Gatsby qui prendront tous leurs sens. Même si le long métrage débute avec des scènes entrainantes et festives sur un rythme endiablé de musiques plus dansantes les unes que les autres, ne vous méprenez pas, vous risquez d’être bouleversé par cette fin.
Lauryn
SOS Fantômes : L’Héritage
En 1984, Ivan Reitman réalisait Ghostbusters. Le film racontait l’histoire de scientifiques qui se mettaient à combattre des fantômes à New York. Ce film, divertissant et drôle, en grande partie grâce à Bill Murray qui incarnait un Peter Venkman, est devenu un des film cultes d’une génération.
Près de 30 ans après le film original, Ghostbusters revient à ses origines. Sous-titré « L’Héritage » en français, ce retour aux sources a été confié à Jason Reitman, fils d’Ivan.
S.O.S. Fantômes l’Héritage se déroule dans une petite ville paumée de la campagne américaine. Une mère et ses deux enfants héritent d’une vieille baraque et décident de l’occuper. Parmi eux, Phoebe, une jeune nerd passionnée de sciences qui va se rendre compte que sa maison est non seulement hantée mais qu’elle est la petite fille d’un célèbre chasseur de fantômes.
En se plaçant à hauteur d’enfant, « L’Héritage » offre un point de vue différent. On découvre le monde des Ghostbusters de 2021 au travers des yeux d’une jeune fille d’une douzaine d’année (interprétée par McKenna Grace). En choisissant cet axe, Reitman s’adresse directement à vous. Le titre français est en cela bien choisi : il est question ici de passer le flambeau au sein même du film mais aussi de notre côté de l’écran. Il est temps pour les Ghostbusters d’appartenir à une nouvelle génération. Les différentes scènes évoquant la famille (la fille d’Egon Spengler abandonnée par son père, sa petite fille qui le découvre alors qu’il n’est plus là…) n’en sont que plus émouvantes, encore plus si on pense qu’un père et son fils ont réalisé les deux volets principaux de la saga…
En changeant le point de vue mais aussi le décor, Jason Reitman change la donne. Fini New York, bienvenue en rase campagne. C’est l’occasion pour le réalisateur de filmer de grands espaces, d’offrir quelques belles séquences. Et de filmer Ecto-1, la célèbre Cadillac. L’idée est bien de rester dans le même registre d’action que les volets originaux, c’est à dire d’être raisonnable. Pas de fusillades dans tous les sens ni de combats chorégraphiés contre les fantômes mais une poursuite en voiture qui donne du rythme au film, sans pour autant s’éloigner de ce que faisait le premier film. Le film est d’ailleurs drôle mais à sa manière, sans jamais là non plus chercher à singer l’original.
Verra-t-on d’autres fantômes et d’autres chasseurs de fantômes ? Tout est possible, comme le laissent entendre les deux scènes post-générique. La Ghost Corps pourrait emprunter à Marvel le concept pour ce qu’on imagine être d’autres déclinaisons dans le futur. Mais nous n’en sommes pas encore là. Pour l’heure, il est simplement temps de partir au cinéma et de profiter de deux heures de solide divertissement.
Lucas
Memento
Ayo les cinépotes, je reviens vers vous en cette (dur) fin de quadrimestre (dur) pour vous partager ma seconde critique de film ! Cette fois-ci, je vais me pencher sur le dernier film en date qui m’a légèrement retourné la tête en relevant des questions tant philosophiques que scénaristiques. Ce film n’est autre que le célébrissime thriller américain de l’année 2000, Memento de Christopher Nolan.
Memento a la force de nous plonger dans le vif de l’intrigue et du questionnement en débutant par la fin et en suivant une chronologie inversée. Ces scènes à la chronologie inversée sont entrecoupées de saynètes intrigantes en noir et blanc suivant un ordre chronologique. À travers ces deux types de scènes, nous suivant Leonard Shelby, interprété par Guy Pearce, un homme à l’apparence élégante et raffinée mais qui semble totalement déconcerté par sa réalité. En effet, Leonard ne se souvient plus de rien une fois qu’il a quitté un lieu ou un personnage. C’est à la suite d’un violent choc crânien et d’un choc émotionnel causé par le viol et la mort de sa femme que Leonard voit sa mémoire se détériorer et qu’il commence à souffrir d’une amnésie antérograde. En d’autres mots, Leonard est dans l’incapacité de se forger de nouveaux souvenirs. Un quart d’heure après avoir fait une rencontre ou après avoir appris un nouveau fait, il ne s’en souvient absolument plus. Et c’est, malgré ce handicap, que Leonard se fixe le seul et unique objectif de venger la mort de sa femme en trouvant et tuant son violeur et meurtrier : un homme dont in ne connait que le nom, John G.
Pour ne jamais perdre son objectif de vue, Leonard structure sa vie à l’aide de notes succinctes, de photographies prises avec son appareil photo Polaroid et des nombreux tatouages marquant son corps. Chaque photographie sert à lui rappeler les personnes qu’il a déjà rencontrées ainsi que les lieux qu’il a déjà visités. Ses tatouages, eux indiquent les éléments marquants de sa vie ainsi que l’avancement de son enquête pour retrouver le fameux John G.
Cette rapide entrée en matière ainsi que l’éternelle tension provoquée par l’incapacité de Leonard à se forger de nouveaux souvenirs ne nous laissent pas une seconde de répits. La chronologie inversée du film nous pousse également à vivre de manière totalement différente la façon dont nous visionnons habituellement un film. Ici, il faut se souvenir des conséquences pour en comprendre les causes et non l’inverse. Ce qui peut paraître légèrement déroutant au premier abord permet en réalité une ouverture à une nouvelle expérience cinématographique ainsi qu’à des questionnements portant sur la définition que nous faisons de notre identité. En effet, sommes-nous uniquement la somme de nos souvenir et de nos expériences vécues ? Qui devenons-nous une fois nos souvenirs inexistants ?
Memento est donc une expérience à part entière qui brille de par sa mise en scène hors pair signée Christopher Nolan ainsi que de par les jeux d’acteurs de Guy Pearce, Carrie-Anne Moss et Joe Pantoliano qui nous plongent dans une ambiance de tension tangible et perpétuelle.
Florent
Spider-Man : No Way Home
Débutant directement à la suite des derniers instants de « Far From Home », et donc de la révélation-choc de l’identité de Spider-Man au monde, Peter Parker ne peut désormais plus séparer sa vie normale de ses lourdes responsabilités de super-héros. Quand il demande de l’aide à Doctor Strange, les enjeux deviennent encore plus dangereux, le forçant à découvrir ce qu’être Spider-Man signifie véritablement.
Entouré d’une immense hype comme on n’en avait plus connu depuis un long moment, Spider-Man était attendu au tournant auprès des fans et ne déçoit absolument pas… mais ne reste pas sans défaut pour autant.
Le temps de l’insouciance semble en effet se terminer pour l’adolescent car, si la première partie du film s’attache à conserver le ton léger de teen-movie pour passer en revue toutes les têtes connues du monde du jeune super-héros ainsi que les conséquences de la révélation de sa double-vie, elle sert avant tout à l’emmener vers une solution, qui fait entrer en scène Docteur Strange, pour tenter d’en réparer les effets dévastateurs amenant à des conséquences encore bien plus terribles…
L’hommage aux aventures de l’Homme-Araignée sur grand écran se fera évidemment par une bonne dose de nostalgie, via le retour incroyable de méchants iconique de la saga tels Docteur Octopus et le bouffon vert mais aussi de clins d’œil, de combats ou de rédemptions. Le film fera l’unanimité auprès des fans tant il remplit les plus grandes attentes.
Cependant le film possède quelques facilités scénaristiques qui risquent d’être assez visibles lors d’un second visionnage, ainsi que des combats un peu flous et des décors lors de ces derniers pas franchement intéressants. La réalisation est un peu simpliste, mis à part quelques plans et scènes très jolies, le reste est typiquement Marvel, exploitant trop peu l’impact émotionnel qu’auraient pu rendre certaines scènes.
Tous ces petits défauts restent cependant minimes, voir passent inaperçus, tant on ressort de la salle émerveillé. « No Way Home » aura régalé, aura tenu ses principales promesses et nous aura même donné hâte de découvrir la suite des aventures de ce Peter Parker à jamais chamboulé par le caractère inédit de ce périple dans les failles du Multiverse.
Guillaume
Sound of metal
Avec six nominations aux Oscars (dont meilleurs film et scénario), Sound of Metal a remporté deux statuettes pour meilleurs son et montage. Le film raconte l’histoire de Ruben, batteur dans le groupe de métal qu’il forme avec sa petite amie, et sa vie de nomade musical. Un soir, Ruben est gêné par des acouphènes, et un médecin lui annonce qu’il sera bientôt sourd. Ruben va alors découvrir le monde de la surdité.
Riz Ahmed est excellent dans ce rôle, jouant tout en retenue un homme bon et posé, mais marqué par la vie, et qui prend de plein fouet l’annonce de cette nouvelle. Sa prestation, particulièrement touchante et sincère, permet de développer une réelle empathie à son égard et de s’immerger rapidement dans l’intrigue et son monde de silence.
Le récit est quant à lui somme toute assez classique (il suit le parcours obligé de la descente aux enfers avant la résilience et le retour à la vie de Ruben, mais sans forcément tomber dans les clichés), mais c’est surtout par son montage sonore que Sound of Metal frappe. Avec d’une part les jeux sur les sons naturels ou artificiels, d’autres part les transitions et les différences entre la manière dont Ruben perçoit le monde, et celle dont les autres l’entendent. L’immersion est donc impressionnante et nous permet de plonger dans les pensées du personnage.
De plus, le film propose une jolie mise en scène mais surtout de très beaux plans riches en émotion, à nouveaux accentués par le superbe jeu d’acteur de Riz Ahmed.
Sound of Metal est un très beau film, une véritable leçon de vie sur l’acceptation du handicap auditif, la communauté sourde, ainsi que sur la réaction de la société limitative face à un handicap. Très juste et intelligent, ce film immersif nous plonge dans la vie d’un sourd.
Guillaume
Erin Brockovich
Seule contre tous
Film américain sorti en 2000, Erin Brockovich retrasse l’histoire vraie d’Erin, mère de trois enfants et à la recherche d’un travail. Elle est finalement embauchée dans un cabinet d’avocat en tant qu’archiviste. Elle se fait difficilement une place, mais parvient à montrer de quoi elle est capable. Petit à petit, Erin va déterrer une affaire suspecte et va se lancer dans une longue bataille.
Nous retrouvons Julia Roberts dans le rôle principal, nous offrant un jeu aussi touchant que drôle. Elle incarne une femme de tempérament qui n’hésite pas à prendre les devants pour obtenir ce qu’elle veut. Ce rôle lui a valu l’Oscar de la meilleure actrice en 2001. Accompagnée de Albert Finney dans le rôle de l’avocat, ce duo de choc nous en fait voir de toutes les couleurs.
Steven Soderbergh signe avec ce film une excellente comédie dramatique. Il amène de la légèreté à un sujet fort en émotions. Les tons jaunâtres de l’image nous transportent dans la chaleur californienne, installant une ambiance particulièrement agréable. Ce film est à voir au moins une fois dans sa vie, donc un seul conseil, fonce !
Julie
Autour du cinéma…
Anecdote n°1 : Charlie et la chocolaterie Contenant déjà pas mal d’images de synthèse, Tim Burton ne voulait pas que la scène des écureuils qui trient les bonnes des mauvaises noix soient fausse et a donc fait dresser une quarantaine d’écureuils !
Anecdote n°2 : Harry Potter Daniel Radcliffe aurait cassé une soixantaine de baguettes magiques sur les tournages parce qu’il passait son temps à les utiliser pour les taper contre ses cuisses, comme pour faire de la batterie. Parfois, il devait en avoir une nouvelle toutes les 3 à 4 semaines !
Anecdote n°3 : Inception Christopher Nolan avait demandé à James Franco d’interpréter le rôle d’Arthur (ami du personne principal Cobb, interprété par Leonardo DiCaprio). À la suite de soucis d’emplois du temps, il n’a pas pu et c’est donc Joseph Gordon-Levitt qui a eu le rôle !
Anecdote n°4 : Monsieur Popper et ses pingouins Durant le tournage, pour certaines scènes, ils ont fait appel à de vrais pingouins. Ce qui a demandé de refroidir les pièces et surtout Jim Carrey se baladait avec des sardines dans les poches pour que les petits pingouins le suivent correctement !
ANECDOTE 1 :
La cinéphilie est un terme dont la signification courante est l’amour du cinéma. Aujourd’hui, ce terme est employé pour désigner ceux qui regardent beaucoup de films et qui s’intéressent aux critiques, pouvant aussi collectionner les affiches de films ou d’autres produits dérivés. Cependant, le terme fut à l’origine utilisé pour caractériser un mouvement culturel et intellectuel français qui s’est développé entre les années 1940 et la fin des années 1960.
ANECDOTE 2 :
A l’époque ou le cinéma fonctionnait encore avec des bobines de pellicules, la plus petite unité de prise de vue, c’est-à-dire une image de pellicule était appelée le photogramme.
ANECDOTE 3 :
L’œil humain rafraichit chaque image perçue environ 40 fois par secondes, c’est pourquoi il faut au moins 24 frames de cinéma par secondes pour que le cerveau recrée lui-même le mouvement. Pensez donc au fait que le film n’existe au final que dans votre tête. Pour les films d’animations néanmoins, seulement 12 images par secondes sont nécessaires.
ANECDOTE 4 :
La 1ère caméra pouvant enregistrer un film est appelée le kinétographe. Cette caméra fonctionnait comme un appareil argentique prenant pleins de clichés à la suite avec plusieurs cylindres d’enregistrement dont un cylindre de cire pour le son.
ANECDOTE 5 :
Le 1er appareil de visionnage de film est le kinétoscope, c’est un appareil mécanique qui permet de visionner un film par une petite ouverture en faisant tourner la machine. On peut voir l’enroulement de la bobine sur l’image ci-dessous. On considère historiquement que c’est avec le kinétographe et le kinétoscope que le cinéma a vu le jour.
Le Cinéma et la Belgique
Saviez-vous que le septième art et notre beau plat pays étaient intimement liés ?
Leur histoire commence dès le 19e siècle. En 1896, les frères Lumière présentent leur invention… à Bruxelles, peu après leur passage à Paris !
Mais qu’est-ce qui caractérise le cinéma belge ?
Humour typique, caractères forts et francs, autodérision, humilité,… Voici quelques éléments emblématiques du cinéma belge. Mais là où notre pays s’est particulièrement démarqué, c’est par la liberté offerte à ses réalisateurs. Le cinéaste belge est libre de faire un cinéma plus atypique, provoquant, en bref, il est libre d’expérimenter. Et cela a joué en notre faveur puisque notre réputation cinématographique n’est plus à faire !
Quelques anecdotes sympas :
Deux grands cinéastes belges, les frères Dardenne sont renommés à l’international et sont de véritables habitués des compétitions de cinéma. Ils font partie du club restreint des réalisateurs à avoir remporté par deux fois la palme d’or à Cannes grâce à leurs longs métrages Rosetta (1999) et L’Enfant (2005).
Le film C’est arrivé près de chez vous, un documentaire parodique noir mettant en scène André Bonzel et notre Benoit Poelvoorde national est aujourd’hui un film culte. Pourtant, il s’agit simplement du film de fin d’études de Rémy Belvaux dont le financement a été refusé. Il a donc été réalisé avec un budget dérisoire ainsi qu’un casting constitué principalement de proches du réalisateur. Pourtant, le film séduit de suite ou en tout cas interpelle, si bien qu’il sera présenté à Cannes en 1992.
Dans de nombreuses villes belges se tiennent des festivals de cinéma. Citons notamment le FIFF ou Festival International du Film Francophone de Namur qui accueille chaque année un jury 4 étoiles et des professionnels du cinéma nationaux et internationaux : Albert Dupontel, Guillaume Canet, Yolande Moreau et bien d’autres.
En Belgique francophone, nous n’avons pas les Oscars, ni mêmes les César mais bien les Magritte ! Depuis 2011, les Magritte du cinéma récompensent chaque année l’excellence dans l’industrie belge du cinéma. Chaque réalisateur, acteur ou technicien invité est sur son 31 et la cérémonie est présentée par le nec plus ultra des célébrités belges. Tout cela diffusé sur le RTBF.
Si vous ne connaissez pas encore le cinéma belge, il n’est bien sûr jamais trop tard !
Quelques films belges à découvrir ou à redécouvrir :
Toto le héros (1991), Jaco Van Dormael
Les convoyeurs attendent (1999), Benoît Mariage
Panique au village (2009), Vincent Patar et Stéphane Aubier
Hasta la vista (2011), Geoffrey Enthovensortie
Alabama Monroe (2012), Felix van Groeningen
D’Ardennen (2015), Robin Pront
Girl (2018), Lukas Dhont
La plateforme Sooner propose une sélection des Magritte du cinéma ainsi qu’autres films made in Belgium !
Les films réalisés par des femmes
Ce n’est une nouveauté pour personne, si les femmes sont de manière générale moins représentées que les hommes et ont moins d’opportunités professionnelles, le milieu du cinéma est particulièrement sexiste. Aujourd’hui, en ce 8 mars, la journée internationale de la lutte pour les droits des femmes, je vous propose une petite sélection de films réalisés par des femmes ! En effet, en 2020, seulement 16% des 100 premiers films du box-office américain ont été réalisés par des femmes. S’il y a une légère évolution par rapport aux années précédentes (4% en 2018), la parité est loin d’être acquise ce qui doit nous encourager à poursuivre la lutte à notre manière. Et quoi de mieux en tant que spectateur.rice que de regarder des films réalisés par des femmes ? Je vous présente dès lors ma petite sélection ( non-exhaustive !) :
Polisse – Maiwenn – 2011
Ce film français nous plonge dans le quotidien de la Brigade de Protection des Mineurs à Paris. Avec un casting français éblouissant, nous suivons toute une série de personnages, plus touchants les uns que les autres. J’ai particulièrement apprécié la construction des personnages, très crédibles et intéressants ainsi que le fait que la réalisatrice nous offre un point de vue toujours nuancé et subtil. Sans jamais critiquer ni encenser, la caméra pose des questions pertinentes sur l’institution policière, les difficultés du métier et les situations difficiles auxquelles sont confrontées les victimes. Enfin, la réalisatrice joue le rôle d’une photographe qui suit la BMP et j’ai trouvé très intéressant cette sorte de mise en abîme entre son personnage et elle-même.
Les filles du docteur March – Greta Gerwig – 2019
Adaptation du roman américain de Louisa May Alcott de 1868, le film nous plonge dans le quotidien de quatre sœurs durant la Guerre de Sécession. Au-delà du casting 4 étoiles et de la beauté des costumes et des décors, ce qui m’a particulièrement plu dans ce film ce sont tout d’abord les personnages des sœurs, toutes féministes et avant-gardistes à leur manière. J’ai également trouvé la représentation de leurs relations sororales très juste et assez subtile.
Lost in Translation – Sofia Coppola – 2003
Ce film raconte la rencontre dans un hôtel au Japon de deux américain.e.s interprété.e.s par Bill Murray et Scarlett Johansson. Ces deux individus sont perdus dans ce pays étranger mais également dans leurs vies respectives. Ils vont ainsi nouer une relation assez particulière. Ce qui m’a touchée dans ce film ce sont plutôt les réflexions générales que la réalisatrice apporte sur les thèmes de la solitude, de l’isolement et le mal-être. Par ailleurs, l’esthétique du film est vraiment remarquable avec une sorte de dimension onirique et éthérée.
Le portrait de la jeune fille en feu – Céline Sciamma – 2019
Ce film est un drame historique qui raconte la relation qui va se créer entre une jeune femme qui vient de quitter le couvent et la peintre qui soit réaliser son portrait en cachette car la première ne veut pas être peinte. Le film tout entier porte en fait sur l’art, le féminisme et la sensualité. Le duo d’actrices – Noémie Merlant et Adèle Haenel (<3) – fonctionne à merveille, toujours en subtilité. Par ailleurs, la réalisatrice dit avoir tenté de faire ressentir dans le film un regard féminin, le female gaze afin de recontextualiser le regard masculin sur le cinéma, considéré pendant des années comme neutre car étant la norme.
La Corée du Nord a kidnappé un duo de films sud-coréens.
Kim Jong-il, le père de l’actuel dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, qui a dirigé le régime communiste jusqu’à sa mort en 2011, était un cinéphile. Son amour du cinéma était si grand qu’il a même ordonné l’enlèvement d’une actrice sud-coréenne et d’un réalisateur – Choi Eun-hee et son ex-mari Shin Sang-ok.
Le premier baiser à l’écran en Corée du Sud date de 1954
60 ans après le premier baiser à l’écran survenu en Occident dans le film de 1896 «The Kiss», c’est au tour de la Corée du Sud en 1954 d’avoir leur moment de lèvres à lèvres dans le film «The Hand of Destiny».
Bien que cela n’ait duré que quelques secondes, ce fut un moment symbolique dans les films coréens, mettant en évidence l’influence grandissante des pays occidentaux.
Le film sud-coréen le plus regardé et le plus rentable de tous les temps raconte que la Corée a vaincu l’invasion japonaise au XVIe siècle.
Le film raconte l’histoire du plus célèbre commandant naval de Corée, Yi Sun-sin (1545-1598), joué par l’acteur «Oldboy» Choi Min-shik, et son combat contre les envahisseurs japonais lors de la bataille navale épique de Myeongnyang en 1597.
Le succès des films étrangers
Le record était précédemment détenu par «Avatar», le film épique de James Cameron de 2009, a été battu ensuite par «The Avengers: Endgame» 13,8 millions de billets.
La Corée du Sud est peut-être en train de remodeler l’avenir du cinéma grâce à la technologie.
CJ est un conglomérat sud-coréen fortement investi dans l’industrie cinématographique, possédant la plus grande chaîne de multiplexage du pays, CJ CGV, et l’un des principaux distributeurs de films, CJ E&M. Il est également le moteur de la technologie cinématographique mondiale avec 4DX et ScreenX.
4DX, développé par CJ 4Dplex, crée l’expérience de visionnage de films immersive ultime en offrant le mouvement du siège, le vent, la pluie, les lumières et les parfums en plus de la vidéo et de l’audio standard.
Chaque expérience cinématographique autour d’un film de Gaspar Noé a toujours été très marquante à mes yeux, voir même traumatisante pour être honnête. Si un réalisateur a toujours eu pour but de faire ressentir des émotions aux spectateurs, et si cette émotion est le malaise, voire le trauma pour monsieur Noé, alors son boulot est réussi. Mais en analysant son cinéma, je me suis rendu compte à quel point ce réalisateur était non seulement l’un des plus talentueux de la scène française selon moi, mais aussi comment la façon dont il aborde l’horreur dans son cinéma est particulièrement intéressante. Pour moi, cet homme a de l’or dans les mains et le transforme en sang et en larmes au travers de sa caméra. A chaque fois que j’ajoute un film de Gaspar Noé dans ma wishlist, il me faut toujours un certain temps pour que je le visionne tant il faut une certaine préparation mentale et un certain mood propice à pouvoir digérer ces films. Et je me suis alors posé cette question : « Pourquoi, moi, qui ait déjà vu énormément de films gore, trash et flippants était pourtant beaucoup plus sensible à un film de Gaspar Noé que par un Human centipede ou un Saw par exemple, qui incarne le vice, le gore et l’immoralité ? »
Là ou je verrais plutôt de la provocation dans certains films comme Saw, je vois dans les films de Gaspar Noé une certaine sincérité abjecte. Ces films ne montrent pas l’horreur et le gore à leur paroxysme, mais plutôt une certaine réalité du monde et de la nature humaine que l’on a souvent tendance à nier ou oublier. Les scénarios de Gaspar Noé peignent toujours une histoire basée sur un fait divers plausible, proche de notre vie de tous les jours, et dont la seule chose qui nous en éloigne est l’atrocité des faits qui se réalisent et la chance de ne pas avoir été présent. Les protagonistes peuvent être les personnes que l’on croise en allant chercher le pain le matin ou avec qui l’on peut partager une cigarette en boite. C’est peut-être cette manière de nous exposer cette réalité que l’on ne veut pas voir qui nous choque et en fait quelque chose de si provoquant. Surtout quand cela est filmé de la manière la plus subjective possible, nous faisant ainsi vivre les pires horreurs pouvant se dérouler au coin de la rue, comme si nous y assistions de manière passive (Rappelons ici la passion de Gaspar Noé pour les scènes improvisées, les plans séquence subjectifs et sa virtuosité avec une caméra en main, qui font de chacun de ses films une expérience inédite). Si votre monde est beau c’est parce que vous ne voyez que ce que vous êtes destiné à voir selon votre vie et votre milieu. C’est là que Noé nous rappelle que dans la rue où vous avez embrassé votre femme pour la première fois, un crime horrible peut s’y être passé une semaine plus tard. Les faits divers horribles nous font ressentir beaucoup plus de malaise que l’imaginaire sans limite que le gore pourrait avoir. C’est un fait, il suffit de comparer le visage des spectateurs sortant d’une projection de Gaspar Noé avec ceux d’une projection de SAW. Je pense que c’est la même angoisse qui nous traumatise après un épisode de Black Mirror. Le fait de se dire que cette horreur pourrait se passer réellement, non pas au coin de la rue comme dans un film de Noé, mais ici dans un futur proche.
Les VIP de Cannes, sortant de l’avant-première d’Irreversible, hermétiques à ce cinéma novateur et provoquant n’acceptaient pas et ne tolérait pas une telle insolence au nom du septième art sans faire l’effort de regarder au-delà de la simple ultra-violence en niant toute démarche artistique. Mais avec du temps, de la persévérance et une critique ne l’atteignant pas, il a su imposer son style bien à lui en se faisant un place de maitre dans le cinéma indépendant français qui est désormais toujours attendu avec grande impatience à Cannes. Comme il le disait avec la maxime d’Irreversible : « Au final, le temps détruit tout. »
GIPS
Spécialité du cinéma américain de Blockbuster, le buddy movie est loin d’être un genre nouveau, Laurel et Hardy ou encore Jean Gabin et Jean-Paul Belmondo dans un singe en hiver en sont des précurseurs. L’intrigue s’articule autour d’un duo dont les personnalités sont diamétralement opposées. Ce contraste de caractères sert de ressort comique au film. Porté par des situations cocasses et des engueulades, la paire est tellement mal assortie qu’elle plonge le spectateur dans des quiproquos hilarants. Rajoutez-y des dialogues croustillants, ainsi qu’une pincée d’action et un ennemi commun à combattre et vous obtiendrez la recette d’un bon buddy movie. Les buddy movies suivent un trajet familier à celui des films romantiques : Je ne peux pas te supporter… Je déteste te côtoyer… Bon, c’est vrai que tu n’es pas si mal… En fait nous avons des choses en commun… On n’est pas si différent… Ok, je t’aime. Même si la dernière ligne est souvent implicite dans ces films, l’émotion y est ! Des buddy cops à la Will Smith et Martin Lawrence dans Bad Boys ne s’embrasseront peut-être pas à la fin du film mais se claqueront le plus frais de tous les high five. Des qu’il y a un duo disfonctionnel, il y a Buddy movie, le genre est donc extrêmement flexible même si la plupart sont des films policier. Voici une petite liste exhaustive de Buddy movies à Bingewatcher avec son best buddy ou solo si t’as pas d’amis mdr(on pense à vous les gars).
- Nice Guys : Intrigue policière porté par le duo Ryan Gossling et Russel Crowe
- Las Vegas parano : Méga classique qui suit Johnny Depp complètement faya à Las Vegas avec son avocat le Docteur Gonzo.
- Seul Two : Comédie des incontournables Eric et Ramzy (J’aurais pu mettre la tour Montparnasse infernale oui)
- La chèvre : Depardieu et Pierre Richard (s/o Dimi) à l’ancienne.
- Dumb and Dumber : Le buddy movie à son paroxysme réunissant Jim Carrey et Jeff Daniels
- The Heat : Buddy movie féminin avec Sandra Bullock et Melissa Mac Carthy incarnant deux policières diamétralement opposées
- Point Break : dans un registre moins comique, le film fétiche de Brice de Nice avec Body (Partick Swayze) et Jonnhy (Keanu Reaves), surfeurs et braqueurs de l’extrême.
- Retour vers le futur : le saviez vous il n’y a que 32 effets spéciaux dans tout le film !
- Dans Django Unchained : Léo Dicaprio voulant vraiment offrir son meilleur rôle de méchant, lors de la scène du diner à Candyland, son personnage brise un verre de la main, malheureusement Léo y a mis tout son cœur et s’est ouvert la paume, mais au lieu d’arrêter la scène il a continué, ce qui rend la scène plus réaliste que jamais !
- Sharlock Holmes : Robert Downey Jr. (interprète de Sherlock) a dû porter presque tout au long du tournage des talonnettes afin d’être aussi grand que son partenaire Jude Low (interprète du docteur John Watson). A cause de ces chaussures il trébucha plusieurs fois.
- Pirates des Caraïbes : Johnny Depp s’est inspiré de Keith Richards des Rolling Stones pour jouer son personnages de Jack Sparrow. (Keith Richards a même fait une apparition dans pirates des caraibes jusqu’au bout du monde, il interprète le père de Jack Sparrow : Teague Sparrow)
- Le Seigneur des anneaux : Quand Aragorn découvre le massacre fait par les Uruk-hai en traçant la piste de Pippin et Merry, il frappe avec son pied sur un casque sur le sol avec un énorme cris de colère, et ensuite il tombe à genoux. En réalité l’acteur Viggo Mortensen venait de se fracturer deux oreilles lorsqu’il frappa le casque, le crie était donc bien réel et non fictif, l’acteur a juste continuer la scène et a ensuite été conduit aux urgences.
Héloïse D.
Critiques 2020-2021
Hereditary nous raconte sur fond de spiritisme la descente aux enfers d’une famille après le décès de la grand-mère. Que dire de plus qui ne viendrait pas gâcher le plaisir de découvrir ce film pour la première fois ?!
Premier long métrage de Ari Aster, ce maître de l’horreur nous délivre ici une véritable pépite qui n’a rien à envier aux chefs d’oeuvre du genre. Pas question ici de jumpscares, screamer ou autre, c’est une authentique terreur, une tension perpétuelle qui va vous étreindre durant ses deux heures. Par un montage soigné, des mouvements de caméra qui ne dépasse pas la première et une bande son aux petits oignons, Hereditary nous démontre -comme un Shining l’a fait avant lui- que l’horreur peut prendre bien des visages et pas toujours ceux que l’on croit.
Étonnamment, ce film nous fait passer par un large panel d’émotion, et alors que cette boule au ventre ne nous lâche pas un seul instant, la qualité des dialogues et la performance magistrale de la mère Annie (incarnée par Toni Colette) rend certaines scènes si profondes et touchantes que les larmes en montent aux yeux. Impossible de ne pas se sentir peiné face à cette famille déchirée.
Mais là où le film est véritablement excellent, c’est par son cadre, et quel cadre ! La beauté des plans est époustouflante, et les mouvements de caméra (et ça va dans tous les sens) sont justes intégrés à la perfection et toujours justifiés, Ari Aster n’hésitant pas à l’arrêter lorsque nécessaire.
Même si le jeu d’Alex Wolff (Jumanji) incarnant le fils Peter peut gêner à quelques instants, le jeu d’acteur général du film colle parfaitement à l’ambiance pesante de ce dernier.
Les éléments narratifs contribuant à amener l’horreur restent très simple ce qui n’empêche pas qu’ils sont assez originaux, on n’a pas l’impression de revoir une scène que l’on a déjà vu dans un million d’autres films.
Je pourrais continuer longtemps tellement Hereditary est absolument sidérant de maîtrise à tout niveau. Donc si vous êtes amateur du genre horrifique ou si vous êtes un amoureux de la beauté du cinéma vous ne pouvez pas passer à côté. Il est un manifeste des talents de ce réalisateur, une bouffée d’air frais dans le monde de l’horreur, un véritable cadeau qui ne demande qu’à être ouvert.
La sortie du nouveau Christopher Nolan fait sensation ! Est-ce vraiment LE film qui peut sauver les salles de cinéma ? Mais pourquoi ce film la et pas un autre ? Eh bien tout d’abord les films de Christopher Nolan se situent en parfaite harmonie entre les gros blockbusters américains et les films indépendants. La recette de Nolan c’est : du budget, de l’action, un gros casting, une bande son qui donne des frissons, un casse-tête cinématographique, mais surtout des théories sur le temps super complexe (Faire crasher un vrai avion, ce n’est pas donné à tout le monde). Mais le tout, assemblé de manière très judicieuse pour construire un chef d’œuvre qui rameute du monde dans les salles et qui ravit en même temps les critiques et les amateurs de cinéma plus recherchés, original. Comment résumer Tenet de manière compréhensible ? Disons que nous suivons le protagoniste (oui, c’est son nom) joué par John David Washington, qui se voit accorder la tâche de sauver le monde, rien que ça ! Le monde est menacé par une guerre froide, non pas nucléaire mais temporelle ! Certaines personnes dans le futur ont inversé la temporalité de certains objets, qui deviennent une menace pour le présent.
Nolan adore nous plonger dans le flou, nous compliquer la tâche et avec Tenet c’est bien réussi. On sort de la salle de cinéma avec le cerveau en fusion ! On se perd en chemin, mais heureusement un petit Robert Pattinson nous tire par le bras en nous expliquant vite fait deux trois concepts. Eh oui, ce dernier nous éblouit, et non plus parce qu’il avait une gueule qui brillait au soleil dans Twilight, mais bien parce qu’il arrive à prouver qu’il fait très bien son job d’acteur ! Ce n’est malheureusement plus le génie Hans Zimmer qui composa la bande originale du film, car il préféra bosser sur le film Dune qui sortira bientôt (on a hâte !). C’est donc un certain Ludwig Göransson qui s’en chargea et c’est pas mal du tout ! Contrairement à ses précédents films qui nous balançaient pas mal d’émotions (Interstellar, Le Prestige,…), les personnages de Tenet n’ont pas d’histoire particulièrement attachante, ce qui nous rappelle davantage le style de James Bond. En interview, Christopher Nolan avoue en effet avoir réalisé ce film avec les mêmes ingrédients typiques de cette série de films britanniques. Tous les ingrédients supers complexes du film sont parfois un peu trop indigestes. Nolan s’est cassé la tête pour ce film, et il veut que le spectateur en fasse de même ! Tenet, c’est bien un film d’espionnage très Nolanien par sa complexité, son incroyable travail sur l’image et le son et son casting impressionnant. Génie ou tortionnaire ce Christopher ? A vous d’en décider !
Tiré du manga du même nom, L’attaque des Titans (ou Shingeki no Kyojin en japonais) nous plonge dans un monde aussi fantastique qu’effrayant où l’Humanité confinée derrière de hauts remparts, doit faire face à des titans ayants pour seul but la destruction de cette dernière. On y suit les aventures d’Eren et de deux de ses compagnons fraichement promus au bataillon d’exploration devant faire face aux titans. Avec son scénario prenant et innovant cet animé confirme le talent des japonais a créer des fictions très imaginatives et des univers de dingue. Visuellement, la série est aussi très forte. Avec une animation propre et moderne, des designs de personnages et de villes aussi poussés, on est réellement impressionné là où certains mangas perdent de leur charme. Comme beaucoup de shonens, l’histoire a un côté très sérieux et dramatique qui se ressent surtout dans la violence de l’écriture et dans la capacité souvent présente à faire mourir des personnages auxquels l’on s’attache facilement. Seul point négatif, la longueur et le manque de justesse de certains dialogues à rallonge. Cela peut s’expliquer par la difficulté d’adapter un manga qui aime exploiter le coté psychologique de ses personnages à un animé devant être rétrécit à des capsules de 20minutes. Un animé de qualité à regarder sans attendre car la 4 ème saison (et finale) sort en octobre 2020 !
Après la belle critique que nous a fait Pétard sur « Hérédité », je dois vous parler de l’autre film d’Ari Aster. Il est clair que nous avons affaire au même réalisateur : les plans sont intéressants, beaux, poétiques mais sont également intriguants et effrayants. Dès le début du film, on est plongé dans une ambiance qui nous met mal à l’aise, et ça va en s’empirant. C’est dingue comme le film et la communauté représentée arrive à nous faire penser que nous sommes entre le paradis et l’enfer. C’est là toute la beauté du film : on essaye de les comprendre, comme les protagonistes, mais on voit bien que c’est malsain. Il est impossible de ne pas parler de tous les messages cachés dans ce film. Il nous faudra encore quelques visionnages et quelques vidéos explicatives pour tous les voir, les comprendre et les apprécier ! On voit que tout a été réfléchi pour que chaque plan inspire quelque chose. Rien que le travail fait avec les runes est impressionnant et demande des traductions.
En revanche, si vous n’aimez pas le gore, il est possible que vous deviez vous cacher sous la couette à quelques petits moments. Mais même la pire image n’enlève pas la beauté qu’Ari Aster fait avec des fleurs. Enfin, je me sens obligé de parler de Dani (Florence Pugh), car je la trouve époustouflante. Au début, j’avais peur que cela soit encore une pauvre jeune femme perdue et détruite après un drame familial et qui ne fait que pleurer (ce qu’elle fait d’ailleurs mais qui prend tout son sens quand on voit la sororité présente et le lien entre chaque membre de cette communité). Mais elle est forte, fait tout pour sauver la situation et termine par être magnifique et m’a coupé le souffle avec la scène de fin.
Alors, envie d’aller fêter le solstice d’été en suède ?
Mathilde Goetleven
Quoi de mieux qu’une après-midi pluvieuse de quarantaine pour découvrir une petite perle de film indépendant telle que Manchester by the Sea ?
Non, il ne s’agit pas d’une comédie britannique prenant place à Manchester, célèbre voisine de Liverpool outre-manche, que du contraire ! On se rend compte de la gravité des propos dès les premières scènes du film qui nous présentent Casey Affleck dans le rôle de Lee Chandler, un homme à tout faire à première vue un peu paumé sur la côte Est des États-Unis, dans un Massachussetts blanc comme neige.
Kenneth Lonergan nous livre un mélodrame contemplatif sur ce père au cœur brisé et rempli de culpabilité qui doit tout de même tenter de (sur)vivre malgré une erreur impardonnable et faire face à une nouvelle épreuve, la prise en charge de son neveu, orphelin depuis peu.
Comment le réalisateur parvient-il à nous plonger dans cette ambiance mélancolique qu’on finit par savourer? Tout simplement en nous laissant le temps. En nous laissant le temps de tomber amoureux de ce paysage côtier hivernal, en nous laissant le temps de s’attacher à ce protagoniste déchiré avec qui on partage peine, souffrance et résilience.
Manchester by the Sea c’est aussi passer des larmes au rire. Au rire ?! Avec une histoire pareille ? Et oui, c’est peut-être pour cette raison que le film est à ce point touchant. Afin de détendre l’ambiance pesante du récit, Lonergan le parsème subtilement de dialogues décalés, et ça marche ! Il y ajoute également des moments complices familiaux et amicaux, certes simples, mais attendrissants. Tout cela nous rappelle que la vie continue malgré tout.
Alors, si vous avez envie d’une petite catharsis des familles autour d’un chocolat chaud bien corsé ou tout simplement de relativiser par rapport à notre vie d’étudiant(e) covidé(e), ne passez surtout pas à côté de cette réussite cinématographique. Et si vous n’êtes toujours pas convaincus, laissez-vous tenter par la performance de Michelle Williams qu’on ne présente plus et de Casey Affleck qui s’affranchit des seconds rôles auxquels il était cantonné et relève ce défi avec brio, puisqu’il a obtenu un oscar pour sa remarquable interprétation (rien que ça !).
Un pays qui se tient sage est un documentaire réalisé par David Dufresne sorti ce mois-ci au cinéma. Le film parle des violences policières en France, en particulier dans le contexte des Gilets Jaunes. Les images ont été filmées entre novembre 2018 et février 2020. J’ai vraiment adoré ce documentaire, premièrement parce qu’il m’a profondément touchée et révoltée et deuxièmement car, en permettant de prendre du recul face aux images montrées, il permet de réfléchir de manière un peu plus globale. Le concept du film est assez simple ; le réalisateur fait venir des personnes ayant participé aux manifestations et leur propose de revoir, sur grand écran, les images des moments où iels ont subi des violences policières. Cela donne lieu à des interviews assez touchantes voir difficiles à encaisser émotionnellement car elles nous permettent de ressentir toute la peur, la colère et la tristesse des manifestant.e.s face à une politique de répression totalement disproportionnée. Au niveau des images en tant que telles, si vous avez un peu suivi l’actualité en France, vous n’en découvrirez sûrement pas des inédites. En effet, ce sont des vidéos qui ont énormément circulées sur les réseaux sociaux et, personnellement, je les avais déjà toutes vues. Cependant, ce qui fait la force du film selon moi, c’est que le réalisateur remet les images en contexte, il les inscrit dans un phénomène global et donne l’occasion aux personnes qui ont été blessées de s’exprimer, avec du recul. David Dufresne a également invité quelques membres de la police à s’exprimer, beaucoup ont refusé mais c’est assez intéressant de voir les divergences d’opinion et de réactions à vif devant les images de la part des policier.e.s et des manifestant.e.s. Une autre force du film est justement les images, captées par des smartphones en direct lors des manifestations. Cela plonge directement le ou la spectateur.rice dans l’action et nous permet de nous rendre compte du rapport entre la police et les manifestant.e.s. Car c’est bien cela le sujet qui est au cœur du film. Quel est le rôle de la police ? Comment en arrive-t-on à des situations telles que celle en France ? Qu’est-ce que la violence légitime ? Attention cependant, certaines images sont très dures à voir, à la limite de l’insoutenable, avec des mains et yeux mutilés, etc. Entre les témoignages et les images, sont également intercalées des interventions de spécialistes comme des historien.ne.s, des sociologues, des avocat.e.s etc. C’est assez intéressant car iels permettent de mieux comprendre certains enjeux et d’avoir une réflexion plus scientifique et objective du sujet. Le seul problème selon moi, et c’est le seul point négatif que j’ai relevé du film, c’est que ces personnes s’expriment dans un langage très universitaire avec des références à des théories ou des chercheur.euse.s pas nécessairement accessibles à tou.te.s (Bourdieu, Genet, etc.) ce qui peut empêcher toute une partie de la population d’apprécier pleinement le documentaire. A part ce petit bémol, je vous le conseille vivement ! Que vous soyez un.e militant.e convaincu.e ou que vous n’appréciez pas les revendications du mouvement des Gilets Jaunes, il me semble essentiel de se rendre compte du problème des violences policières en France. De plus, on ne peut qu’être touché.e par les témoignages des personnes présentes. C’est un film qui fait réfléchir, qui ouvre le débat, qui émeut et qui, je pense, devrait être plus que largement diffusé !
À la recherche d’un bon thriller d’angoisse à la Hitchcock ? Seule dans la nuit est celui qu’il te faut !
À l’aéroport de New York, Lisa débarque chargée d’une poupée bourrée d’héroïne. À la suite d’une rencontre imprévue, elle confie la cargaison à un voyageur, Sam Hendrix. Quelques heures plus tard, elle est retrouvée morte, tuée par Roat, un trafiquant. Il s’agit alors, pour lui et ses deux acolytes, de retrouver la marchandise. Se rendant chez Sam, ils n’y trouvent que sa femme, Susy, seule, aveugle et sans défense face à la cruauté de ces hommes.
Le film est adapté d’une pièce de théâtre à succès, le scénario paraît simple mais le début est assez complexe. On peut donc facilement décrocher. Il s’agit d’un huis-clos qui se passe entièrement dans l’appartement de Susy. Ce qui est intéressant, c’est l’enquête menée par Susy, malgré son handicap elle va devoir comprendre la situation dans laquelle elle se trouve. Mais c’est bien ce que le réalisateur, Terence Young, fait. Il se sert du handicap de l’héroïne comme d’un avantage pour surprendre ses adversaires.
La montée en tension est progressive et tortueuse, la musique de Mancini y est pour beaucoup. On peut se douter de la fin mais ce qui tient le spectateur en haleine c’est de savoir comment Susy va s’y prendre pour s’en sortir ! C’est tout l’intérêt du film !
Fun fact ! Lors de la sortie en salle en 67, les responsables des cinémas éteignaient graduellement l’éclairage lors des 12 dernières minutes du film, au fur et à mesure que Susy casse les ampoules.
La mise en scène de l’appartement est superbe, on observe qu’il y a peu de pièces, et donc peu de place pour Susy pour se cacher. Mais aussi les personnages entrent et sortent de l’appartement, à la manière de Le crime était presque parfait réalisé par Hitchcock.
Susy est interprétée magistralement par Audrey Hepburn, qui contribue grandement au charme du film et prouve encore qu’elle est une des plus grandes actrices de son temps ! Elle est plus connue dans le genre comique, pourtant ce film lui a valu une 5enomination aux Oscars.
Lucie
Ha ce Quentin Dupieux ! Si le cinéma français était un un petit patelin, il serait probablement le fou du village. Ce réalisateur, premièrement révélé par sa carrière musicale sous le nom de Mr. Oizo, nous prouve toujours au fil de ses réalisations que son cinéma est aussi atypique que son univers musical. Il lui a fallu près de 8 ans afin de réaliser ce film, étrange quand l’on voit le rythme effréné de la sortie de ses albums et de ses autres films. Mais, durant ces 8 ans, le bonhomme n’a pas chômé, signant en parallèle pour Wrong, Rubber et Wrong Cops. Avec un pied en France et un pied dans le cinéma marginal Hollywoodien, Dupieux a pu s’expérimenter et ainsi poser les bases de son cinéma atypique. Réalité peut donc être vu comme l’aboutissement de 8 années d’essais et de ratures dans le monde du cinéma avec un retour vers une production franco-belge où les moyens ne devaient pas être un frein à son art, pour lui qui est habitué à des tournages de 2 semaines filmés avec un appareil photo.
On suit la vie de plusieurs protagonistes dans un Los Angeles francisé proche du monde que Dupieux fréquentait à cette époque. Il y a d’abord cette petite fille se nommant Réalité et ayant une obsession pour une VHS bleue qu’elle aurait vu sortir des entrailles d’un sanglier ; un présentateur d’émission de cuisine hypocondriaque ; un réalisateur de documentaire borné réalisant son premier film d’auteur ; un directeur d’école travesti en secret ; et enfin Jason (Alain Chabat), un cadreur de télé avec l’ambition de réaliser son premier film d’horreur et sollicitant ainsi son ancien patron Bob Marshal (Jonathan Lambert) afin d’être son producteur. On perd assez vite le contrôle en voyant ces différentes réalités se chevaucher. Ce monde proche du nôtre et ennuyant se transforme alors progressivement en labyrinthe mental surréaliste où le tangible et l’hallucination se confondent tout le temps. Dupieux se met alors à jouer avec la frontière de toutes ces réalités, pointant du doigt le fait que des choses anodines séparent d’autres mondes de votre réel (un écran de cinéma, une télévision, un rêve, le temps, etc.).
Etant un grand fan de Dupieux, j’ai adoré ce film. Je trouve que c’est l’une de ses œuvres les plus abouties. Le casting est incroyable et les acteurs s’introduisent parfaitement dans l’univers surréaliste de Dupieux. C’est la première fois que la bande son n’est pas composé par ses griffes : il avait peur que cela personnalise trop son film et le rende un peu plus imperméable. Il a choisi une musique simple et répétitive de Philip Glass qui colle parfaitement avec l’ambiance hallucinatoire du film. Qui aurait cru que la sobriété paierait de la part de Dupieux ! Ensuite, l’esthétique de ses plans est magnifique et créé un style – qui désormais sera le sien – rétro assez feutré, toujours tourné vers une certaine classe à l’américaine. Réalité est la synthèse stylistique de ses films précédent avec une minutie et une grande maitrise ne dévoilant aucun faux pas. Cependant, ce film est beaucoup plus intime. Ici, le personnage principal est un réalisateur confronté à ses peurs face à son processus de création et de production, ce qui doit être une obsession perpétuelle pour ce drôle d’Oizo quand on voit l’audace de son art. Ce thème est abordé de manière absurde qui permet de montrer encore une fois sa volonté de faire un cinéma détaché de toute norme. La phrase culte « Kubrick Mes couilles », prend enfin tout son sens. Cette absurdité se retrouve notamment dans les nombreuses scènes n’ayant ni queue ni tête qui pointent du doigt le monde dans lequel on vit, rempli de normes, de codes de sens beaucoup trop ennuyeux pour Dupieux. Bien qu’il soit difficile de trouver un cinéma similaire au sien, ce dernier n’a par contre rien inventé. J’ai retrouvé en lui les mêmes codes que dans le théâtre absurde (« Roger Corman en passant par Samuel Beckett » disait le teaser de Rubber), recontextualisant le tout sur le thème du cinéma et sur la place de tout un chacun dans ce monde. Cependant il faut voir l’œuvre de Dupieux dans son entièreté si l’on veut vraiment comprendre et adhérer à son univers. Il y a une certaine évolution dans cinéma qui permet de comprendre sa volonté de remettre en question la place du spectateur par rapport à une fiction qu’il est en train d’observer. Je vous invite donc à aller voir Rubber qui aborde très bien ce sujet.
Pour conclure, je trouve qu’il est beaucoup plus difficile de faire un film absurde et dénué de sens en restant cependant cohérent, plutôt que de faire un film cohérent le plus proche de la réalité de tout un chacun. Cet exploit ne peut être réalisé que par très peu de génies, confirmant la virtuosité d’un artiste hyperactif, créatif et, je le rappelle, AUTODIDACTE !
GIPS
Que ce soit dans les journaux, sur les réseaux ou encore via votre tante portant des cailloux sur ses poignets, vous ne pouviez pas passer à côté de l’onde sismique engendrée par ce film qui fait polémique. C’est donc avec un inexorable honneur que je vais voguer sur la tendance de faire des clics avec la peur, en vous offrant cette magnifique critique visant l’objectivité sur un film qui me tient à cœur sur un sujet en vogue, le coronavirus et ces théories.
Pour une remise en contexte voici « Hold-Up : Retour sur un chaos » c’est un film documentaire indépendant conspirationniste français sorti le 11 novembre 2020 sur Vimeo. Il a été produit par Pierre Barnérias, Nicolas Réoutsky et Christophe Cossé. https://youtu.be/qR3Xed5CMaM
Ce qui saute aux yeux dès les premiers instants c’est la diversité des participants (5232 je cite « Habitants de la terre ») ceux qui sont à première vue de réels atouts pour ce film mais qui en réalité sont plus dérangeants qu’autre chose. Que ce soit un médecin, un « expert », un politicien, un journaliste ou encore un chauffeur ils sont tous mis à la même enseigne avec des extraits très courts qui créent un mélange d’opinions rocambolesques sur des sujets et des thématiques très varié.es et trop souvent pas assez maitrisé.es. On se retrouve avec un mélange complexe commençant par le covid-19 et nous menant vers divers chemins comme la 5G, la crypto-monnaie, le transhumanisme, le génocide de masse, l’eugénisme, … En bref tout cela nous mène vers un désarroi des plus profond qui se répercute tout au long du film avec une difficulté de démêlé le vrai du faux. Ce qui est tout de même une belle ironie sachant qu’il s’efforce durant tout le long de son projet de dénoncer la manière avec laquelle les « élites » s’efforcent de nous endoctriner dans la même confusion (Chiffres ahurissant, covid 19 tous les jours aux infos, le pays confiné, puis déconfiné, puis reconfiné …)
Nous sommes face à une réalité complexe qui a été gérée par l’état d’une main de fer et qui est loin d’avoir fait l’unanimité auprès de ces citoyens. Hold-up a sauté sur l’occasion en nous offrant une séduction simple , voir une réalité complexe. Comme pour les sectes, le problème de ce documentaire est la maîtrise narrative que Barnérias possède et l’utilisation qu’il en fait dans le but de manipuler son public et peut-être les propos de certains intervenants (Philippe Douste-Blazy a depuis demandé à en être enlevé). Un « documentaire » extrêmement bien mené mais au projet ahurissant jouant sur la peur dont le retentissement assez important fait presque plus peur que le Covid-19 lui-même.
En voulant finir sur une note positive parce que 2h45 reste un investissement que je me dois de rentabiliser. Il faut avouer que sur le plan formel on assiste à une véritable prouesse cinématographique et ce avec un budget dérisoire. Le choix et l’apparition des musiques millimétrés véhiculent un véritable sentiment de peur, les plans sont maitrisés, épurés et ne reflètent que ce qu’on veut nous faire voir, les intervenants sont clairs, didactiques et persuasifs. Le crowdfunding permettra d’immuniser les réalisateurs pendant quelques années (lol) et enfin le film dans sa globalité apporte tout de même un point de vue nouveau et non négligeable sur ce qu’on pourrait appeler après un visionnage attentif « le mal du siècle ».
Si pour les plus envieux d’entre vous qui veulent regarder ce son de cloche que l’on a jamais l’occasion d’entendre dans les médias, je vous mets le liens en dessous de la page et je vous laisse sur cette phrase écrite par mes soins : « nous pouvons choisir ce que nous croyons mais on ne choisira jamais la vérité .»
Charles-Edouard Gervais
Critique de film du 07/12/2020
Jasmine une femme allemande, quitte son mari et se retrouve seule dans le motel le moins chaleureux du monde, en plein désert sur la fameuse route 66. Ce motel miteux, le Bagdad Café est tenu par Brenda, une jeune femme épuisée qui s’est fait quitter par son mari et qui doit gérer en plus l’éducation de ces quatre enfants. Il est aussi le refuge de gentils marginaux (un ancien peintre, une tatoueuse misanthrope, un jeune campeur et des camionneurs tatoués). Jasmine, dés son arrivée va essayer de rendre l’ambiance plus agréable et va bouleverser la vie de cette petite communauté.
Bagdag café est une comédie dramatique américano-allemand réalisée par Percy Adlon sortie en 1987, elle a été récompensée par le César du meilleur film étranger.
Le véritable Bagdad Café existe vraiment, non loin du village fantôme appelé… Bagdad.
A Bagdad les frontières culturelles n’existent plus, chaque personnage atypique trouve sa place dans ce motel miteux qui n’attendait la venue que d’une fée, Jasmine. Ce film est une jolie fable, alimentée par de jolis jeux de couleurs. On est parfois perplexe par le choix de certains plans, mais l’ensemble donne un joli ton décalé, comme les personnages de Bagdad. La bande originale est tout aussi poétique. En effet sans le morceau « Calling You » qui berce l’ensemble du film et nous envoie une bonne dose de frissons, ce film ne serait pas ce qu’il est !
C’est une histoire simple, ouverte d’esprit qui dégage moultes émotions et nous plonge dans les années 80. Les acteurs et actrices délivrent une super performance très attendrissante. A premier abord on s’attend à un film d’auteur allemand, ce qui peut nous rendre dubitatif mais on quitte Bagdad Café avec l’envie de se perdre sur la route 66 ou en Bavière le sourire en coin. On fait face à un film redoutable qui vaut le détour ! Ne fut ce que pour la chanson de Brenda qui clôture le film, l’allemand qui snuff sur le bar ou les tableaux fruités de Jasmine.
Il est vraiment dur de conseiller ce film sans soit trop en dire, soit le faire passer pour un nanar, mais je vais m’y atteler au mieux. One cut of the dead (ne coupez pas en français) est un film japonais d’horror comedie. Le terme horreur est, il me semble, inapproprié ici tant c’est l’humour qui est prépondérant. Il raconte l’histoire d’une équipe de tournage filmant un film de zombies mais qui se fait réellement attaquer par des zombies. Je ne sais comment en dire plus sans gâcher la surprise ultime qu’il a été pour moi comme pour tous ceux qui l’ont vu… Alors que le scénario paraît bateau à souhait, il est en fait d’une ingéniosité à couper le souffle ! Déjà dans sa première phase en plan séquence aussi impressionnante que perturbante à tous niveaux, mais surtout par cette capacité qu’a Shin’ichirô Ueda (le réalisateur) à mêler le diégétique à l’extradiégétique avec une subtilité et une maîtrise implacable (c’est la manière pédante de dire que l’on ne sait plus ce qui est dans l’histoire ou hors de l’histoire), surtout qu’ici il s’agit de films dans des films. Au risque de me répéter, CE N’EST PAS UN NANAR mais bien un réel renouveau dans le genre de la série Z. Il est d’ailleurs inutile d’être un initié du genre ou un fan de cinéma, ce film est une ode à toute l’industrie cinématographique. C’est simple, il donne envie de regarder du cinéma, il donne envie de faire du cinéma, il donne envie d’aimer le cinéma. Et qu’est-ce qu’il le fait bien, je n’avais plus autant ri devant un film depuis bien longtemps. Je dois dire, ce film m’a eu. De perplexe je suis devenu convaincu, et la performance de Takayuki Hamatsu (le personnage principal, Higurashi) est extrêmement plaisante à voir et revoir. Je sais à quel point il dur de se lancer à regarder un film si je donne si peu de carte en main sur l’histoire mais s’il vous plaît, s’il vous plaît, ne me forcez pas à vous gâcher cette heure et demie de pur plaisir. Car oui, en plus de tout ça il ne dure que 97 min, moins que la durée d’un cours magistral 😉 Lorsqu’on sort de la séance, on a des étoiles dans les yeux tant ce film transpire du plaisir. J’ai mis longtemps avant d’écouter les gens qui me le conseillaient et je m’en veux d’être passé si longtemps à côté. De plus, si je ne vous ai pas encore convaincu, il vous suffit d’aller sur n’importe quel site de critiques pour constater qu’il ne descend jamais en dessous des 85%, ce qui est proprement exceptionnel pour un film de série Z et japonais qui plus est ! Alors, en ces temps de confinement et d’examens, donnez-vous un petit plaisir, accrochez votre ceinture et lancez-vous à corps perdus dans cette magnifique aventure !
Pétard aka Tony Toneau
Moonlight est un drame Américain réalisé par Barry Jenkins, et est l’adaptation de la pièce de théâtre intitulée « In Moonlight Black Boys Look Blue ». Sorti en 2016, il obtient par la suite l’Oscar du meilleur film en 2017. Le film est coupé en trois parties retraçant respectivement l’enfance, l’adolescence, et la vie adulte du personnage principal du film.
Chiron, surnommé Little pour des raisons évidentes, est un enfant taiseux et solitaire qui se fait maltraiter par ses camarades de classe. Fils d’une toxicomane addicte au crack, rien ne semble l’aider à sortir de son milieu. Mais sa rencontre avec un dealer (Mahershala Ali) et sa femme qui le prendront sous son aile lui permettra d’appréhender les choses différemment. Le film fait transparaitre une réalité dure et vraie sans édulcorants au point où le spectateur peut être bluffé par le réalisme du film et s’y plonger pleinement, ayant la sensation de vivre une histoire tangible. Il aborde avec énormément de poésie et de douceur le thème de l’homosexualité, particulièrement dans les milieux urbains aux conditions difficiles. L’accent est aussi porté sur les activités illégales que les personnages choisissent d’entreprendre, en fonction de leur vécu, et des conséquences néfastes qu’elles sont capables d’entrainer. Néanmoins, tout au long du film il y a toujours des notes discrètes de bonheur éparpillées dans les quelques échappatoires que Chiron trouve, pour fuir son quartier.
DIM SUM
Film de Peter Weir. Synopsis : Todd Anderson (Ethan Hawke), un garçon plutôt timide, est envoyé dans la prestigieuse académie de Welton, réputée pour être l’une des plus fermées et austères des ÉtatsUnis, là où son frère avait connu de brillantes études. C’est dans cette université qu’il va faire la rencontre d’un professeur de lettres anglaises plutôt étrange, Mr Keating (Robin Williams), qui les encourage à toujours refuser l’ordre établi. Les cours de Mr
Keating vont bouleverser la vie de l’étudiant réservé et de ses amis… Ce film prône tellement de belles choses, il critique une société beaucoup trop conforme, élitiste et égoïste. Robin Williams, comme à son habitude, vous transmet de la joie, du bouleversement et vous arrache autant des larmes de rire que de tristesse avec une facilité déconcertante. La fin nous prouve qu’une scène déchirante peut nous rendre triste et fière à la fois. Une des grandes leçons de Mr Keating est « carpe diem », ce que Robin Williams a toujours su bien incarner. Rien que pour sa mémoire, vous devez voir celui-ci, qui est un de
ces plus grand film. Je ne peux que vous conseiller de regarder également « Le sourire de Mona Lisa » (Mike Newell) qui peut y ressembler, ou en tout cas vous rappeler les mêmes valeurs. Dans ce dernier, il s’agit de voir à quel point les jeunes femmes des années 50 ne se définissent qu’à travers ce qu’une société patriarcale attend d’elles. Une professeure va leur faire comprendre qu’elles sont indépendantes ; libres et que personne ne peut contrôler leur avenir. Dans le cercle des poètes disparus, c’est pareil, Mr Keating apprend à ses jeunes que tu existes, tu es toi à part entière. Les traditions, c’est bien, mais la modernité c’est encore mieux. Ces deux professeurs nous apprennent qu’il faut bousculer les règles pour faire avancer les choses, tout cela sous un fond poétique subtile et touchant. Attention, vous risquez de vous passionner pour la poésie en terminant le film grâce à Mr Keating ou à l’histoire de l’art avec Madame Watson
(Julia Roberts) ! Ces deux films vont donnent simplement l’envie d’emprunter le chemin que vous désirez, de briser les règles préétablies par une société qui nous enferment dans des cases. Ce sont tous les deux des feel good movies comme on les aimes tant.
Mathilde Goetleven
En ce lundi de S1 je me réveille vers 10h du matin et je me rends compte que je viens de rater mon premier cours de l’année, super, déjà une bonne résolution de tenue. Afin de ne pas culpabiliser, je décide, foutue pour foutue, de regarder un film feel good emblématique des années 80 : « Ferris Bueller’s day of » de John Hughes. Ferris Bueller’s day of retrace, comme son nom l’indique, la journée de Ferris Bueller, étudiant au lycée, qui décide en ce jour de beau temps de faire l’école buissonnière (ça tombe bien, moi aussi). L’école buissonnière oui, mais pas n’importe laquelle. Ferris est loin d’être un simple adolescent fainéant. Il ne désire pas passer sa journée au lit mais bien découvrir ce que la vie lui réserve. Ingénieux, créatif mais également insolent, Ferris ne manque pas de stratagèmes pour amadouer ses parents, ses camarades. Et bientôt la ville entière croit qu’il est souffrant et dans l’incapacité de se rendre à l’école. Une fois libre, il en profite pour emmener sa copine et son meilleur ami avec lui pour une épopée qu’ils n’oublieront jamais. Au programme : virée en Ferrari « empruntée » , usurpations d’identité, visite de musée, mais aussi rencontres diverses et variées. Le ton du métrage est certes léger et l’intrigue loin d’être alambiquée. Il s’agit après tout d’une comédie pour adolescents. Et pourtant… La bande son est enivrante et totalement ancrée dans les eighties. La cadence de l’intrigue est hors pair. En somme, le film est bien rythmé et divertissant. Les acteurs sont jeunes et novices mais restent néanmoins touchants. De plus, John Hughes est aux commandes. Il n’en est pas à son premier long métrage traitant de l’adolescence, on citera notamment The Breakfast Club qu’on ne présente plus. Hughes nous propose ici quelques beaux portraits sur l’amitié, la famille, la confiance en soi et la peur de l’avenir. En particulier, il nous rappelle qu’il est parfois intéressant et même important de prendre du recul sur notre vie et notre quotidien. L’éducation est évidemment une chance inouïe. Comprendre l’algèbre, la génétique ou encore l’histoire de la démocratie constituent des outils essentiels afin d’évoluer dans notre société en tant que citoyen. Cependant, nous pouvons apprendre autant, si pas plus par nous-même, par le biais de nos propres expériences. Nous avons l’opportunité de nous épanouir, de nous ouvrir à d’autres cultures à l’extérieur de l’école si on s’y prend bien (musées, sorties ou documentaires Arte, que de choix s’offrent à nous !). En bref, une comédie touchante et sans complexes qui vous déculpabilisera de sécher vos cours. Et n’oubliez pas, comme dirait Ferris, « Life moves pretty fast. If you don’t stop and look around once in a while, you could miss it.”
Ce film raconte comment une pandémie mondiale (tiens donc ?) a ravagé l’humanité en 1996, ne laissant en 2035, plus qu’un 1% de la population mondiale vivant sous terre pour éviter la contamination. Afin de sauver l’humanité, un détenu alias Bruce Willis est envoyé dans le passé afin de trouver la source du virus…
Réalisé par Terry Gilliam, ce film ne vous laissera pas indifférent et ajoutera pour sûr une petite brique à votre bâtiment de culture et de réflexion sur la vie. Malgré le thème légèrement déprimant du long métrage, le passé du réalisateur dans les Monthy Python ne cessera d’émerger et d’égayer ce film de plein de petites scènes loufoquement drôles. Rien que l’absurdité d’un décor mal placé comme une couverture avec des oursons dans une scène de torture mentale pourra vous faire rire. Si vous êtes attentifs, vous aurez même droit à quelques références subtiles à leurs anciens films.
Quelques petits bémols dans la réalisation sont néanmoins les « heureuses coïncidences scénaristiques » qui viendront aider à la simplification de l’histoire et de sa compréhension pour le spectateur, mais qui ne transcriront pas toute la vraie complexité de la vie et laisseront les gens rationnels avec un petit goût de trop peu.
De plus vous ne vous lasserez ni de voir les fesses de notre cher Bruce apparaître à maintes reprises dans le film ni des apparitions de la douce Madeleine Stowe dans un rôle adoucissant de psychiatre. Une petite perle du film est la performance du non moins célèbre Brad Pitt dans le merveilleux rôle d’un fou, avec un jeu d’acteur si vif qu’on se dit qu’il doit au moins l’être partiellement dans la vrai vie…
Avec le voyage dans le temps, cela amène forcément le thème du paradoxe temporel mais qui n’est heureusement à mon goût ici pas trop exploité. Le film s’intéresse plutôt à la question de la possibilité de changer le passé et a celle de la différence entre rêve et réalité. Peut-on vivre dans 2 époques à la fois et en rester indemne psychologiquement ? A vous de le découvrir !
Bon visionnage,
Dimitri
Boyhood est un film de Richard Linklater sorti en 2014. Le réalisateur a réuni chaque année, pendant 12 ans, les mêmes comédien.ne.s afin de réaliser un film sur le temps qui passe, sur la famille. On y suit Mason, de ses 6 ans à sa majorité, ainsi que sa famille. Ce film c’est avant tout une célébration de la vie, des petits moments « insignifiants » pour les autres mais si importants quant il s’agit de soi et de sa famille : la rentrée des classes, les premières amitiés et amours, un divorce, un déménagement, etc.
Ce film m’a beaucoup touchée et ce notamment grâce aux personnages. En effet, on les voit grandir au fur et à mesure ce qui nous les rend plus proches. Par ailleurs, il est très simple de s’identifier à eux car ce sont des personnes normales, à qui il n’arrive rien d’extraordinaire si ce n’est tout simplement de vivre. Je pense que ce film résonne tout particulièrement pour les gens de notre âge car nous avons grandi avec les mêmes références que Mason, les mêmes musiques, jeux vidéo, modes vestimentaires, etc. On peut voir notamment les sorties de la saga Harry Potter, des chansons de Radiohead, l’apparition de Facebook ou encore l’actualité de la guerre en Irak. Toutes ces petites choses qui ont marquées notre enfance et adolescence sans que l’on s’en rende compte.
J’ai également beaucoup apprécié le fait que le film prenne son temps. Il est assez long mais cela permet au réalisateur de nous montrer plein de choses, d’accorder du temps à plein de moments « inutiles » sans que tout ait un but purement narratif. Il n’y a pas de scénario clairement établi et c’est selon moi la grande force du film. Il s’agit de se laisser porter par l’apparente insignifiance et banalité de la vie qui passe, le tout avec un résultat que je qualifierais volontiers de poétique.
Finalement, Boyhood c’est une sorte de réponse à la question « c’est quoi grandir ? ». Qu’est ce qui se passe dans la tête d’un enfant ? Quels sont les événements qui auront une influence durable sur sa personne ? Comment se font les petites et grandes décisions qui déterminent la trajectoire d’un individu ? Et cette réponse est une ode à la liberté, à l’amour et à la vie. Au fait de prendre son temps et à la force de la transmission familiale. La fin du film est bouleversante, on y voit Mason partir pour la fac, confiant et fort de tout ce que ses deux parents ont pu lui apprendre.
Je pourrais écrire encore des pages sur la beauté de ce film et sur combien il m’a ému mais je préfère vous le conseiller très vivement, il donne envie de vivre, d’être amoureux.se, de voir ses ami.e.s et de prendre son temps pour apprécier les moindres moments !
Le Redoutable ! Qui aurait eu l’audace de s’attaquer à cette idole du cinéma, si ce n’est qu’Hazanavicius ? (quoi qu’une adaptation en série Netflix de 10 épisodes ne m’aurait pas semblé improbable, mais en nous épargnant tout chef d’œuvre). Maintenant que Le Mépris pour les biopics Netflix a été manifesté, attaquons-nous à cette critique du Redoutable à vous en couper Le bout de souffle. (dernière fois que je vous fais ce genre de jeux de mots, je m’y engage.)
Le Redoutable est un biopic sur la relation entre la jeune et douce Anne Wyazemski et le redoutable Jean-Luc Godard, le prestigieux réalisateur chouchou de la nouvelle vague. Le décor se pose en 1967, à l’apogée de la carrière de Godard, après les succès consécutifs d’A bout de souffle, Le Mépris et Pierrot le Fou. C’est à cette époque qu’il se met à tourner La Chinoise et où la délicieuse Anne Wyazemski, étant l’actrice principale, tombe sous le charme du charismatique réalisateur suisse. Mais l’échec de son film plonge le réalisateur dans une profonde remise en question de son art. Pour lui, désormais, le cinéma se veut politique ! La machine de Mai 68 est en train de déconstruire la société à tous les étages et bien évidemment le cinéma n’est pas épargné, avec Godard et Truffaut comme messies. Tout le film s’articule autour de la volonté obsessionnelle, bornée et surtout incomprise de Godard de vouloir changer le monde par le cinéma. Et c’est là où sa mauvaise fois, sa puérilité et son ego surdimensionné feront que son engagement aura des impacts dans sa vie sociale, artistique et surtout amoureuse.
Mais que pouvons-nous penser de Godard après avoir vu ce film ? Très peu de belles choses avouonsle. Le film est inspiré du livre Un an après lui-même écrit par Anne Wyazemski (joliment interprétée par Stacy Martin révélée dans Nymphomaniac) qui désacralise le mythe de Godard, le dépeignant comme un monstre odieux, borné et rongé par sa radicalisation obsessionnelle dans laquelle il s’enferme. L’objectivité quant à l’image dépeinte de Godard peut clairement être remise en question. Et j’aurais vraiment voulu voir une réaction de Godard lui-même par rapport à ce film qui ne le met clairement pas en valeur. Cependant, il ne s’est malheureusement jamais prononcé à ce sujet. Au final ce film étant censé être un biopic sur Anne Wyazemski et sur la manière dont elle a vécu sa relation avec Godard se transforme en une critique abjecte du réalisateur, mettant sa femme au second plan en faisant d’elle un personnage secondaire.
Mais Hazanavicius laisse quand même exprimer sa virtuosité dans ce long-métrage. Décidément, ce réalisateur tout terrain n’a pas encore joué toutes ces cartes en main et continue de nous surprendre avec une envie constante de sortir de sa zone de confort et de perpétuellement se renouveler au même titre qu’un Stanley Kubrick ou un Alejandro González Iñárritu à mes yeux. Il reprend cette plastique colorée et les codes du cinéma de Godard, on voit que le réalisateur connaît bien son sujet. Même dans l’humour et dans les phrases culte on reconnaît une certaine inspiration godardienne. On peut rappeler cette scène marquante où l’on voit les acteurs nus après l’un de leurs ébats, discuter de la place de la nudité dans le cinéma, cette ironie ficelée nous rappelle plus d’une scène du cinéma de Godard. Et le choix du casting est remarquable, chaque personnage rappelle avec une ressemblance marquante les protagonistes du cinéma des années soixante. Avec un éloge particulier pour Louis Garrel dont l’interprétation de Godard est à la limite du sosie, tant par le physique que par l’éloquence et le zozotement.
Pour conclure, ce film plutôt bon. Le rythme est soutenu, la forme est godardienne, le casting frôle le réalisme et la dichotomie entre humour, passion et drame politique nous fait ressentir ironiquement ce que Godard aurait peut-être voulu que l’on ressente en regardant du cinéma à cette époque. Où est-ce qu’Hazanavicius nous emmènera la prochaine fois et surtout comment ? La seule chose dont on est sûr, c’est qu’un fou rire s’échappera certainement de la salle à un moment.
Gips
Quoi de mieux qu’un bon western pour s’évader de cette crise que nous traversons ?
Après La Mort dans la peau et La Vengeance dans la peau, Paul Greengrass est de retour avec La Mission avec l’incroyable Tom Hanks. L’histoire se déroule à la fin du XIXème siècle au Texas, le Capitaine Jefferson Kyle Kidd fait la rencontre d’une enfant de dix ans capturés par les Kiowa et élevée comme l’une des leurs. L’ancien militaire se décide à la ramener à sa famille.
Cette rencontre entre un homme et une petite fille, qui vont finalement s’entraider mutuellement, en devenant simultanément une figure paternelle et la représentation d’une enfant jamais eue. Tom Hanks transmet une émotion folle avec une simplicité déconcertante. Avec lui, tout paraît simple, sans effort, presque nonchalant, et pourtant, ce qu’il propose est souvent hallucinant.
La mise en scène est très précise, Paul Greengrass sait où emmener ses personnages et ses spectateurs avec une certaine subtilité. Il faut savoir que le film se déroule à la fin de la Guerre de Sécession (en 1870), même si on ne connait pas très bien cette guerre, le réalisateur raconte à travers ses héros qu’il s’agit d’une Amérique qui a souffert et ne sait pas encore dans quelle direction se tourner.
En plus de ce contexte de guerre, on s’intéresse d’assez près sur le portrait des deux héros qui sont eux aussi brisés par la guerre comme la nation. Un capitaine fatigué de se battre et attristé par la disparition de sa femme et la petite Johanna qui a perdu sa famille, à deux reprises. Pour nos deux protagonistes, il s’agit d’une rencontre qui va changer leurs vies.
Tout cela semble très monotone mais pour tous les fans d’actions, ne vous inquiétez pas, il est au rendez-vous également. On retrouve quelques scènes de courses poursuite qui dégage une certaine angoisse !
Une autre raison de voir ce superbe film, ce sont les plans époustouflants sur les plaines arides du Texas.
Lucie Jörgens
120 battements par minute est un film français sorti en 2017 et réalisé par Robin Campillo. Le récit se déroule au début des années 90, en plein milieu de l’épidémie du sida. On suit un groupe de militant.e.s du collectif Act Up. Iels multiplient les actions choquantes pour sensibiliser autour du VIH et alerter les politicien.ne.s. Au milieu, une histoire d’amour, forcément tragique. Je voulais regarder ce film depuis longtemps mais je ne m’attendais pas à prendre à ce point-là une claque magistrale. Absolument tout m’a plu que cela soit le scénario, la manière de filmer, le jeu d’acteur, la BO, etc. Commençons par l’histoire. J’ai apprécié ce juste équilibre entre les différentes thématiques. Tout d’abord, l’environnement militant dans lequel évoluent les personnages nous en apprend énormément sur cette époque et nous en donne un autre point de vue. Deuxièmement, l’histoire d’amour est vraiment magnifique et donne une véritable cohérence au récit. Mais il ne s’agit pas que d’amour, nous voyons également les liens d’amitié qui se tissent entre les différents personnages et j’ai trouvé cela tout aussi touchant. Le tout renforcé par des acteur.rice.s incroyables et toujours très justes. Tout est tourné de manière très fluide, avec des plans qui sont juste magnifiques. Avec la musique et les jeux sur les lumières, cela apporte une dimension presque poétique au film. On est vraiment face à une œuvre d’art et cette beauté contraste cruellement avec la vie tragique des personnages. Enfin, si 120 battements par minute est catégorisé comme « drame », cela n’en fait pas un film pesant ou difficile à regarder, bien au contraire. On alterne entre différentes émotions, du rire aux larmes, tout comme les personnages qui malgré leur situation font la fête et inventent des actions toujours plus déjantées. En fait, on est tout autant touché par les moments tristes qu’heureux car on s’attache très vite aux personnages et à leurs manières de voir la vie. Bref, un film à voir absolument !
Premier long métrage du réalisateur anversois Robin Pront, D’Ardennen nous raconte l’histoire de la famille de Swaef dont un des frères, Kenneth, sort de prison après quatre ans d’enfermement. Mais les choses ont changé durant ces quatre années et son frère Dave, qui avait échappé de justesse à la police lors du braquage, sort maintenant avec son ex-petite amie Sylvie qui est enceinte. Mais devant la jalousie maladive de Kenneth, Dave ne sait pas comment lui annoncer la chose, jusqu’à ce qu’un événement imprévu vienne rompre la fragile stabilité établie. Sorti en 2016, ce film nous régale en nous amenant dans une histoire inattendue. Alors qu’il pourrait se contenter d’un schéma drame classique, l’histoire nous prends à revers pour un final des plus sombres dans nos belles Ardennes nationales. Un coup de maître rendu possible par la performance de Jeroen Perceval (aussi vu dans Rundskop) le taciturne Dave, et Kevin Janssens (Tueurs) l’extrême, voire fou, Kenneth. La dureté de leur passé ressort de manière presque instantanée tant ils ont l’air sincère dans leur prestation. Ils nous montrent 2 facettes de leur évolution, l’un regarde vers l’avant tandis que l’autre, malgré ce qu’il dit, regarde en arrière. Mais il ne faut pas oublier Veerle Baetens (The broken circle breakdown, Au nom de la terre) dans le rôle de Sylvie, elle nous rend le tableau d’une ancienne toxico sûre d’elle mais pourtant empêtrée dans le doute. Malheureusement, malgré la qualité du casting flamand, le côté francophone n’est quand à lui pas très flatteur. On passe d’un garde forestier à la limite de la crédibilité à une flic qui, n’ayant qu’une réplique, est extrêmement fausse. Il est regrettable qu’il n’y ait pas eu autant de soin apporté aux deux côté mais heureusement, le film ne s’en trouve pas trop entaché. La beauté de l’image se retrouve parfaitement dans les plans léchés et l’étalonnage assez sombre qui souligne les difficultés de leur vie. Les plans sont souvent d’ensemble et les dialogues s’en retrouvent magnifiés et plus sincères. Mais les plans proches n’en sont pas pour le moins oubliés et on se retrouve parfois réellement impliqués dans les conversations, notamment un magnifique dialogue dans leur voiture sur fond de techno. Parlons de la bande son justement, de la techno pure et entêtante. Elle prend place de manière extra et intra diégétique, elle sert l’histoire en nous montrant un point de scission supplémentaire entre les 2 frères. Cette musique, c’est celle de Kenneth, elle nous fait rentrer dans sa tête, et Dave la diminuera d’ailleurs plusieurs fois nous ramenant ainsi à sa réalité. En bref, malgré quelques petits bémols, ce film est étonnant de maîtrise pour un premier long métrage, une petite pépite du cinéma belge qu’il ne faudrait pas manquer.
Pétard du Cinéforum
Cassie, une ancienne étudiante en médecine a abandonné ses études et travaille maintenant dans un café, elle vit avec ses parents déconcertés et soucieux de leur fille. Cassie aime sortir la nuit, profiter et jouer à un jeu dangereux…
Ce thriller grave, ambitieux ? féministe est essentiel. Le récit de Emerald Fennell retourne l’embarras et la honte que ressentent les femmes après une agression sexuelle en montrant au spectateur comment la protagoniste venge son sombre passé en rendant aux garçons une petite part de leur propre mal-être. La protagoniste tout comme la réalisatrice joue avec les conventions. C’est un virage imposant, résilient, engagé qui repousse les limites et mettra les machistes mal à l’aise.
La réalisatrice, Emerald Fennell est connue pour avoir écrit la deuxième saison de la série britannique Killing Eve au côté de Phoebe Waller-Bridge (connue pour sa série Fleabag : un bijou, à voir !) qui est caractérisée par un humour et des dialogues hilarants, sanglants. Mais, Emerald Fennel , tout comme Phoebe Waller-Bridge ce sont surtout des figures féminines qui nous prouvent au travers de leurs réalisations qu’une femme est libre et fait ce qu’elle veut !
En plus de dialogues remplis de sarcasmes et d’humour, Promising Young Woman se démarque par ses couleurs et son esthétique très soignés. Ses jolis plans et couleurs contrastent totalement avec l’ambiance mystique et dramatique. En effet, certaines scènes ont même emprunté quelques codes aux films d’horreurs. Chaque personnage accompagne volontairement ou non le personnage principal vers son but, sa revanche. Le scénario intelligent et rusé est un mélange éclectique de frissons comiques sombres. Ce dernier se dévoile petit à petit de manière qu’on ne sache pas où il va nous mener. La BO pop et les couleurs pastels donnent un tout acide et dérangeant à regarder, jusqu’à en être très plaisant !
Carey Mulligan, tout comme son personnage Cassie nous en met pleins la gueule ! Nous la savions déjà très douée grâce à ses interprétations dans Drive ou Gatsby le magnifique. Mais cette fois elle ne traine pas les pattes derrière un beau mâle au nom de Ryan Gosling ou Leonardo Di Caprio mais elle est bien SEULE à tenir le rôle principal du film. Carey Mulligan est sublime, elle incarne tout ce mélange d’émotions avec justesse. Sa performance restera emblématique, j’en suis certaine !
En 92 ans, seules 5 femmes ont été nommées pour l’Oscar de la meilleure réalisation et une seule a obtenu la statuette (Kathryn Bigelow pour Démineurs), mais cette année, en 2021 pour la première fois dans l’histoire, deux femmes peuvent prétendre à la statuette et Emerald Fennell en fait partie. En espérant que ce cru 2021 soit bien l’amorce d’un véritable changement à Hollywood et pas un simple « accident » de parcours. Rendez vous le 25 avril pour le verdict !
Emerald Fennell balance ici une grosse gifle dans les yeux des spectateurs, une grosse gifle au patriarcat, une grosse gifle à 2021. Promising young woman est une pépite méchante, addictive, juste, ambitieuse, FEMINISTE à voir et à revoir !
Nina
Critiques 2019-2020
Die Hard
Bien que ce film ne date pas d’hier, peu sont finalement ceux et celles à ne jamais en avoir entendu parler. Je viens aujourd’hui présenter un long métrage qui a atteint le statut d’œuvre culte, film de Noël à ses heures perdues, dont l’héritage a encore bien des retentissements aujourd’hui et qui a engendré pas moins de 4 suites (inégales néanmoins). Il s’agit bien évidemment de Die Hard.
Le scénario est simple : des personnes dans une tour sont prises en otage par un groupe de truands voulant accéder à un coffre quasiment inaccessible. John McClane, joué par un Bruce Willis qui possédait encore des cheveux et policier de New York se retrouve dans cette tour presque par hasard. Il en vient à mettre des bâtons dans les roues des méchants dans le but de sauver les otages, dont sa femme fait accessoirement partie.
Classique, dirons-nous, mais il ne faut pas oublier que ce film (réalisé en 1988 ) a maintenant plus de trente ans. Il fait partie de ces oeuvres qui ont inventé une nouvelle formule, un nouveau style. Aujourd’hui encore, nombreux sont les cinéastes à dire de leurs films qu’ils sont « spirituellement rattachés à Die Hard », comme le récent « Skyscrapper », avec le fameux The Rock.
Si ce film est devenu culte, je pense que cela est dû notamment au charisme de deux superstars qui, à elles seules, portent le film.
Tout d’abord, comme signalé précédemment, nous avons un jeune Bruce Willis qui joue dans son premier grand blockbuster. Que l’on visionne ce film en VO ou en VF, John McClane est culte et son célèbre « yippee-ki-yay, motherfucker » est encore reconnaissable entre mille. Il faut aussi compter sur le jeu envoûtant de notre regretté Alan Rickman (le professeur Rogue pour les deux du fond qui n’auraient pas suivi) en méchant glacial.
Le reste du casting est peu connu aujourd’hui, néanmoins personne ne fait tache et tous tiennent leur rôle avec brio, mention spéciale aux méchants allemands, bien stéréotypés comme on les aime.
Du sang, des boyaux, de l’action pure, des phrases cultes et du baume au cœur, voilà ce que vous retiendrez de cette ode à l’hémoglobine et aux phases de combat qui tachent. Le tout filmé avec amour par le grand John McTiernan, déjà papa du film Predator et qui réalisera par la suite Last Action Hero, Die Hard 3 et Rollerball.
Un incontournable que je vous recommande chaudement.
Critique du film Chambre 212:
Après plus de vingt ans de mariage, Richard, mari amoureux, découvre l’infidélité chronique de sa femme dont il ne se doutait absolument pas. Une dispute éclate, remettant ainsi en question toute leur histoire commune. Maria, sa femme, décide de quitter l’appartement pour la nuit sur un coup de tête et traverse la rue pour loger dans l’hôtel situé juste en face afin de faire le point sur l’avenir de leur couple. De là, Maria a une vue plongeante sur son appartement, son mari, son mariage. Elle se demande si elle a pris la bonne décision. Bien des personnages de sa vie ont une idée sur la question, et ils comptent le lui faire savoir. En effet, ils apparaissent dans la chambre d’hôtel sous forme de fantômes pour lui donner leur avis.
« C’est l’histoire d’une femme qui pense et qu’on accompagne dans toutes ses pensées, lesquelles s’incarnent dans des situations ou des personnages », racontait Christophe Honoré à Cannes en mai dernier.
En livrant cette surprenante tragicomédie, Christophe Honoré nous parle du sujet le plus sérieux du monde (l’amour) avec un mélange parfait de profondeur et de légèreté. Grâce à la mise en scène digne d’une fantaisie théâtrale (proche du huis clos), le réalisateur interroge le couple, la fidélité, le poids des années, le désir amoureux et la sexualité.
Après plusieurs films avec Chiara Mastroiani, Christophe honoré refait appel à son actrice fétiche pour incarner le rôle de Maria, une femme forte et libérée mais torturée par les fantômes de son passé. Sa prouesse artistique a notamment été récompensée au festival de Cannes en gagnant le prix d’interprétation dans la catégorie “un certain regard”.
Elle forme un quatuor avec une Camille Cottin renversante de sensibilité, le chanteur Benjamin Biolay et le jeune Vincent Lacoste incarnant tout deux le même personnage (Richard) mais avec 20 ans d’écart.
Mathias Wauthy
Critique de : Joker
Extrêmement attendu par le public, le film Joker est enfin en salle. Réalisé par Todd Phillips, réalisateur des « Very Bad trip » et de « Startsky et Hutch », il ne nous laisse pas indifférent avec cette nouvelle réalisation plus que surprenante. Elle met en scène l’histoire d’un des plus grands méchants de la télévision que l’on retrouve dans la saga Batman de DC Comics, le Joker. Celui-ci est interprété par Joaquin Phoenix, qui est tout bonnement exceptionnel dans ce rôle.
Le Joker c’est l’histoire d’un basculement, celui d’Arthur Fleck, homme brisé par la vie mais essayant de rendre le monde meilleur en donnant des sourires aux personnes. Malheureusement, celui-ci va petit à petit devenir l’homme que l’on connait comme l’ennemi juré d’un des plus grands super héros : le Batman.
L’histoire se passe à Gotham City dans les années 80. Pendant cette période, c’est la violence qui résout les conflits, elle est présente partout et il règne une ambiance oppressante et sous tension. Dans cette société, Arthur Fleck essaie tant bien que mal de rendre sa vie plus heureuse, de lui donner un sens via différents petits travaux en tant que clown. Mais il n’est qu’une victime de ce système qui lui marche dessus et lui fait tout perdre. Cette société est divisée entre ‘pauvres’ et ‘riches’, on le voit tout au long du film par différents personnages charismatiques comme Thomas Wayne (père du jeune Bruce que l’on connait tous) ou encore Murray, présentateur télé interprété par Robert de Niro.
Ce film présente un équilibre entre ‘mauvaise’ comédie et tragédie. La transformation d’Arthur Fleck en Joker se fait via cet équilibre, qui caractérise d’ailleurs le personnage du Joker. Ce n’est pas un film de super héros, ni de super vilain, ça va plus loin. Il n’y a pas de pouvoirs ni de grands effets spéciaux, le réalisme est assumé notamment par les plans sombres et les ambiances noires. On passe par tant d’émotions différentes tout au long du film qu’on reste époustouflé en sortant de la salle de cinéma.
En conclusion, Joker est à voir sans modération et ne laissera personne indifférent grâce à l’interprétation plus qu’époustouflante de Joaquin Phoenix.
Eliott Maes
Retrouvez-vous dans l’univers de Quentin Tarantino grâce à un voyage dans le temps qui nous fait décoller dans les différents coins d’Hollywood des années 60. Des collines panoramiques au fin fond des faubourgs de Los Angeles, « Once upon a time in Hollywood » retrace la vie de différents personnages qui s’entrecroisent dans le but de reproduire une version utopique des « Tate murders » lors du mouvement révolutionnaire hippie. Basé sur les meurtres réels de l’actrice Sharon Tate (Margot Robbie) et du réalisateur Roman Polanski qui ont eu lieu d
ans la nuit du 8-9 aout 1969 dans leur villa au 10050 Cielo Drive, Quentin Tarantino modifie et critique l’histoire en la détournant à sa manière. Pourtant, il ne met pas le spotlight sur Sharon Tate ni Roman Polanski mais les laisse au second plan et se focalise principalement sur la vie de leurs voisins.
Au Cielo Drive, dans la maison voisine, se trouve un acteur nommé Rick Dalton (Leonardo DiCaprio), principalement célèbre pour son rôle dans la série Western « Bounty Law », et qui depuis son arrêt, s’inquiète d’un éventuel déclin de sa carrière. Il ne joue plus que des rôles mineurs, de vilain ou d’héros de Western italien qui lui rapportent moins de succès. Confronté à cette baisse de succès, sa doublure,Cliff Booth (Brad Pitt), et lui tentent de relancer leur carrière, tout en expérimentant l’avancée cinématographique d’Hollywood. Cliff Booth, vivant dans un milieu plus rural expérimente en parallèle la montée d’un mouvement hippie revendiquant la libération des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles ou transgenres. Quentin Tarantino jongle entre la vie glorieuse des stars dans le haut des Beverly Hills et celle des hippies vivant dans des anciens plateaux de tournages abandonnés. Cliff Booth nous guide entre ces deux styles de vie. Il est le chauffeur de so
n meilleur ami Rick Dalton dans les Hollywood Hills et est séduit par une hippie faisant de l’autostop sur son chemin de retour à son domicile. Cliff Booth, bagarreur, déclenche une bagarre sanglante avec un des disciples du gourou Charles Manson, ce qui va faire monter la fureur au sein de la secte. Finalement, une encontre entre les hippies et les célébrités du Cielo Drive se produit, accompagné d’une vengeance sanglante, brutalisée à la manière Tarantino qui se déroule autrement que prédestiné…
Un film basé sur des faits réels où l’histoire est revécue à travers les lunettes de Quentin Tarantino, alimentée de cynisme et offrant un aperçu d’un « Vieil » Hollywood, que je recommande fortement.
The greatest showman
Dans les années 1870 à New York, l’entrepreneur américain Phineas Taylor Barnum (Hugh Jackman) cherche à développer une activité de divertissement pour améliorer les conditions de vie de sa famille. C’est dans ce contexte qu’il invente le premier « cirque », le cirque Barnum. Ces spectacles sont globalement appréciés, mais également très critiqués par la presse de la haute société américaine. Pour améliorer son image, M. Barnum s’associe avec Philip Carlyle (Zac Efron), un jeune dramaturge populaire et influent qui va lui permettre de se faire connaître au-delà même des frontières américaines. Lors d’une visite au palais royal d’Angleterre, M. Barnum fait la connaissance de Jenny Lind (Rebecca Ferguson), une chanteuse à succès sur le continent européen, qu’il convainc de venir chanter aux États-Unis sous son aile. Grâce au talent de Miss Lind, ce nouveau spectacle est un succès et M. Barnum est encensé par les critiques, au point qu’il décide de risquer la vie de son cirque pour financer une tournée dans tout le pays avec sa nouvelle chanteuse.
Cependant, les comédiens du cirque commencent à souffrir des critiques qui se font de plus en plus violentes à leur égard. La magnifique chanteuse avoue ses sentiments à monsieur Barnum. Créant le scandale, elle l’embrasse sur la bouche devant la presse nationale avant de mettre fin à la tournée, ce qui cause la ruine de ce dernier.
De retour à New York, M. Barnum voit son cirque prendre feu à la suite d’une violente altercation entre la troupe des comédiens et un groupe d’opposants. En apprenant ce qu’il s’est passé lors de la tournée, son épouse Charity (Michelle Williams) quitte le domicile familial avec leurs deux enfants. Ruiné et seul, M. Barnum prend conscience des erreurs qu’il a commises grâce au soutien de ses comédiens. On ne vous en dis pas plus pour ne pas vous gâcher la fin !
Ce film, sous forme de comédie musicale est touchant et plein d’espoir. Il traite des moqueries que peuvent subir les personnes différentes et essaye de montrer au grand jour leurs différences comme un talent, avec une touche d’humour !
N’oublions pas les histoires d’amour qui se déroulent tout au long du film. Entre un amour interdit car les amoureux ne viennent pas du même milieu social et des époux qui se perdent de vue, le film fait fondre les petits cœurs fragiles.
On y trouve de magnifiques chansons, comme « this is me » et « never enough », vous nous en direz des nouvelles !
Pour conclure, si vous vous ennuyez un samedi soir, n’hésitez pas à le regarder sous la couette avec un chocolat chaud, c’est un film qui fait du bien et qui ne demande pas une concentration digne d’ « Inception » !
Qui n’a pas encore entendu parler du célèbre film coréen Parasite ? Premier vainqueur coréen dans l’histoire de la Palme d’Or à Canne cette année, ce long-métrage de Bong Joon-ho a été une claque cinématographique pour le Cinéforum et ce pour plusieurs raisons.
Premièrement, au niveau de la mise en scène, ce film a d’innombrables qualités. Je citerai d’abord le travail sur la lumière qui m’a particulièrement impressionnée. Que cela soit les vues de la métropole, l’éclairage du salon de la famille Park ou encore celui de leur cave, la lumière est exploitée au maximum et apporte énormément aux plans. Cela permet au réalisateur de doter le film d’une ambiance particulière. Malgré les allers-retours incessants entre la luxueuse villa des Park et le misérable sous-sol des Kang-Ho, le travail sur la lumière donne une véritable cohérence au film.
Le scénario de base tient en quelques mots : un adolescent d’un milieu défavorisé devient le professeur particulier d’une jeune fille de bonne famille grâce à un de ses amis qui lui fabrique un faux diplôme et ment à ses employeurs. Petit à petit, il amène toute sa famille à se faire engager là-bas sans que la famille Park ne se doute qu’ils se connaissent. Alors que certains réalisateurs tourneraient un film entier simplement sur cette base, le film prend un tournant surprenant et propose alors une véritable critique de la société. Ce qui est frappant à mon sens, c’est l’habilité de Bong Joon-ho à signer un film à la fois drôle, engagé, triste et rempli de suspense. Loin du cliché habituel du film d’auteur où il ne se passe rien, le spectateur de Parasite est emporté par l’histoire et ses nombreux rebondissements.
La dimension engagée et de critique sociale présente tout au long du film reste subtile et Bong Joon-ho ne tombe pas dans la facile opposition « méchants riches contre gentils pauvres ». Il amène le spectateur à se demander qui est réellement le parasite : les pauvres qui infiltrent la maison des Parks ou ceux-ci, incapables de se débrouiller seuls ? Ce que j’ai particulièrement apprécié, c’est la série d’oppositions situationnelles qui permettent de se rendre compte des différentes réalités vécues par les protagonistes.
Si je vous dis : comédie dramatique, musique folk, années soixante, les frères Coen, vous me répondez bien évidemment : Inside Llewyn Davis !! Quoi ?! Comment ça, tu n’as jamais vu ce film ?! Laisse-moi donc t’en parler le temps d’une petite critique afin d’aiguiser ta curiosité et de te faire découvrir cet excellent film réalisé et écrit par Ethan et Joel Coen.
Inside Llewyn Davis met en scène la vie de Llewyn (joué par Oscar Isaac), chanteur-musicien de folk talentueux, essayant de se faire un nom dans l’industrie de la musique des années 60’s. Malheureusement, ce dernier semble avoir du mal à décoller. En effet, il joue la plupart de ses compos dans des bars miteux et est tellement pauvre qu’il doit se résoudre à convaincre ses amis ou connaissances à lui fournir un toit pour la nuit. Il mène une vie de bohème sans grande réussite professionnelle, amoureuse ou encore familiale. Il décide donc de reprendre sa vie en main et c’est ce périple que nous avons l’occasion de suivre durant l’entièreté du film.
Pourquoi Inside Llewyne Davis est un film à voir ? Premièrement, Inside Llewyn Davis n’est pas à voir, il est à écouter. La musique, pièce centrale de l’œuvre (composée majoritairement par Marcus Mumford leader de Mumford and sons) est interprétée et joué par Oscar Isaac lui-même. Elle a cette faculté de nous transporter dans l’atmosphère du film et ce tant par les paroles mélancoliques que par leurs mélodies travaillées et souvent mise en contraste avec le film grâce à leurs sonorités plutôt joyeuses. Les différentes chansons sont utilisées comme le reflet des émotions des personnages et font totalement mouche dans chacune des scènes. En plus des chansons composées par Marcus Mumford, nous retrouvons beaucoup de reprises de chansons folk des années 60’s en passant de Dave Van Ronk (majeure inspiration du film) à Bob Dylan.
Inside Llewyn Davis brille également par son écriture. Les dialogues sont soignés aux petits oignons et on y retrouve vraiment la patte des frères Coen. Pour rappel, ces derniers ont réalisé de nombreux films tels que The big Lebowski, O Brother, Fargo, No country for old men, et bien d’autres. On retrouve dans ces lignes de dialogues leur humour un peu cynique face à la situation de notre personnage.
Tragédie qui se démarque par ses situations cocasses et humoristiques, il est premièrement compliqué de prendre l’histoire de Llewyn au sérieux, mais plus le film avance, plus notre sympathie et notre attachement pour ce triste musicien se développe. Finalement, qui n’a jamais essayé, raté et recommencé ? C’est comme ça qu’on avance et c’est ce qu’essaye de nous transmettre ce film dans sa scène finale lors de la rencontre avec un étrange et nouveau musicien faisant ses débuts dans la musique à New-York. Je ne vous en dis pas plus, en espérant avoir avivé votre curiosité !
En choisissant ce film, je me suis dit que deux heures de québécois, ça allait être long, surtout sans sous-titre. Mommy est loin d’être ennuyeux. C’est un film simple, terriblement simple et pourtant complexe à la fois. Mettre des mots sur « Mommy » est difficile. Une fois visionné, ce long-métrage nous transperce de l’intérieur, c’est une explosion d’émotions et de sensations qu’il y a en nous. J’aime ce genre de scénario où des indices sont là mais où une part de mystère persiste. Ce qui est impressionnant, c’est la façon dont les trois personnages principaux interprètent leur rôle. La BO du film nous suit tout au long de l’histoire. Et la photographie de ce chef- d’œuvre est juste grandiose !
Dolan raconte l’histoire de Diane, une femme veuve ayant la garde de son fils, Steve, atteint d’un TDAH, impulsif et violent. Avec l’aide de l’énigmatique Kyla, leur voisine d’en face, Die et son fils vont essayer de joindre les deux bouts. Entre les crises de Steve et le reste, ce trio va retrouver tout l’espoir dont il avait besoin. Jusqu’au jour où…
Tout d’abord, préparez les mouchoirs. Ce scénario me laisse sans voix. En abordant les thèmes de la folie, la pauvreté, la mort, la violence, la différence, … Dolan arrive à nous faire rire pour ensuite nous faire pleurer. Et c’est bien là toute la force de ce film. C’est une histoire poignante. Surtout lorsqu’on les voit tous les trois danser dans la cuisine, cette scène nous laisser planer, elle est si magique, j’en ai souri jusqu’à en rire tellement la joie m’avait envahie. C’est comme ça à peu près pendant deux heures, un bol d’émotion qui nous submerge.
Ensuite, on est pris par ce trio, il nous intimide. Les rôles sont tellement bien interprétés ! J’ai été étonnée de la façon dont Antoine-Olivier Pilon incarnait Steve. Il a 17 ans, c’est dingue comme il sait changer d’émotion d’une seconde à l’autre. Ça se voit surtout dans la scène du karaoké, on voit qu’il a difficile à se contrôler et c’est là toute la beauté de son jeu de rôle, il nous fait ressentir ce qu’il ressent. Tout au long du long-métrage, nous pouvons nous mettre dans la peau de ce trio et j’aime ça, cette proximité entre nous et les personnages. C’est ainsi que j’ai été la voisine d’en face qui a sans doute eu un choc émotionnel qui l’a renfermée sur elle-même au point de bégayer pour parler, j’ai été la mère fauchée qui aime son gosse plus que tout mais qui a du mal avec lui et enfin, j’ai été ce môme paumé qui se rend compte qu’il est un fardeau pour sa mère et qu’il lui fait du mal, mais qui, à côté de ça, dégage à certain moment une joie de vivre totale.
Ce film est, à mon sens, une musique à lui seul. Ça descend dans les graves pour remonter dans les aigus. La musique qui accompagne certaines scènes nous emporte. Comme par exemple lorsque la musique Oasis – Wonderwall passe, c’est un moment intense et heureux. Ce moment, on le vit, la musique nous aide à nous plonger dans l’instant du film et c’est juste magique. Et pour tout dire, Dolan a réussi, je pense, à me faire aimer Céline Dion pour un court moment.
Grandiose ai-je dit, André Turpin, directeur de la photographie pour Mommy nous surprend en réalisant les envies du réalisateur. (SPOIL ALERT) Ce qui m’impressionne le plus, c’est cette façon de nous emprisonner dans l’histoire avec ce format de l’image carré. Quand tout va mal, le format est carré. En plein milieu de la chanson d’Oasis, le ratio de l’image change pour arriver en plein écran. Tout va tout de suite mieux dans la vie Steve. C’est son geste qui fait tout, ce mouvement de mains associé à son sourire de liberté nous fait vivre cet instant avec la joie au cœur.
Pour finir, ce long-métrage honore le cinéma, c’est une merveille du 7ème art. Dolan nous fait revivre un tas d’émotions de par son scénario, sa BO, son remarquable jeu dans l’image et les rôles de Steve, Diane et Kyla. Je terminerai avec ces mots : un film sombrement lumineux et drôlement triste.
Alors que le monde se déchire entre les préjugés des uns, approuvés par la raison des autres et la science d’un tiers obscur, Kery james vient remettre les points sur les i. Banlieusard est un film français produit par deux talents de notre génération : Leïla Sy et Kery James.
Afin de se remettre dans le contexte, quelques mots sur qui est Kery James. De son vrai nom Alix Mathurin, il est un rappeur activiste et défenseur des droits humains. Il a voué sa cause à la banlieue et lorsque je dis banlieue, je ne parle pas du quartier sombre qui fait peur à ta grand-mère raciste. Je parle de chaque personne qui subit une situation de précarité et qui la subit par l’intolérance qui existe aujourd’hui dans le monde. Fort de 30 ans de carrière musicale, il se fait aujourd’hui une place dans le monde du cinéma.
Banlieusard raconte l’histoire de trois frères : Demba, gangster aguerri et respecté dans son quartier, Souleiman, un avocat en devenir dont les mots sont l’arme la plus fidèle et enfin Bakary,le plus jeune de tous. Le film est centré sur Souleiman et sur son concours d’éloquence, concours qui le pousserait sur le devant de la scène juridique et permettrais un avenir meilleur que celui auquel le promet sa situation familiale. Malheureusement, le concours est plus dur que prévu. Le sujet: « l’état est-il seul responsable de la situation actuel des banlieues en France » est au cœur même du film et permet une remise en question que nous pouvons tous faire sur les autres.
Souleiman, banlieusard dans l’âme, doit répondre à la négative tandis que Chloé, riche parisienne, doit répondre de manière positive. Alors que tous les séparent, nos deux avocats vont se lier d’une amitié intense et conflictuelle voir d’un amour impossible. Kery James nous fait part de son expérience sur le jugement et la pression sociale exercée sur ces jeunes qui rêvent de s’en sortir. Il met en lumière les violences policières et la misère auxquels sont confrontés les jeunes issus des quartiers défavorisés.
Banlieusard est disponible sur netflix !
Tout est possible, c’est le titre français de ce documentaire qui révèle parfaitement la dynamique de ce film. Tout commence par un chien, Todd, et une promesse. John Chester, caméraman, et son épouse Molly, chef cuisinière, vivent dans le centre de Los Angeles dans un petit appart avec Todd, qui ne supporte pas de vivre confiné et qui aboie sans cesse dès que ses propriétaires sont en vadrouille. Molly et John sont finalement mis dehors par leur propriétaire et c’est là que tout commence….
Partir vivre au contact de la nature, c’est ce qui a été promis à Todd. Et c’est là qu’une idée leur vient : créer une ferme éco responsable ! L’aventure commence donc, Molly et John quittent tout pour partir au fin fond de la Californie afin de vivre en harmonie avec la faune et la flore. Ils débarquent sur une terre asséchée et épuisée par la monoculture, qui se transforme de jour en jour en désert. Tout le film se base sur le défi de réaliser ce rêve écologique.
Se tourner vers la permaculture pour apporter des changements et répondre par des actions aux problèmes de réchauffement climatique, c’est la dynamique que ce jeune couple va essayer de mettre en place en reconstruisant un écosystème complet et autoréglé au sein de leur exploitation.
John suit tout leur parcours à travers sa caméra pendant 7 ans. Leur chemin sera semé d’embûches, de crises, de remises en question. Les images sont sublimes, les prise de vues aériennes sont constituées de super ralentis esthétiques et tout ça accompagné d’une chouette bande originale !
C’est un documentaire qui fait du bien ! Et qui donne de l’espoir ! L’espoir de reconnecter notre société au vivant et les relations entre hommes et animaux. Après avoir vu ce film, on a qu’une envie : se couper de tout pour se reconnecter avec cette nature qu’on oublie tant, qu’on ignore dans notre quotidien de super capitaliste et consommateur. Une cinématographie construite avec légèreté, humour, simplicité et tendresse.
Un petit grain de positivité et un doux moment de légèreté c’est ce que vous apportera ce joyeux documentaire plein d’espoir.
L’anthropocène, « l’ère de l’humain », est, par définition, une époque de l’histoire débutant après la révolution française caractérisée par l’influence de l’être humain sur la biosphère et l’écosystème terrestre.
La civilisation humaine moderne ne s’est développée qu’au cours des dix derniers millénaires. Mais notre succès en tant qu’espèce a poussé les systèmes de la planète hors de leurs limites naturelles.
Ce documentaire canadien ne laisse pas indifférent. Du trafic d’ivoire au Kenya jusqu’aux bassins de lithium au Chili, les réalisateurs ont parcouru le monde pour capturer de magnifiques images prouvant la domination de l’homme sur tous les secteurs exploitables de notre chère planète.
Ce film est une expérience fascinante et provocatrice qui nous montre à quel point notre impact sur la Terre doit être pris en considération.
La douce voix d’Alicia Vikander (grande actrice suédoise) nous berce tout au long de ce voyage autour du monde, ce qui donne au projet un caractère touchant et humaniste.
Un parfait croisement entre science et art, le documentaire réalisé par Jennifer Baichwal, Nick de Pencier et Edward Burtynsky est une expérience exceptionnelle qui nous laisse nous poser les questions du pourquoi, comment sommes nous arrivé là ? Le peu de parole laisse toute la place au visuel et aux images à couper le souffle au sens propre, ainsi qu’aux plans aériens et rapprochés très artistiques qui surprennent le spectateur. Ce film est paradoxalement très beau, ce qui le rend dérangeant ! On se sent impuissant face à ces merveilleuses richesses naturelles détruites par nos machineries industrielles qui nous apparaissent comme des monstres. Mais nous ne le sommes pas, impuissants.
Nous sommes tous impliqués.
La ténacité et l’ingéniosité qui nous ont permis de prospérer peuvent aussi nous aider à remettre ces systèmes en place afin de préserver toutes les formes de vie sur terre.
Prendre conscience de notre impact et le repenser… est un premier pas vers le changement.
Cold War est un film polonais, réalisé par Pawel Pawlikowski. Qui est un réalisateur et scénariste polonais ayant recu une importante quantité de prix pour ses réalisations, comme par exemple pour ‘’Ida’’, qui recu énormément de prix et même l’Oscar de meilleur film étranger. Comme ce dernier, Cold War a été sélectionné par la Pologne pour participer à l’Oscar du meilleur film étranger.
Pour parler plus précisement de ce film, il est en noir et blanc et réalisé en mémoire aux parents de Pawel, ce sont leurs prénoms qui sont portés par les 2 protagonistes de l’histoire , car oui nous assistons à l’histoire d’un amour impossbile entre une chanteuse polonaise et un pianiste et chef d’orchestre francais.
Le film se déroulant durant les années 49-50 en Pologne, cette période est caractérisée par de grosses tensions pesant sur la population et dans le monde dû à ce qu’on appelle « La guerre froide », d’où le titre du film.
L’histoire s’arbitre donc entre la relation de plus en plus étroite entre Zula, jeune chanteuse polonaise et Wiktor, musicien francais. Celui-ci est à la recherche de talents et est totalement séduit par cette jeune chanteuse blonde et charme transcendant du à un regard très profond. Le musicien francais ne prête pas attention aux grosses tensions d’après guerre et se rapproche de plus en plus de Zula.
Ce film fit beaucoup d’entrées et a recu beaucoup de prix pour sa mise en scène surprenante et souvent inattendue : certains passages valent le détour. Le fait que ce film soit en noir et blanc nous fait replonger dans cette époque très sombre et morose. Cela donne également un effet très authentique. Nous ne nous reposons pas sur les couleurs, nous devons donc par notre inconscient analyser d’autres choses plus profondes dans les personnages présents.
Après le thriller urbain « Good Times » sorti en 2017, les frères Safdie lâchent les bas-fonds de New York pour nous emmener dans le monde du Bling Bling et des diamants avec « Uncunt Gems ». Ce film à voir sur Netlfix est le théâtre de la descente aux enfers d’un bijoutier juif interprété par Adam Sandler qui est fasciné par l’argent mais poursuivi par le mauvais œil. Fausses dents immaculées, diamants aux deux oreilles, trois-quarts en cuir, il incarne prodigieusement le loser magnifique prit dans l’infernal tourbillon des mauvais choix.
Howard Ratner trouve un contact en Ethiopie qui possède un opale valant plus d’un million d’euros. Directement, il saute sur l’opportunité d’escroquer cet homme pour vendre sa pierre a un prix exorbitant au célèbre joueur des Celtics Kevin Garnett himself. Croulant sous les dettes et poursuivit par des personnes malintentionnées, il va s’enfoncer au fil de l’histoire dans une belle grosse merdasse et ne jamais en sortir. Suivre ce joaillier magouilleur, gueulard, joueur et inconscient, est épuisant, lessivant. Une constante tension ou les disputes s’enchaînent, où la question : « comment ça va finir ? » trotte en permanence.
Critiques de 2018-2019
Synopsis
Aux Etats-Unis, le début des années 1970 marque une période de lutte politique intense entre les afro-américains et certains suprémacistes blancs peu enclins à perdre leurs avantages sociaux aux profits de ceux qu’ils nomment les « macaques ». C’est dans ce climat tendu que Ron Stallworth devient le premier policier noir américain du Colorado Springs Police Departement. Accueilli avec froideur par certains de ses nouveaux collègues, il se fait malgré tout peu à peu une place dans ses nouveaux bureaux grâce à son franc parler et son audace.
Désireux de changer les choses, Ron se lance dans une mission des plus périlleuses : infiltrer le Ku Klux Klan afin de le détruire de l’intérieur. Pour se faire, il téléphone au responsable de l’organisation dans sa localité en se faisant passer pour un américain blanc haïssant noirs, juifs, chinois. De fil et en aiguille, il va commencer à sa sympathiser avec Walter, le chef du Klan dans sa région. Lorsque celui-ci lui propose une rencontre, Ron propose à Flip Zimmerman, l’un de ses collègues, lui-même juif, de se faire passer pour lui afin de ne pas éveiller les soupçons. Au fur et à mesure des rencontres et des nombreux coups de téléphone, Ron et son équipe vont se rendre compte que les objectifs du Klan ne sont pas devenus pacifiques et que ceux-ci préparent une action bien plus sanglante que des discours haineux.
Critiques
Avec ce film basé sur une histoire vraie, Spike Lee démontre une nouvelle fois ses talents de cinéaste ainsi que son sens critique vis-à-vis des déboires la société nord-américaine. Bien plus actuel qu’il n’y parait aux premiers abords (les clins d’œil faits au président Donald Trump sont trop omniprésents pour les ignorer), BlacKkKlansman est formidable coup de poing cinématographique mêlant un humour déjanté et provocateur avec des scènes plus choquantes voir terrifiantes, le tout agrémenté d’une grande prestation artistique et de dialogues inoubliables.
Plus qu’un film comique et politique, BlacKkKlansman est un film policier réussi où les scènes d’actions et le suspens (parfois haletant) sont présents. Le spectateur suit avec un intérêt certain cette enquête pour le moins farfelue où l’agent infiltré présente en réalité deux aspects : Ron, le policier afro-américain dont la voix et le discours iront jusqu’à séduire David Duke, le grand sorcier du Ku Klux Klan et Filip Zimmerman son collègue qui, lui, se présente en personne au groupe criminel et sympathise peu à peu avec ses membres.
La prestation de John David Washington (fils de Denzel Washington) dans son premier rôle principal est magistrale. Il incarne à merveille un personnage insolent et audacieux mais tiraillé entre les revendications de mouvement qu’il côtoie comme le « Black lives matter » et sa profession de policier. Les autres interprétations sont dans l’ensemble très réussies portées notamment par Laura Harrier dans le rôle militante invétérée et tête brûlée dont Ron tombera peu à peu amoureux ou encore Adam Driver, jouant le rôle du partenaire caméléon dont le professionnalisme et l’efficacité se révèleront très vite décisifs pour la suite de l’enquête.
Finalement, BlacKkKlansman est une immense réussite et un film au combien précieux en ses temps d’oppositions et de divisions politiques aux Etats-Unis. Une fois de plus, Spike Lee signe un film engagé et poignant, dont le contenu reste divertissant et accessible au grand public.
Hugo
Synopsis :
Moulin Rouge est une comédie musicale américano-australienne réalisée par Baz Luhrmann, sortie en 2001.
Cette comédie s’installe dans un Paris baroque et flamboyant des années 1900. On y découvre l’histoire d’un jeune poète plein d’espoir du nom de Christian – interprété par Ewan McGregor – et qui vient s’installer à Montmartre, siège de la vie bohémienne. Mais tout se bouscule lorsqu’il découvre Satine, cette jeune courtisane et danseuse vedette du moulin rouge qui rêve de se faire un nom au cinéma – jouée par Nicole Kidman.
C’est grâce à un dénommé Henri de Toulouse-Lautrec que Christian va être amené à écrire une pièce de théâtre pour le Moulin Rouge. Mais pour ce faire, il va devoir prétendre être un Duc, et pas n’importe lequel, le Duc Monroth qui est un investisseur du Moulin Rouge épris d’un amour fou pour Satine, qu’il considère comme sienne. Une rencontre avec Harold Zilder, le propriétaire du cabaret, va donc être un passage obligatoire pour la bonne suite des évènements.
Il faut noter que le réalisateur s’est inspiré du mythe d’Orphée afin d’illustrer un amour impossible.
Critique :
Lorsque que le film commence, on ne peut s’attendre à un tel spectacle. Au fur et à mesure que la bobine de pellicule se déroule, on assiste à un mélange de décors fabuleux et de costumes toujours plus surprenants qui ne cessent de nous rappeler la scène théâtrale au sommet de son extravagance.
Style, jeux d’acteurs et ton rougeâtre nous plongent directement dans l’ambiance centrale du film, à savoir l’amour et le drame.
Empreinte de chansons, cette comédie musicale, loin de nous étouffer ou de nous barber, permet d’installer un rythme soutenu jusqu’à en disparaitre au sein de l’intrigue. Choix judicieux du réalisateur, certains grand hits de l’époques sont revisités pour notre plus grand plaisir, comme par exemple Madonna, Elton John ou encore la fameuse chanson « Roxane » tombant à point nommé lorsque le Duc demande à Satine de s’offrir à lui, mais l’on n’en dira pas plus, pas de spoil…
Malgré des effets spéciaux osés et son ambiance un peu « kitch » ceux-ci se fondent littéralement avec l’univers que le réalisateur tente de nous présenter, un univers magique et rocambolesque !
Pour nous tenir en haleine, on nous offre une Nicole Kidman époustouflante, magnifique, à l’apothéose de sa beauté ainsi qu’un Ewan McGregor bouleversant comme jamais.
Ce spectacle nous permet de réaliser ce qu’est l’amour, le vrai, le seul, l’unique.
En conclusion, ce n’est pas qu’un film mais un opéra entier qui laisse envahir toute la magie dès le levée de rideau.
Dans un monde post-apocalyptique certains privilégiés vivent dans la dernière ville suspendue appelée Zalem. Les plus pauvres, quant à eux, tentent de survivre dans une ville nommée Iron City. Ville où le crime règne en maitre et où chacun rêve d’atteindre la cité céleste. Un jour, alors que le docteur Dyson (Christoph Waltz), spécialiste en augmentation biomécanique, fouille dans la décharge de Zalem il y découvre un corps d’une cyborg endommagé. Il le répare et le réanime, Alita est née. Cette dernière se révèle être une « personne » pleine de sentiments mais souffrant d’amnésie. Alors qu’elle se découvre des talents de combattante, elle rencontre Hugo, un revendeur de pièces détachées avec qui elle va se lier d’amitié. Alita part alors à la découverte de sa véritable identité.
Ce film, très attendu de l’année 2019 et pour cause ; ce sont Robert Rodrigez (Desperado, Sin City) en réalisateur et James Cameron (Titanic, Avatar) en producteur qui se sont alliés sur ce projet d’adaptation du manga “Gunnm” de Yukito Kishiro.
Si l’on ne peut qu’applaudir la qualité des effets spéciaux, c’est surtout le personnage d’Alita en lui-même qui force l’admiration. Cet être moitié humain, moitié robot en combinaison avec ses immenses yeux la rendent extrêmement attachante.
Le point négatif, et pas des moindres, est le côté vu et revu du scénario. Bien qu’un des premiers de ce genre pour le manga, le film en 2019 n’apporte rien de nouveau. Résultat : très peu de suspens et une histoire très attendue voire clichée.
Une autre remarque porte sur le personnage joué par Mahershala Ali (Green book, Moonlight), acteur de grand talent, qu’on aurait voulu voir plus à l’écran dans le rôle de Vector. Le film aurait pu se passer de certains passages qui trainaient en longueur pour laisser plus de place à ce personnage bien plus intéressant.
Conclusion, résultat très mitigé pour le film mais avec certaines grandes réussites tout de même.
Lola
Critique « The Green Book »
Nominé et gagnant du meilleur film lors de la 91e cérémonie des Oscars, « The Green Book » est un film biographique réalisé par Peter Falley sur le sujet dramatique de la ségrégation des années 1960 en Amérique. Sujet qu’il parvient à détourner en ambiance drôle grâce à l’amitié formée entre un pianiste noir et son chauffeur italien. Viggo Mortensen, étant le plus reconnaissable dans le rôle de héros de guerre (Aragorn) dans la trilogie « Le seigneur des anneaux », incarne cette fois-ci le rôle de Tony Lip, un videur italien chargé de conduire et protéger un pianiste noir Dr Don Shirley incarné par Mahershala Ali.
Ce film nous emporte tout au long de la tournée, de Manhattan jusqu’au Sud profond, d’un talentueux pianiste noir reconnu mondialement accompagné de son chauffeur et protecteur. Le Sud profond, qui est à cette époque le cœur de la ségrégation raciale, va donc être visité Etat par Etat par les deux compagnons avec l’aide d’un Green Book indiquant les lieux délicats à fréquenter en tant que noir.
Peter Falley met en avant le mouvement des droits civiques en Amérique lorsque le pianiste subit des inégalités autorisées par les policiers, les serveurs et les hôtes dans le Sud profond, qu’il n’aurait pas subit à New York.
Dr Don Shirley, premier pianiste noir à jouer devant un public blanc, va être confronté à la difficulté d’appartenir à une autre ethnie : les noirs ne le considèrent pas comme l’un d’entre eux car il se comporte trop comme un blanc tandis que les blancs ne le considèrent pas comme quelqu’un égal à eux, car il n’a pas la même couleur de peau. Donc le talentueux pianiste va seulement être admiré lorsqu’il est sur scène mais dès qu’il en redescend, il se retrouve seul et discriminé au sein de personnes qui se déplacent justement pour écouter sa musique.
Avec Tony Lip à ses côtés, il va vite se sentir en plus grande sécurité et ils se lieront d’amitié. Ce qui détruira les préjugés ridicules que l’un a eu sur l’autre lors de leur première rencontre. Les deux compagnons, partant de zéro point en commun, vont devoir se supporter pendant 6 mois. Cela va les faire évoluer vers une entente réciproque, le tout dans une ambiance drôle et satirique. Les aprioris qu’ils se portaient l’un vers l’autre au départ dénoncent des préjugés qui sont ridiculisés par le réalisateur : l’un regarde l’autre de haut car il est blanc et l’autre regarde l’autre de haut car il est pianiste. L’évolution de leur amitié tout au long d’une tournée de 6 mois dans les Etats les plus racistes de l’Amérique, fait passer le spectateur à travers tout type d’émotions en le conscientisant sur des réalités de l’époque, qui sont encore actuelles sous différentes formes.
« The Green Book » vaut donc vraiment la peine d’être regardé car le sujet dramatique de la ségrégation a été mis en scène de manière originale, et permet au public de profiter d’une comédie satirique. Viggo Mortensen incarne remarquablement bien le personnage italien, ce qui change de ses rôles habituels qui ne sont généralement pas comiques et cela vaut donc la peine d’être vu. Les paysages de tous les Etats de Plein Sud nous emmènent comme dans un road trip en Amérique où à chaque arrêt, on écoute un concert unique joué par Dr Don Shirley.
Jojo
Critique du film « Upgrade » de Leigh Whannell
Ce film de genre sciences fiction – thriller australien met en scène un univers futuriste, où les robots et l’intelligence informatique ont pris une place très importante dans la société. Tout ceci sans dévier trop de la réalité, comme par exemple les voitures à conduite automatique, les maisons intelligentes, etc…
Upgrade a été réalisé par Leigh Whannell, réalisateur et acteur. Il compte plusieurs films à son compte comme le succès Insidious 3 par exemple. Mais sa carrière d’acteur est d’autant plus impressionnante ; Aquaman, Insidious, The Mule, SAW et beaucoup d’autres.
L’acteur principal de ce film est Logan Marshall-Green, que vous avez pu apercevoir dans 24h chrono, madame Bovary, Prometheus et encore un certain nombre d’autre.
Grey, interprété par Logan Marshall-Green, semble avoir une belle vie avec son épouse, presque dans le cliché avec leur maison intelligente et tout ce qui suit cette technologie. Mais on est vite pris de cours quand un évènement arrive. Ceci va changer sa vie et le rendre dans l’incapacité de bouger.
Ceci va mettre en scène un inventeur milliardaire doté d’une grande intelligence et incroyablement doué quand il s’agit d’intelligence artificielle et de la technologie robotique de pointe. Il contactera donc Grey afin de tester une nouvelle invention qui dépasse tout ce qui est imaginable. Et c’est là que le film va vraiment commencer et va vous transporter dans un univers tant différent que perturbant.
Ce scénario peut ressembler à un film typique d’action science-fiction mais il a ses caractéristiques propres qui le démarque du reste, des plans mouvant de manière robotique avec des retournement complets fait qu’on reste subjugué lors de scène de combat par exemple.
Je recommande ce film aux fans de films de science-fiction futuriste mais aussi à tout le reste, car il nous prend et peut nous mettre mal à l’aise par moment, jusqu’à nous perturber par son réalisme et ses plans originaux.
The Blind Side
Ce film, basé sur un livre mettant en scène sur une histoire vraie, a créé un véritable engouement lors de ses projections dans les salles américaines. Et pourtant, jugé trop banal, ce film n’a jamais été projeté sur la toile en Europe…. « The blind side » ou « L’éveil d’un champion » est un film dramatique basé sur le football américain. Il a été réalisé par John Lee Hancock en 2009 et fut nominé aux oscars en 2010 dans la catégorie du meilleur film.
L’histoire poignante raconte la rencontre entre un jeune homme abandonné par sa famille et déscolarisé (Michael Oher), et une riche bourgeoise passionnée de sport (Leigh Anne Tuohy). Dans le rôle de la riche bourgeoise, nous retrouvons Sandra Bullock qui grâce à ce film a remporté trois prix prestigieux (l’Oscar de la meilleure actrice, le Guild Award de la meilleure actrice et le Golden Glode de la meilleure actrice dans un drame).
A la fin d’un match de volley au Lycée de Wingate, Leigh Anne remarque un jeune homme s’empressant de ramasser les nombreux paquets de popcorns laissés dans les tribunes. Elle interroge à son fils, Sean Junior (acteur : Jae Haed) sur l’identité de ce triste personnage. Sur le chemin de retour, après avoir fêter la victoire de leur fille, la famille croise à nouveau le chemin de Michael qui se dirige en t-shirt sous la pluie vers le Lycée. Leigh Anne s’arrête à sa hauteur et apprend que Michael se rend au gymnase de l’école car c’est le seul endroit chauffé de la ville. Prise d’affection pour ce jeune sans abri, Leigh Anne l’héberge chez elle.
C’est à partir de ce moment que la vie de cet enfant abandonné et celle de cette famille qui représente la rêve Américain vont changer.
La suite du récit raconte les difficultés de chacun à tolérer et accepter les différences de l’autre, à essayer de comprendre le passé de chacun tout en utilisant le sport comme moyen pour extérioriser ses sentiments.
Ce biopic, à couper le souffle, ne vous laissera pas indifférent face aux nombreuses difficultés rencontrées par la famille et Michael qui, supporté par sa famille adoptive, vivra une carrière impressionnante de joueur de Football Américain. Sa détermination hors norme lui permis d’atteindre la NFL.
Critique de film : « Dirty Dancing » de Emile Ardolino
Cela fait plus de 30 ans que le film romantique et musical qui a fait rêver les ados des années 90 est sorti. Du coup dimanche dernier j’ai décidé de le re-regarder voir s’il était toujours aussi intense !
Pour rappel, Dirty Dancing, c’est l’histoire de Frédérique, que tout le monde appelle « Bébé » (je n’arrive pas à dire ce qui est le mieux…) qui passe des vacances avec sa riche famille à la pension Kellerman. Très vite, Bébé est fascinée par les danseurs employés de la pension et tente de rentrer dans ce nouveau monde qui est si différent du sien.
Alors on s’en doute, Bébé (Jennifer Grey) qui est à la base super coincée dans ses mouvements va devenir en une semaine la déesse de la danse. En plus de ça, elle va se faire de vrais amis et évidemment va vivre une belle histoire d’amour avec le meilleur danseur de la pension, le plus beau, le plus musclé, le plus Bad boy, le Don Juan, Johny alias Patrick Swaze… Ce qui n’enchantera pas son père vu la différence de leur milieu social.
J’ai trouvé le film bien sûr hyper cul-cul (surtout que j’ai fait la pire erreur de le voir en VF). Les dialogues me faisaient rire tellement c’était attendu et mièvre (Je me demandais parfois si ce n’était pas une parodie). Mais bon en même temps c’est un film d’adolescentes et le dimanche soir quand il fait – 98 degrés et que tu ne veux vraiment pas trop réfléchir c’est toujours cool et ça fait toujours du bien de revoir un bon vieux film romantique et culte !
De plus, les acteurs principaux sont beaux et charismatiques (Bébé devient une vrai bombe à la fin du film) et les danses restent incroyables et hyper sexy…mais pas trop… (ça change du twerk de nos jours…) Aussi, leur style vestimentaire revient à la mode #Tailles hautes.
Les musiques restent toujours aussi belles et entrainantes. A quand un porté sur « I’ve had the time of my life » en petite casa???
Ensuite, Dirty Dancing ce n’est pas qu’un film d’amour et de danse. C’est aussi un des premiers films à aborder sans tabou le premier rapport sexuel et la grossesse non désirée. Il aborde également les problèmes de classe de l’époque ainsi que les inégalités sociales.
Bref c’est toujours agréable et drôle de revoir des vieux films même s’ils nous sont plus trop adaptés. Ça m’a même donné envie de revoir « Grease », « Flashdance » et « La boum »… RIP le blocus
Rooosee Mailleeuuuuux yééééhéééiiaaaaaaaahhh … (aka la castafiore)
Venom
Venom est un film à la gestation compliquée, qui a souffert dès le départ de problèmes qui ne pouvaient qu’aboutir à un résultat insatisfaisant, tant pour les puristes que pour les néophytes.
Pour comprendre les griefs que j’ai avec ce film, il va me falloir revenir dans le temps pour expliquer la situation problématique dans laquelle ce film est né :
Historique :
Dans le monde du cinéma, la bataille pour les droits des super-héros est un feuilleton sans fin. Vers la fin des années 90, Marvel, une société responsable de la publication de Comics depuis les années 30, était au bord de la faillite. Pour pallier à cette crise, ils ont décidé de vendre les droits de Spider-Man à Sony, qui ont produit deux sagas Spider-Man, la première, excellente, au début des années 2000 et une autre, moins appréciée, commencée en 2012 mais jamais terminée, dû à un manque de public.
Marvel ayant décidé entre-temps de faire leurs propres films à partir de 2008 en créant leur filiale de cinéma, Marvel Studios, ils décident de rassembler tous leurs super-héros dans un univers étendu appelé le MCU. Seule pièce manquante : Spider-Man. En 2016 cependant, Marvel Studios arrive à ramener l’homme araignée en composant un deal avec Sony : les recettes de chaque film exclusivement Spider-Man reviendront à Sony, en échange d’une somme forfaitaire revenant à Marvel Studios. Sony, ayant donc prêté Spider-Man à ses propriétaires originaux, se voit dans l’impossibilité de l’utiliser dans ses propres films.
Critique :
C’est ici qu’arrive notre film. Venom est un des méchants les plus icôniques de Spider-Man. Dès son origine, il en est même indissociable. Cependant, Sony désire créer son propre univers cinématographique autour des méchants de Spider-Man … Mais sans Spider-Man.
Amputé de son ennemi légendaire, Venom doit donc faire face à deux défis sérieux : prouver qu’il peut exister sans Spider-Man et commencer un univers cinématographique potentiellement énorme !
Seul hic : il n’arrive ni à l’un, ni à l’autre.
Au niveau des personnages, on est dans un terrain plutôt inégal. Nous avons notamment un héros au bon cœur à qui il est arrivé de mauvaises choses, une intrigue amoureuse stéréotypée bien que convaincante et un méchant manichéen qui veut gouverner le monde « pour le bien commun ». Cependant, il faut bien admettre que la relation entre Venom et Eddie Brock marche à merveille. Tom Hardy, interprétant ici à la fois Eddie et Venom, arrive à créer une alchimie entre les deux personnages liés (littéralement) par la force des choses et est l’origine de scènes mêlant comique de situation et enjeux bien ficelés.
Tom Hardy n’a plus rien n’à prouver, son répertoire d’interprétation est tellement énorme que jouer ce genre de personnage s’apparente à une balade de santé pour lui. On peut néanmoins saluer le fait de devoir jouer avec un personnage qui n’est pas physiquement là, interprété par lui-même, exercice auquel il a déjà pu s’adonner dans le film « Legend » sorti en 2015.
Au niveau du scénario, les clichés sont aussi tous présents. Peu de surprises sont à l’ordre du jour, quelques incohérences sont à déplorer et les rares moments où l’on pourrait être étonné ont déjà été montrés via la bande-annonce.
Car oui, ce film est tombé dans l’abyssal écueil du « Tout est dans la bande-annonce ». Si vous comptiez regarder ce film sans perdre l’effet de surprise, fuyez celle-ci comme la peste. Elle se permet même de dévoiler les dernières secondes du long-métrage…
Est-ce que je vous conseillerais de voir ce film ? Cela dépendra de ce que vous recherchez dans ce film.
Si vous cherchez un divertissement « pop-corn » sans trop vous prendre la tête, vous avez frappé à la bonne porte. Certaines idées de mise en scène restent très chouettes et Tom Hardy a fourni un travail exemplaire pour rendre ses personnages convaincants et pour lesquels on développe véritablement de l’empathie.
A côté de cela, il possède tous les défauts que j’ai cités précédemment, et comme démarrage d’un véritable univers cinématographique, on aura vu bien mieux. On ressent le vide créé par l’absence de Spider-Man, qui constituait la pierre angulaire du caractère d’Eddie dans les comics et dans les précédents films.
C’est donc sur une note très moyenne que je vois ce film, ni bon ni mauvais, il souffre de syndrome du « film banal » qui ne m’a donné que l’envie, en sortant de la salle, de le gratifier d’un « Mouais… »
Le concert Live Aid dans le Wembley Stadium en 1985 est certainement considéré comme le plus grand live show de l’histoire du rock depuis l’apparition de ce genre avec Elvis Presley en 1953. Avec un line-up de titan avec notamment Bob Dylan, Led Zeppelin, Eric Clapton, David Bowie, Dire Straits, Phil Collins ou encore Paul McCartney, vient se rajouter un autre groupe mythique qui survolait au-dessus de tous les autres depuis une décennie: Queen.
Le film Bohemian Rhapsody, réalisé par Bryan Singer, est un réel voyage dans le passé. Il nous fait revivre les aventures de ce groupe depuis sa création en 1970 jusqu’au Live Aid. Avec bien évidemment au centre du film Farrokh Bulsara, mieux connu sous le nom de scène Freddie Mercury. Rami Malek a réalisé un travail énorme pour essayer de rentrer dans la peau d’un des chanteurs les plus iconiques du monde du Rock’n’roll, et avec succès. En effet, Rami a su mimer de manière exceptionnelle les faits et gestes de Freddie Mercury dans la vie de tous les jours et sur scène.
N’oublions pas également les autres membres du groupe légendaire John Deacon, Roger Taylor et bien évidemment Brian May interprété par son réel sosie Gwilym Lee (vous verrez, la ressemblance est surprenante).
Durant tout le film, nous avons la chance de voir comment Queen a créé leurs plus gros tubes et de les écouter avec une qualité de son presque comparable aux projections du Kot Cineforum. Certains d’entre vous ressentiront peut-être comme moi, des frissons à la première note de chaque chanson.
Bryan Singer nous transporte sur une montagne russe d’émotions entre joie, gloire, conflit, peine et réconciliation car en effet, comme tous les autres groupes de légende, leur histoire n’a pas toujours été un conte de fée.
En plus des histoires de Queen et de leurs musiques, le film nous fait vivre également la période
« sombre » de Freddie Mercury qui était seul et perdu dans sa vision de sa sexualité.
Pour finir en beauté, Bohemian Rhapsody propose une réadaptation quasi intégrale de ce fameux Live Aid. Les images, le son, le spectacle et Queen étaient travaillés et retravaillés pour se synchroniser de la manière la plus parfaite au concert original. Chaque faits et gestes des 4 membres du groupe ont été interprétés de la même façon que la réalité.
Pour certains spectateurs ou certains puristes, la réadaptation n’arrivera jamais à la hauteur du vrai show. C’est un avis que je partage mais il faut avouer que l’effort effectué par toute l’équipe est incroyablement surprenant et que cela pourrait faire ressortir les sensations de nostalgie pour pas mal de spectateurs.
Donc si vous êtes un fan de Queen ou si vous aimez taper dans les mains pour suivre le rythme de « We will rock you » ou si vous aimez simplement voir des petits chats mignons, foncez ! N’attendez surtout pas pour le voir sur votre tv ou ordinateur car vous ne profiterez pas de toute la splendeur de la musique de Queen sous 360°.
(Petite anecdote : « These are the days of our lives » est le dernier clip dans lequel apparaît Freddie Mercury)
Zian, aka le cinéphile
Cold War
Dans le cinéma actuel, la musique a pris une place importante, voir incontournable. Il n’y a qu’à regarder la programmation au cinéma ce mois-ci : Bohemian Rhapsody, A star is born, Bad times at the el Royale, Mamma Mia 2, et bien d’autres. Au milieu de tous ces films qui utilisent la musique comme vecteur, si pas principal au moins important, vient se glisser Cold War. Un film Polonais, réalisé par Pawel Pawlikowski un réalisateur de renom en Pologne et en Angleterre puisqu’il a réalisé pour la BBC, mais bien trop méconnu de nos contrées.
Le film raconte l’histoire de Wiktor et Zula (Zuzanna) joué respectivement par Tomasz Kot et Joanna Kulig. L’histoire commence en 1948 près de Varsovie, lui est à la recherche de musiciens, chanteurs, danseurs pour créer une troupe autour de la musique traditionnelle/folklorique Polonaise et elle est une jeune femme sortant de prison et voulant intégrer la troupe en tant que chanteuse. Les deux vont très vite tomber amoureux. Ils pourront vivre cet amour au sein de leur troupe jusqu’à ce que les instances politiques polonaise (sous joug communiste) demandent de politiser le message de la troupe qui était alors une simple représentation de la musique populaire polonaise. Wiktor décide sous cette demande de quitter la troupe étant en désaccord avec le nouveau message véhiculé, malheureusement Zula ne le suit pas. Il va s’installer à Paris, les âmes sœurs, un temps séparé, vont rester en contact et ainsi entretenir leur amour avec les hauts et les bas que celui-ci peut comporter.
Alors maintenant parlons de ce qui rend ce film différent de ce que nous sommes habitués à voir. Premièrement, le film est intégralement en noir et blanc et en format quasiment carré, format 1.33 pour les connaisseurs. Ce qui donne des images sublimes et assez inhabituelles. Le réalisateur dit lui-même que c’est la manière la plus efficace de reproduire la Pologne de ces années-là, détruite, grise, boueuse mais belle. De plus, nous sommes habitués aux films « occidentaux » ce qui n’est pas une mauvaise chose, mais ces films comprennent des lignes directrices qui sont absentes de cold war. Le rythme par exemple est différent, déjà le film ne dure que 1h27 ce qui n’est pas long pour un long métrage actuel, c’est parce qu’il laisse de côté beaucoup de scène d’exposition. Chaque scène à un sens et fait avancer l’histoire ou en tout cas dit quelque chose sur l’histoire, chaque mot compte, il n’y a pas de remplissage. Par ailleurs, le traitement des émotions et les réactions des personnages sont assez imprévisibles lorsqu’on est habitué à notre cinéma ce qui rend le tout assez perturbant. Un sourire là ou un film américain aurait mis une larme, une gifle là où on aurait dû avoir une excuse, toutes ces différences font de cold war une superbe expérience à condition de se laisser aller et de ne pas rester buté sur nos codes traditionnels.
Enfin, comment ne pas parler de la musique. Une bande son incroyable surmontée d’un thème envoutant repris plusieurs fois dans le film et à chaque fois adapté à l’époque, au lieu ou à l’état d’esprit des personnages. Tantôt mélancolique, tantôt jazzy, tantôt folklorique. Le reste de la musique est tout aussi jouissif, une bande son de talent au service d’un film qui n’en manque pas. Car comment parler du film sans parler de ses acteurs. Tout d’abord Wiktor, joué par Thomasz Kot, il est excellent dans son rôle d’amoureux prêt à tout pour retrouver sa moitié et nous fait rentrer dans le film avec une aisance bluffante. Ensuite vient Zula jouée par Joanna Kulig et que dire, elle est belle et sa beauté crève l’écran un rôle de femme fatale qui lui colle à la peau. Une vraie caractérielle qui en fait baver à Thomasz mais qui rend cet amour unique.
Bref avant que mon manque d’objectivité ne se remarque il me reste juste le temps de vous conseiller « Cold War » un film différent qui ne manquera pas d’éveiller votre curiosité !
Kusjes du Cinéforum.
Antonin.
« Girl » par Lukas Dhont
Consacré à Cannes par le prix de la caméra d’or dans la section Un certain regard, candidat dans la course aux Oscars pour le meilleur film étranger, Girl est la nouvelle bombe du cinéma belge ! Lukas Dhont retenez ce nom… Le jeune réalisateur et scénariste flamand de 28 ans signe son premier long métrage avec Girl, sans nul doute l’annonce d’une carrière brillante pour le nouvel ambassadeur d’un cinéma belge plus que jamais explosif.
Dhont réalise une œuvre bouleversante à travers le quotidien de Lara, jeune danseuse de 15 ans, née dans un corps de garçon. La sensibilité et l’originalité du script viennent du point de vue adopté pour aborder la transsexualité, à savoir non pas l’acceptation du monde extérieur de son statut, mais le quotidien de la jeune fille avec ses souffrances, désillusions et espérances.
Soutenue sans réserve par son père, Lara va devoir mener de front ses propres combats. D’une part, le parcours biologique en vue de la transformation de son corps et, d’autre part, la formation douloureuse de danseuse professionnelle passant par l’apprentissage des pointes.
On se trouve avant tout transportés et bouleversés par la performance de Victor Polster, jeune danseur bruxellois de 16 ans, bluffant de sensibilité et de force. Celui-ci interprète magnifiquement Lara et sa présence illumine le film. Ses silences, attitudes, gestes et regards sont plus révélateurs et percutants que n’importe quel dialogue.
Mais surtout, la souffrance de Lara nous frappe de plein fouet tout au long du film. L’alliage de la souffrance morale de vivre dans un corps que l’on hait à la souffrance physique de la danse nous étouffe en même temps que Lara. On ressort bouleversé de toute cette souffrance, filmée avec une sensibilité et une intelligence rares.
En un mot, ce film belge bouleversant sur la transsexualité filmé en toute sensibilité et porté par un acteur percutant est à voir absolument !
Juliette
Critique du film « Le grand bain » de Gilles Lelouche
Sink ou swim dans « Le grand bain » (2018) de Gilles Lelouche; une comédie dramatique française sur la routine dépressive et les rêves désillusionnés d’un groupe d’hommes dans la quarantaine, qui retrouvent goût à leur vie en allant à la piscine. Plus précisément lors de leur participation au championnat du monde d’une discipline réputée d’être féminine: voici la natation synchronisée masculine!
Gilles Lelouche, généralement devant la caméra, fait entrer Guillaume Canet, Benoit Poelvoorde, Mathieu Amalric, et pleins d’autres dans une aventure épique et hilarante basée sur la solidarité entre potes qui forment une équipe, où ils se sentent plus utiles que dans leur vie hors des bassins.
Le film « Le grand bain » nous plonge dans une ambiance où la chaleur humaine, l’écoute et le dialogue dominent les relations entre Simon, Laurent, Thierry, Marcus, et les autres au sein des vestiaires d’une piscine. Malgré les coups durs, les break-down, les maladies mentales, ils s’écoutent sans porter aucun jugement, ce qui remplace la mélancolie du film en rires et consolations.
Mon avis est que ce film vaut la peine d’être vu car on nage dans la joie en sortant de la séance, tellement le scénario nous rappelle qu’il y a un échappatoire à tous les coups durs de la vie.
L’équipe des potes traverse la France et la Norvège, pour atteindre leur but qui semble « manquer de virilité » d’après leur entourage, mais leur détermination et leur lucidité de gagner, va rendre toute la France fière d’eux, enfin presque.
Ce film vise à minimaliser l’importance de l’avis de la société; temps que l’on se sent libre et compris, on est sur la bonne voie. Peu importe la personnalité des membres de l’équipe, ils n’ont pas essayé de
la changer pour impressionner le public lors de leur chorégraphie. Je trouve ce film touchant et hilarant qui relâche une vision du monde optimiste remplie d’humanité où l’on s’attache à chaque personnage d’une manière égale.
Bref, je vous conseille fortement d’aller voir ce film, car un super moment vous est garanti.
Joséphine
Paranoïa
Synopsis
Une jeune femme nommée, Sawyer sort d’une période de 2 ans pendant laquelle elle fut harcelée. Secouée psychologiquement, elle se rend dans un hôpital psychiatrique et s’y retrouve enfermée contre son gré. Alors même qu’elle tente de convaincre tout le monde qu’elle est en danger et que son ancien harceleur a retrouvé sa trace. Elle commence à se demander si sa peur est fondée ou si elle est le le fruit de son imagination …
Critique
Trois iPhones, c’est ce que compose principalement le matériel qui a servi à réaliser ce film.
Steven Soderbergh explique son choix d’avoir tourné « Paranoïa » avec trois iPhones 7 Plus par la grande liberté que lui donnait le Smartphone, tant au niveau de la mobilité des scènes que du rendu de proximité du spectateur avec l’actrice principale, Claire Foy.
Et le pari entreprit par le réalisateur américain est plutôt rempli dans l’ensemble du long métrage. Le spectateur vit le film comme s’il était dans la même pièce que l’héroïne, cela donne un sentiment franchement claustrophobique et rend l’atmosphère du film-en tout cas dans la première moitié de celui-ci- irrespirable. Le film a été tourné dans un véritable hôpital psychiatrique désaffecté.
La première partie du film est effectivement une réussite, on ressent presque personnellement l’angoisse qui envahit peu à peu l’héroïne enfermée dans cet asile contre son gré. Les plans sont saisissants et nous amènent à nous poser la question suivante : est-elle encore victime de son harceleur ou bien est-ce le fruit de sa folie ?
Si les 45 premières minutes nous tiennent en haleine, on ne peut pas en dire autant de la suite, sans spoiler les futurs lecteurs, le thriller tombe à plat, notamment au niveau du scénario et suit les traits d’un thriller style serial-killer, tout ce qu’il y a de plus banal et de prévisible. Le spectateur ressort de la salle avec un sentiment mitigé. Impressionné par le cadrage technique, l’originalité des prises de vue, mêlant caméra au poing et prises en caméra de surveillance, mais quelque peu déçu par la tournure que prend le scénario qui promettait tant.
Les acteurs sont efficaces dans l’ensemble, notamment Claire Foy qui remplit parfaitement son rôle de fille asociale perturbée psychologiquement. Alors qu’elle tente de faire croire à qui veut l’entendre dans l’hôpital qu’elle est saine d’esprit, elle ne tarde pas à exploser devant le traitement que les membres du personnel lui infligent et leur indifférence quant à ses plaintes. Elle est l’un des atouts principaux du film.
En conclusion, Paranoïa est un film à aller voir car il est assez intéressant voire novateur au niveau de sa réalisation technique et de l’ambiance vraiment paranoïaque qu’il installe. On peut seulement regretter le dénouement de l’histoire qui ne permet pas à « Paranoïa » de s’installer parmi les grands films du genre comme « Requiem for a dream » ou encore « Fight Club ».
Il reste cependant un bon thriller haletant et pour le moins novateur.
Hugo
Léon
Cette œuvre dramatique/policière a été réalisé en 1994 par le célèbre Luc Besson, ce réalisateur français qui déchaîne les passions ; producteur talentueux et incompris pour les uns, gourou du cinéma capitaliste pour les autres.
Mais là n’est pas la question, selon moi Besson nous a sorti une petite pépite du cinéma français qui, malgré beaucoup de ses films à mon goût très décevants, nous montre ce dont il est capable.
Le film nous plonge dans la noirceur d’un vieux New-York où Léon, incarné par Jean Reno, un tueur à gage impassible et extrêmement efficace, mène une existence rythmée par ses missions qu’il prépare avec minutie et avec beaucoup de sang-froid. Cependant un évènement, où plutôt une jeune fille nommée Mathilda, va venir perturber son traintrain quotidien de tueur en série. La jeune Mathilda, interprétée par Nathalie Portman, après que l’entièreté de sa famille ce soit fait décimée pour un règlement de compte, va trouver refuge chez ce bon Léon. Celui-ci, contre toute attente va la prendre sous son aile, lui, qui avait l’habitude de ne s’occuper que de lui et d’une malheureuse plante verte. Au cours du film une complicité de plus en plus solide et complexe va se créer entre eux et Léon, normalement avare en émotions, montrera des signes d’affections. Mathilda qui, quant à elle, fait preuve d’une maturité déconcertante pour son âge ainsi que d’une douce insouciance va gagner en expérience et en confiance en elle.
Gary Oldman, glaçant, incarne le chef des agents corrompus de la DEA et livre également une prestation à la hauteur.
Les enchainements sont percutants la mise en scène est soignée d’une manière qui renforce les scènes d’actions du film en leur donnant les airs de comics.
La musique d’Eric Serra, qui nous parait venir d’orient, vient à merveille compléter ce tableau.
C’est un film qui m’a beaucoup touché par ses scènes d’actions rythmées et sa sensibilité.
Bref, je recommande chaudement.
Robin
A star is born
Ce film de Bradley Cooper sorti ce 3 octobre dans les salles retrace l’histoire de Jackson Maine (Bradley Cooper), une star de country sur la descente, qui découvre Ally (Lady Gaga). Serveuse la journée, elle chante dans un bar de Drag queens la nuit. Tandis qu’ils tombent follement amoureux l’un de l’autre, Jack aide Ally à passer sur le devant de la scène. Au fil de l’histoire elle devient adulée par le public alors que lui sombre un peu plus dans l’alcoolisme et dans l’oubli.
Cette histoire a déjà eu plusieurs versions : une en 1937 avec Janet Gaynor et Fredric March, une autre en 1954 mettant en vedette Judy Garland et James Mason et enfin une dernière avec Barbra Streisand et Kris Kristofferson en 1976.
Ce pitch n’a rien d’extraordinaire mais ça n’a pas d’importance : le film fonctionne. Le couple Bradley Cooper et Lady Gaga crève l’écran montrant une belle alchimie. Tout deux faisant preuve d’un talent qu’on ne leur connaissait pas. Lui joue, chante, réalise, produit et scénarise tandis qu’elle joue et chante.
Le film en profite pour critiquer le côté star system de l’industrie musicale, ce qui est plutôt amusant … Il est également fait référence au physique de Lady Gaga, loin du côté lisse et parfait caractéristique de ce monde.
Pour le reste, les images du film sont magiques ; une réelle intimité est créée avec les personnages, la musique est juste dingue, notamment le titre phare “Shallow” qu’ils chantent en duo.
Ce film, plein d’émotions, nous fait aussi bien nous sentir heureux que nous faire pleurer. A voir absolument !
3eme film du très réputé Frank Darabont, réalisateur du célèbre film : « La ligne verte » et de la série à succès « The Walking Dead », Les évadés est un pilier dans son genre. Ce film de 1994, est un drame américain basé sur le roman : Rita Hayworth and Shawshank Redemption du très talentueux Stephen King.
A propos du casting, Tim Robbins, acteur, scénariste et réalisateur américain. Qui interprète le rôle d’Andy Dufresne d’un côté. Et de l’autre, l’incontournable Morgan Freeman interprétant Red.
Tout commence avec Andy Dufresne, un banquier américain condamné à la prison à vie. Il est accusé du meurtre de sa femme et de l’amant avec qui elle le trompait. Il se retrouve derrière les barreaux dans la prison de Shawshank. Vient s’ajouter différents acteurs importants : un directeur de prison très pieux et respectueux mais également mystérieux et terrifiant. Ensuite, un gardien de prison extrêmement brutal et agressif, qui n’hésite pas à recourir à une violence extrême afin d’établir l’ordre et semer la peur au sein de l’établissement (allant même jusqu’à la mort de certains détenus).
Andy est très réservé et peu communicatif, il n’exprime pas beaucoup de sentiments et parle avec une extrême monotonie. Cependant, il se lie d’amitié avec un autre prisonnier surnommé Red. Red est en quelque sorte le parrain de la prison, si quelqu’un a besoin de quelque chose il suffit de lui demander, c’est un maitre de la contrebande. Andy grâce à ses connaissances en fiscalité, arrive à « survivre » et même à lui procurer des avantages pour lui ainsi qu’à d’autres prisonniers. C’est ce qui va influencer l’amitié grandissante entre les 2 hommes.
Une des principales raisons du grand succès de ce film est due aux interprétations plus que géniales des 2 acteurs. Leurs attitudes et tempéraments se complètent pour former un ensemble absolument exquis.
C’est un film poignant et émouvant, que je recommande à tout le monde et à tout âge (+16 ans). Beaucoup le considèrent comme un film culte, ayant marqué le cinéma de la fin du 20ème siècle.
Critiques de 2017-2018
The shape of water
May 14, 2018
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La voilà enfin, celle que vous attendiez tous !
Quelques semaines après sa victoire aux Oscars dans les catégories :
-Meilleur film
-Meilleur réalisateur
-Meilleure musique
-Meilleure direction artistique (photographie)
Il est grand temps de revenir sur le film qui va marquer les esprits en 2018 : « The Shape of Water » du très talentueux et très Mexicain, Guillermo Del Toro.
Ce film est un bijou, un retour aux amours de Del Toro. En effet, si on analyse un peu la carrière du réalisateur, on se rend assez aisément compte que les monstres et le bestiaire qui va avec, sont la pierre angulaire du cinéma de notre Mexicain préféré.
Sa filmographie compte quelques chefs-d’oeuvres comme l’excellentissime Labyrinthe de Pan ou encore la saga Hellboy qui bien que plus accessible n’en reste pas moins fantastique et enfin le très controversé mais pourtant jouissif Pacific Rim (je ne sais pas vous mais moi voir des gentils robots qui tapent sur le museau de vilains Kaiju je trouve ça trop cool de base alors quand en plus c’est bien fait… Que demande le peuple).
On pourrait en citer beaucoup plus mais voilà pour les plus « connus » dirons-nous.
A côté de ça il a fait des trucs un peu plus moyen genre « Blade 2 » ça c’est pour ta truffe Gui Gui !
Bref revenons à nos monstres sous-marins :
Dans une Amérique en pleine guerre froide, où l’espionnage est roi et les gens bien trop paranos, Elisa (Sally Hawkins) une femme muette travaillant dans un laboratoire top secret va entamer une relation compliquée avec un monstre/dieu des abysses. Aidée par son amie Zelda (Octavia Spencer) et son voisin Giles (Richard Jenkins) elle va mettre son plan en marche et ainsi aider la créature à se sortir des séances de tortures organisée par ce maso de Richard Strickland (Michael Shannon) qui est aussi sympathique qu’une porte de prison elle-même dans une prison, elle-même en Corée du Nord, bref un gars pas giga flex avec qui on ne partagerait pas une partie de Jungle speed.
Alors oui, l’histoire n’est pas d’une complexité extrême mais là est toute l’intelligence du film. Le film dépeint, selon moi, plus une fresque poétique, un film sensoriel duquel on ne sort pas indemne. Durant deux heures, on a l’impression d’être enveloppé dans un voile aquatique duquel on ne veut pas sortir. Le titre du film colle parfaitement au long métrage, la forme de l’eau ne peut être définie que si elle est contenue dans un récipient, elle s’adapte au contour créé pour elle. Ici c’est également le cas, le film s’adapte parfaitement à ses contours, à son histoire et nous fait ressentir une certaine naïveté teintée tantôt d’amour, de joie, de tristesse et de peur. Avec, on ne va pas se le cacher, une bonne dose de frottage de poil pour l’académie (on t’a cramé Guillermo).
Comme je le disais plus haut, un thème récurrent dans le cinéma de Del Toro sont les monstres. Dans le film, le monstre est traité de différentes façons : de manière évidente, le film parle de monstre puisque celui-ci est l’un des principaux protagonistes. Mais il parle aussi du monstre enfoui en l’homme. Ici le monstre de l’histoire est le personnage campé par Michael Shannon, Mr Strickland, et cela nous est montré à travers son doigt, qui pourrit un peu comme l’âme de ce cher Richard. Le monstre n’est pas celui qui en est un physiquement mais celui qui en est un dans sa tête et dans ses actes. Il est aussi important de noter qu’en s’inspirant de la créature du lac noir pour son film et pour sa créature, Del Toro nous propose une fin alternative au film de 1954.
Une autre thématique abordée par le film est celle de la différence, elle est partout. Sans doute une part d’autobiographie pour le réalisateur qui en tant que Mexicain a dû se faire une place dans une industrie dévouée aux Américains. Peut-être une petite réponse aussi à un certain mur qui doit être « construit » sur une certaine frontière.
Le personnage principal Elisa est muette, Son amie Zelda est afro-américaine, Giles est homosexuel, l’espion qui les aide est Russe et enfin la créature. Le seul personnage qui ne fait partie d’aucune minorité dans le film est celui joué par Michael Shannon qui est l’antagoniste principal de notre histoire. Alors certes, c’est un peu beaucoup mais on sent bien la volonté du réalisateur de nous faire comprendre que les différences ne doivent pas nous effrayer, et que le pire peut se trouver en chacun de nous.
Parlons un peu plus du « décor », de l’habillage du film : la musique a été composée par le compositeur français, Alexandre Desplat et il nous donne une création des plus envoutante, une musique qui nous porte à travers tout le film et qui soutient parfaitement ce côté un peu naïf et enfantin du film. Son Oscar est archi mérité (a noté qu’il a aussi fait du super boulot sur « Good bye Lenin » ceux qui sont venus à la dernière projection sauront de quoi je parle).
Parlons un peu des choix visuels du film, là encore tout est parfait. L’eau est présente partout et le chef opérateur n’est pas tombé dans le cliché de l’eau bleue turquoise et translucide. Ici l’eau est presqu’un personnage, une entité qui donne de l’ambiance à chaque scène que ce soit au niveau sonore ou visuel, on a parfois même l’impression de pouvoir la sentir.
Une dernière petite mention pour les acteurs :
Tout d’abord, Sally Hawkins, incroyable de tendresse et de talent, malgré son mutisme, elle est très expressive et fait passer énormément d’émotion, un réel hommage au cinéma muet. (Elle aurait dû gagner l’Oscar scrogneugneu). Ensuite Richard Jenkins, le voisin de palier homosexuel fan de comédies musicales et de Broadway est parfait dans son rôle d’artiste déchu et touchant tant son personnage sonne vrai et authentique. Ensuite, Octavia Spencer, qui comme à son habitude joue parfaitement son rôle de commère ménagère, c’est sans doute selon moi le personnage le plus drôle du film, ses plaintes sur son mari sont juste parfaites. Et enfin, notre ordure préférée, Michael Shannon qui joue à la perfection le fils de ***** qu’il est censé incarner : froid, calculateur, méprisant, dégueu (scène des toilettes à l’appui),… même son pouce décédé à l’air plus cool. Bref que du beau monde à son meilleur niveau.
Tous ces éléments font de ce film un long-métrage totalement cohérent dans ses choix. Je ne pense pas avoir déjà vu un film où le titre colle aussi bien à son contenu. Un film sensoriel qui ne laisse personne indifférent. Alors je sais que mon objectivité n’est peut-être pas l’élément qui ressort le plus de cette critique mais vous verrez, laissez-vous flotter !
Ni juge ni soumise
March 30, 2018
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Wouah « strip tease » sort un film! Ça parle d’Anne Gruwez, une juge, qu’on suit pendant 3 ans dans sa vie de tous les jours ! En plus, on me dit dans l’oreillette que le film a fait polémique. Délicieux ! J’adore avoir un avis sur les « buzz » du moment afin de montrer que je suis quelqu’un de « in touch ». Un pote poste un mot sur « Les copains », mon groupe facebook d’amis : « Strip tease au quai 10 ce samedi à 18h30 pour ceux que ça intéresse ». Hyper chaud de voir ce film, je saute sur l’occasion.
Rendez-vous chez « Danny », un bar dans ma douce ville de Charleroi, avec mes copains de toujours. Après quelques verres, on se dirige vers Q10 le cinéma situé sur l’ancien quai de brabant. Tout le monde est hyper motivé d’aller voir le film. Dans la file, des gens de tout âge, de différents milieux se côtoient. C’est toujours marrant de voir à quel point le cinéma à le pouvoir de rassembler un tel melting pot de gens. Après le moment galère mais inévitable de recherche de places convenables suivi de quelques arrêts stratégiques au WC, le film commence.
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Dès les premières minutes, il fait mouche. Tout le monde éclate de rire devant les aventures du juge Anne. C’est sans doute la première fois qu’il m’arrive de voir une telle cohésion dans une salle. On se moque gentiment des petits malfrats qui inventent les pires excuses pour s’en tirer et des policiers qui bloquent sur la résolution d’une veille affaire. Entre ces moments de pures rigolades, un malaise s’installe. Le film continue sur sa lancée mais impossible de me détacher de ce sentiment qui semble ne pas vouloir partir comme un morceau de papier-toilette collé à ta chaussure quand tu sors des toilettes après un samedi aprem passé à Walibi (Sixflag pour les anciens).
Après 1 heure, j’arrive à mettre la main dessus. En fait, ces gens qui pleurent, qui se mettent en colère, qui crient à l’injustice… ce sont de vraies personnes. Ce ne sont pas des acteurs. Ce sont des hommes et des femmes qu’on peut croiser au coin de la rue, à l’épicerie, à la banque, au café. Ces mêmes gens à qui tu demanderais du feu pour allumer ta clope (ndlr maman si tu lis ça je ne fume pas promis). En fait, ces personnes qu’on voit à l’écran c’est nous… juste nous avec moins de chance dans la vie. Un moment d’égarement et on pourrait se retrouver à leur place. Dès lors, le film prend une nouvelle dimension en sortant de son cadre « comique ». Il nous renvoi aux travers de notre société et plus particulièrement de son système juridique. On a envie de se révolter ! Hurler devant ce spectacle, devant cette justice injuste, devant ces récidivistes qui reviennent inlassablement voir Anne pour se faire juger et se faire condamner à l’instar de lemmings qui dans la croyance populaire sautent vers leurs morts poussés par on ne sait quel instinct.
Et là dans cette brume de pensées noires, Anne apparait comme un rayon d’espoir. Face à son humanité envers ces « cas désespérés », on ne peut rester de marbre. On se dit qu’au final, il a des gens bien derrière cette bureaucratie. Ce film dénonce en même temps qu’il fait rire. Il est foncièrement beau. Il montre le coté imparfait de la société. En fait, il montre le coté imparfait de l’être humain.
Call me by your name
March 28, 2018
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Elio (Timothée Chalamet) a 17 ans et vit la « Dolce Vita » chaque été dans une villa, héritage familial, quelque part dans le Nord de l’Italie. La journée il lit, profite du soleil, joue de la musique et discute des grands écrivains classiques avec ses parents, tandis qu’il passe ses nuits à faire la fête avec les jeunes du village. Cet été devait être le même que tous ceux écoulés, mais c’était sans compter l’arrivée d’Oliver (Armie Hammer). Venu tout droit d’Amérique pour étudier le temps de deux mois auprès du père d’Elio, il va entrer dans la vie de celui-ci à un moment crucial : celui de la découverte de l’amour et de la recherche de soi.
Ce film, adapté du roman d’André Aciman, est une œuvre d’exception. Luca Guadagnino (le réal) réussit à nous présenter un film fort, vrai et intense, en nous remettant dans cette période compliquée de notre vie et en la couplant à une expérience vécue par nombre d’entre nous. En effet, beaucoup de gens ont déjà vécu un « amour d’été ». Que ce soit une petite amourette pendant l’adolescence ou quelque chose de plus fort, ce genre d’histoire nous marque toujours fort sur le long terme.
Mais ce sentiment de connexion n’est pas uniquement ce qui fait la réussite du film. Les acteurs sont au sommet, Timothée d’ailleurs nommé pour l’oscar du meilleur acteur, est plus que convaincant. Je retiendrai personnellement la performance de Michael Stuhlbarg, qui joue un père perdu dans ce passé qu’il étudie, mais en même temps si progressif et compréhensif de l’évolution par laquelle son fils est en train de passer. Son monologue est d’ailleurs de loin mon moment préféré !
Ensuite vient la musique, alliant des créations originales plus émouvantes les unes que les autres et des morceaux de grands auteurs classiques. Après pour les plus cinéphiles et amateurs de belles images, il vaut la peine de faire remarquer la présence d’un grain assez fort de la pellicule, donnant au film un air à la fois si réel, et faisant en même temps penser au cinéma Italien de l’époque de Fellini et de sa « Dolce Vita ». De quoi faire plaisir aux nostalgiques !
On peut donc au final parler d’un film complet et réussi, parlant d’un âge sans insouciance, qu’on aimerait bien pouvoir vivre tous les jours. Parce qu’après tout comme le disait Rimbaud : « On n’est pas sérieux quand on a 17 ans ».
Three Billboards : outside Ebbing, Missouri
February 28, 2018
Après l’énorme « In Bruges », et l’agréable, quoique limité, « 7 Psychopaths », Martin McDonagh revient de la plus belle des manières, signant avec « Three Billboards Outside Ebbing, Missouri » (on taira le titre francophone, digne d’un téléfilm du dimanche) un des incontournables de ce début d’année.
Ebbing, Missouri. Petite ville américaine insignifiante comme il y en a tant d’autres, un trou perdu dans lequel il ne se passe pas grand chose. De ne rien faire, c’est justement ce que reproche Mildred Hayes (Frances McDormand) à la police locale, quand, 6 mois après la mort de sa fille « violée alors qu’elle agonisait » , l’enquête est toujours au point mort…
Sous le couvert d’un faux polar, le film met en scène la colère d’une femme, dont la quête oscille entre justice et vengeance. L’humour noir et décalé présenté par le film n’est pas sans rappeler le tragi-comique propre à l’univers des frères Coen dont l’influence est indéniable. Le film garde néanmoins son identité propre, celle d’un film vrai, simple et humain. Les différentes facettes de l’Amérique profonde y sont décrites, des plus légères aux moins reluisantes. L’écriture du film, de par sa justesse, évite néanmoins toute trace de manichéisme.
A l’instar du film, le casting est excellent. Frances McDormand (Midred Hayes) est majestueuse en femme forte quoique brisée à l’intérieur. Woody Harrelson (Chef Willoughby) est touchant en chef de police compréhensif quoiqu’impuissant. Sam Rockwell signe également une grande interprétation, en flic raté et loser sadique quoique plus complexe qu’il n’y parait. On prend également plaisir à retrouver Peter Drincklage en nain alcoolique (oui oui, encore) et émouvant par moment.
Pas grand-chose à redire donc sur ce film, couronné qui plus est d’une très bonne bande son qu’on prend plaisir à réécouter. Sans conteste pour moi le meilleur film de ce début d’année, et dont on n’a pas encore fini d’entendre parler. Après les quatre Golden Globes déjà décrochés, on attend avec impatience la suite des festivités.
La montagne entre nous
November 16, 2017
Ce film, tout juste sorti dans les salles début novembre, est le dernier projet du réalisateur israélien Hany Abu-Assad (Paradise now).
Il nous plonge dans l’aventure d’Alex (Kate Winslet) et Ben (Idris Elba), tous deux coincés à l’aéroport à cause d’une tempête. Seulement voilà, en plus d’avoir leur vol annulé (tout le monde a l’habitude maintenant, #Ryanair), Alex, journaliste, se marie le lendemain tandis que Ben, chirurgien, a une importante opération à pratiquer. Ils ne se connaissent pas mais décident d’affréter ensemble un avion privé afin de se rendre à Denver dans les temps. Malheureusement, leur pilote fait un AVC et crashe l’avion. Alex et Ben se retrouvent perdus au milieu de chaines montagneuses enneigées. Sachant qu’ils n’ont aucune chance d’être secourus, ils décident de partir dans un périple pour leur survie avec juste l’un et l’autre sur lequel compter…
Après avoir visionné la bande annonce, je m’attendais à un film qui tienne en haleine du début à la fin, à voir une aventure pleine de rebondissements, avec une fin fracassante. Pendant la première partie du film, on peut dire que la promesse est tenue. Tous les éléments sont bien campés : les personnages sont attachants, les paysages sont magnifiques et terrifiants à la fois, la situation est plus que critique : elle est blessée, ils n’ont rien pour survivre … Mais le film va dériver vers une histoire d’amour larmoyante, une sorte de remix du Titanic version montagnarde, mais sans la crédibilité du contexte réel : la situation ne s’y prête pas et on assiste impuissant à la lutte de Kate et Idris, tentant au maximum de leurs capacités de se débattre avec ce scénario sans grande crédibilité. Sans Léonardo et sans Céline, c’est difficile d’y croire !
Néanmoins, le film, tourné au Canada, nous montre des images magnifiques de paysages à couper le souffle tout en insistant sur le côté hostile de la région.
Kingsman : The golden circle
December 4, 2017
On va faire un petit rappel. Kingsman, c’est quoi ? C’est un film réalisé par Matthew Vaughn adapté/inspiré du pas si bon roman graphique » The secret service » de Dave Gibbons et Mark Millar.
C’est l’histoire d’une agence d’espionnage anglaise dont les codes sont librement inspirés de la légende arthurienne qui combat des vilains méchants fous à lier.
Quand, en 2014, sort le premier volet, c’est la grosse surprise. On a droit à un divertissement intelligent et singulier, doublé d’une satire de notre société de communication (facebook, c’est pas bien mdr), donnant lieu à des scènes politiquement pas correctes mais maitrisées, le tout porté par un casting 3 étoiles ( Samuel.L.Jackson, Colin Firth, Mark Strong).
Faire une suite d’un film à succès est toujours un exercice difficile. Il faut que le film reste fidèle à l’esprit du premier mais en lui apportant une dimension nouvelle et tout cela, en surprenant les spectateurs pour lui éviter du réchauffé. A part de rares exceptions (Schrek (2) is love), cela a souvent été un échec. Malheureusement, « Kingsman 2 : le cercle d’or » ne déroge pas à la règle. Là où le premier nous faisait rire en mêlant l’humour potache et fin, le cercle d’or vire plusieurs fois du côté de l’humour ras des pâquerettes. Mention spéciale à la scène que je nommerai « le doigt » qui a tellement choqué un spectateur qu’il a quitté furibond son pop-corn à la main la salle où je me trouvais.
Point de vue scénario, c’est pas l’éclate. On se rend vite compte que ce n’est qu’un prétexte lourdaud pour dénoncer, encore une fois, la présidence de Donald Trump (le vilain). C’est fort louable mais bon, à part si le spectateur vit dans une cave coupée du reste du monde, je pense que tout le monde est au courant que Trump n’est pas dingue comme président. Tout cela aurait pu être relevé par l’analyse politique liée au commerce des drogues illégales face aux drogues légales, qui aurait été intéressante si elle n’avait pas été perdue dans une intrigue bien trop légère.
Concernant le casting, c’est l’incompréhension totale. Je ne comprends pas l’intérêt d’avoir caster Halle Berry ou encore Pedro Pascal pour si peu les exploiter, et ne parlons pas de Channing Tatun, dont la participation au film se limite à 2-3 scènes de 15-20 secondes chacune. Par contre, Julian Moore est convaincante en méchante totalement givrée mais, malheureusement, on notera de trop grandes ressemblances avec le personnage déjà joué par Samuel L. Jackson dans le premier volet.
Malgré tout le venin que je viens de cracher, le film reste divertissant. Les scènes d’’actions sont toujours aussi impressionnantes. Si on arrive à oublier le ridicule de certaines situations, on peut passer un bon moment.
Jerhemy Mwaku Muloshi